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Critique d'album

Junodream


Pools of Colour


(26/01/2024 - AWAL - - Genre : Autres)
Produit par

1- Fever Dream / 2- Death Drive / 3- The Beach / 4- Sit in the Park / 5- Pools of Colour / 6- Close Encounters / 7- Happiness Advantage / 8- Kitchen Sink Drama / 9- Lullaby / 10- The Oranges
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Les Londoniens livrent un premier album de grande qualité en forme de voyage onirique et entêtant"
Quentin, le 06/04/2024
( mots)

Basé à Londres, Junodream s’est formé en 2018, et à travers deux sorties d’EP et plusieurs autres singles, s’est imposé comme l’un des groupes les plus intéressants à émerger sur la scène alternative de la capitale anglaise. Sans cacher leur admiration pour la bande de Thom Yorke, le groupe a rapidement revendiqué un style de "space-rock" onirique et entêtant abordant dans une veine très radioheadienne l'angoisse existentielle face à la modernité technologique et la crainte d'un futur déshumanisé, le tout porté par une forme de mélancolie maladive. Le titre qui donne le nom à cet album reflète d'ailleurs bien la vision cynique que le groupe entretient à l'égard de la marche technologique du monde puisqu'il fait référence à Neuralink, le projet d'implantation de puces dans le cerveau humain développé par Elon Musk, en imaginant l'histoire d'un bénéficiaire qui perdrait la vue à la suite de ce procédé, ne pouvant désormais plus voir que des nappes de couleurs informes (les fameuses "pools of colour").


Ce premier album se déroule ainsi comme un voyage de 10 pistes dans les affres inquiétantes de la modernité avec un propos aussi sombre et pessimiste que la musique est légère et mélodieuse. Le titre introductif se veut un parfait exemple de cet équilibre percutant, faisant référence à un univers dystopique où les relations non virtuelles n'existeraient plus (on sent que l'épidémie de COVID est passée par là) tout en proposant un entremêlement de sonorités acoustiques avec un chant en apesanteur sur les couplets rappelant le "Burn the Witch" de A Moon Shaped Pool, marié à un motif de synthé plus percutant sur les refrains.


Petit aparté, on ne compte plus de ce point de vue le nombre de groupes influencés par Thom Yorke et ses compères, pierre angulaire de la mouvance rock alternatif des années 1990 qui a révolutionné, quoi que l'on en pense, la manière d'appréhender cette musique. Trente ans après la sortie du mythique Ok Computer, l'émergence de formations nouvelles qui revendiquent cet héritage et l'intègrent au foisonnement de musiques plus actuelles atteste de la pérennité du quintette d'Oxford et de son importance dans l'histoire musicale du rock moderne.


On retrouve ainsi des similitudes avec le mythique groupe anglais tant sur les atmosphères que les thématiques abordées, comme le récit d’un enlèvement par des extraterrestres relaté sur "Close Encounters", rappelant ainsi le "Underground Homesick Alien" de 1997. De la même manière, "Kitchen Sink Drama" évoque une relation toxique avec le même crescendo émotionnel que "Jigsaw Falling Into Place" sur In Rainbows. Mais le groupe sait aussi se dégager de ces influences avec des hymnes indie accrocheurs et entêtants à l’image de "Death Drive" et propose une britpop raffinée et nuageuse sur "Pools of Colour" qui rappelle le savoir-faire de Gaz Coombes. On se laisse également séduire avec le titre éponyme, remarquable de finesse et de sensibilité, qui narre les déambulations insomniaques du protagoniste dans une Londres nocturne. Il n’est jamais question d’une claustrophobie poisseuse qui nous enchaînerait irrémédiablement au sol mais bien une mélancolie onirique qui nous promet même parfois l'évasion, à l'instar du titre lumineux "The Beach" et son ambiance cotonneuse qui fait référence à un état de sérénité et de calme rassérénant ou "Happiness Advantage", enivrant et réconfortant, en hommage à un proche disparu. Le titre "The Oranges" vient conclure l’album avec des teintes rêveuses issues du shoegaze et portées par la réverbération des guitares pour proposer un final en apothéose.


Le quintet anglais livre donc un premier album très influencé par ses illustres ainés d’Oxford mais parvenant tout de même à tirer son épingle du jeu. Pour poursuivre le clin d'oeil en direction de Radiohead, on peut dire qu'il y a de quoi se montrer "Optimistic" pour la suite...

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