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Critique d'album

Mahavishnu Orchestra


Birds of Fire


(03/01/1973 - - Jazz-rock - Genre : Autres)
Produit par

1- Birds Of Fire / 2- Miles Beyond / 3- Celestial Terrestrial Commuters / 4- Sapphire Bullets of Pure Love / 5- Thousand Island Park / 6- Hope / 7- One Word / 8- Sanctuary / 9- Open Country Joy / 10- Resolution
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Great Birds of Fire"
François, le 16/07/2023
( mots)

En 1969 et 1970, Miles Davis avait, du haut de son statut de monstre sacré du jazz, composé un double manifeste musical aux noms d’In a Silent Way et Bitches Brew. À partir de là, le musicien connut de nombreux épigones si bien qu’une scène en bonne et due forme se constitua dans les années 1970 : Frank Zappa adopte ce tournant dès 1969, Weather Report et Mahavishnu Orchestra sortent leur premier album en 1971 puis Return to Forever en 1972, mené Chick Corea rejoint plus tard par Al Di Meola. Parallèlement, une autre modalité d’hybridation entre le jazz et le rock apparaît avec les orchestres cuivrés comme Chicago et Blood Sweat & Tears, mais c’est une autre histoire.


Mené par le guitariste John McLaughin, lui-même venu de chez Miles Davis, le Mahavishnu Orchestra rassemble des musiciens l’ayant accompagné sur son album solo (le claviériste Jan Hammer, le bassiste Rick Laird, le percussionniste Billy Cobham) ainsi que le violoniste Jerry Goodman (de l’excellent groupe pionnier du genre The Flock). Le combo avait frappé fort avec The Inner Mounting Flame (1971) et avait presqu’imposé le chemin esthétique que devait emprunter le jazz-rock : un genre instrumental fondé sur une orchestration rock (guitare électrique et les claviers analogiques), garni de démonstrations virtuoses et d’une véritable mélodicité.


Si tous les musiciens du Mahavishnu Orchestra sont excellents, les performances des solistes sont forcément les plus remarquables. On se laisse impressionner par la virtuosité absolue de John McLaughin à la guitare sur le léger "Thousand Island Park" ou par ses dialogues avec le violoniste Jerry Goodman sur "Celestial Terrestrial Commuters", un titre proche de l’esthétique canterburyenne avec des claviers aux sons inventifs, dont le titre évoque sûrement la philosophie de Sri Chinmoy, chef d’une secte spirituelle hindouiste installée aux États-Unis et influente dans le milieu musical (Santana est également un disciple), auquel le nom du groupe rend hommage.


Birds of Fire sort de l’académisme et dispose d’une très grande variété esthétique : la transition bruitiste "Sapphire Bullets of Pure Love", le classicisant "Hope", l’évanescent "Sanctuary", l’arrière fond soft-rock sur l’introduction d’ "Open Country Joy" (les chorus y sont exceptionnels), l’incroyable final presque Zeuhl "Resolution" … On passe des arpèges planant et fluides à la limite du space-rock de "Birds of Fire", qui joue sur le contraste avec le thème très rythmé au violon et les soli criards, à "Miles Beyond", une exposition smooth-jazz où la rondeur des claviers n’est seulement interrompue par le pizzicato. Ode jazz-rock de près de dix minutes, "One Word" dispose d’une virtuosité tamisée – la batterie ampoulée, les divagations instrumentales, sont interprétées à travers une réflexion sur le volume et les montées en puissance. Les thèmes sont donc construits comme des nappes, avant que les dialogues solistes (guitare/claviers puis batterie seule) n’arrivent de façon plus conventionnelle.


S’il fallait un seul groupe et un seul album pour illustrer l’esthétique jazz-rock, Mahavishnu Orchestra et son Birds of Fire feraient d’excellents émissaires : en 1973, le genre était encore dans sa phase la plus créative, loin des académismes qui s’imposeront par la suite.


À écouter : "Birds of Fire", "Thousand Island Park", "One Word", "Resolution"

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