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Critique d'album

Jack White


Blunderbuss


(23/04/2012 - Third Man Records - Blues rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Missing Pieces / 2- Sixteen Saltines / 3- Freedom at 21 / 4- Love Interruption / 5- Blunderbuss / 6- Hypocritical Kiss / 7- Weep Themselves to Sleep / 8- I'm Shakin' / 9- Trash Tongue Talker / 10- Hip (Eponymous) Poor Boy / 11- I Guess I Should Go to Sleep / 12- On and On and On / 13- Take Me With You When You Go
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Jack is back en solo, et sans surprise, c'est excellent."
Nicolas, le 11/06/2012
( mots)

La critique de Blunderbuss arrive un peu tard, c’est vrai. Mais en fin de compte, était-elle vraiment utile ? Fallait-il absolument écouter en avant-première ce premier disque solo de Jack White, l’éprouver au fil du temps, le décortiquer, le pousser dans ses derniers retranchements, avant de rendre un verdict que l’on savait d’emblée irrésistiblement favorable ? D’ailleurs, avez-vous vous-même attendu de lire les avis de la presse spécialisée avant de vous jeter sur ce disque et de vous en repaître jusqu’à plus soif ? Soyons honnête, la réponse est non, et pour cause : Jack White est probablement la valeur la plus sûre du rock contemporain. De fait, ce premier album solo du prodige blafard de Detroit, écrit, composé, interprété au chant, à la guitare, à la basse, au piano et à la batterie, produit, enregistré et masterisé par l’intéressé, ne crée aucune surprise dans l’excellence.

Le constat ci-dessus aurait pu être remis en question par deux essais estampillés Dead Weather qui, c’est vrai et à force de tourner sur les platines, ont fini par lasser bien plus vite que les éternelles bombes incendiaires des White Stripes et de la paire de skeuds signés par les Raconteurs. On n’omettra pas de signaler que, bien évidemment, White a beaucoup moins marqué de sa patte le temps mort (bizarre, comme nom de groupe, y a pas à dire) que les bandes blanches ou les... raconteurs : positionné essentiellement à la batterie, nous étions privés de son chant acide (en partie) et de sa guitare crissante (en totalité) sur Horehound et Sea Of Cowards. Soit dit en passant, cela fait quatre ans déjà que White ne nous a plus gratifié d’un album sur lequel son sceau stylistique est apposé, et mine de rien, il était temps que cette attente cesse.

Pour revenir à Blunderbuss, quelle banalité avancer encore plus de deux mois après sa sortie ? Pas grand chose, hormis qu’en deux mois, on a eu le temps de prendre la mesure de cette réussite. Dans l’esprit, ce premier album solo de Jack White ne se différencie pratiquement pas des disques des White Stripes, même si, dans la forme, les choses sont plus nuancées. Plus qu’un disque de rock à guitares, Blunderbuss exploite le songwriting de White en l’agrémentant de pratiquement toutes les couleurs instrumentales de l’est américain moderne : en gros, de tout ce qui se trouve à la droite d’une verticale tracée entre Minneapolis et La Nouvelle Orleans. Ca fleure bon l’orgue vintage ("Missing Pieces"), la slide des champs de tabac ("Blunderbuss"), le piano expressif et bougon ("Hypocritical Kiss"), le vieux rythm n’ blues qui craque sur les sillons des vinyles ("Trash Tongue Talker"), la soul du démon ("I’m Shakin’", implacable reprise de Rudy Toombs), la balade country à entonner au coucher du soleil ("I Guess I Should Go To Sleep", "On And On And On")  ou bien sûr le rock enfiévré et hystérique ("Sixteen Saltines"). Parfois on retombe en terrain complètement connu, comme avec le point d’orgue "Weep Themselves to Sleep", l’une des grandes réussites du disque, très Raconteurs dans l’esprit, ou encore le duo masculin-féminin de "Love Interruption" à la rythmique vocale balancée qui rappelle les aires de repos des Stripes. La guitare de Jack se trouve réduite au minimum syndical mais surgit toujours au moment où on l’attends le moins, régalant les oreilles de petits coups de médiators déchirants qui segmentent sans ménagement les lignes mélodiques. On ne trouvera rien à redire, rien de rien, sur ce disque : toutes les chansons se révèlent d’une chair dense et savoureuse, mettant en lumière des textes étonnamment pudiques et complexés et ménageant parfois des ritournelles qui ne vous lâchent plus du matin au soir ("Hip (Eponymous) Poor Boy" en étant l’exemple le plus caricatural).

Blunderbuss est un disque serein, mature et complètement enraciné dans le patrimoine américain des deux derniers siècles. Blunderbuss est un disque interprété à la perfection par un artiste polymorphe et multitâche, aussi impressionnant quel que soit le poste qu’il occupe - et c’est d’ailleurs un vrai régal d’écouter Jack White à la batterie sur des partitions bien plus variées que celles des Dead Weather. Blunderbuss est une valeur sûre et l’un des disques d’ores et déjà incontournables de cette année 2012. Mais ça, vous le saviez déjà, non ? Il ne nous reste qu’une seule chose à dire : bravo Jack, et surtout reviens-nous le plus vite possible. Quatre ans, c’est définitivement trop long.

 

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