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Critique d'album

Il Bacio Della Medusa


Imilla


(25/08/2023 - - Rock progressif italien - Genre : Rock)
Produit par

Note de 3.5/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Plus rouge et plus rock"
François, le 06/12/2023
( mots)

Comme l’annonçait peut-être "Sudamerica" sur leur dernier album (Seme*, 2018), Il Bacio della Medusa propose avec Imilla un voyage vers l’Amérique latine au cours d’un album-concept historique à la thématique ambitieuse. Protagoniste de l’album, Imilla (L’Indienne), aka Monika Ertl (1937 – 1973), est une figure de la guérilla marxiste-léniniste bolivienne engagée au sein de l’Armée de Libération nationale alors qu’elle venait d’être privée de son chef, Ernesto "Che" Guevara. L’album revient sur plusieurs périodes de la vie d’Imilla, avec des allusions à son père, un ancien nazi exilé en Bolivie, à l’assassinat qu’elle commit à Hambourg contre Quintanilla en 1971, l’un des bourreaux du Che devenu amasseur de Bolivie en Allemagne, ou encore à sa dernière croisade contre Klaus Barbie, qu’elle avait projeté d’abattre alors qu’il vivait caché en Bolivie. Hélas, l’ancien "Boucher de Lyon" l’emportera en organisant (probablement) son exécution en collaboration avec la police bolivienne alors que le pays sous la coupe d’une dictature militaire.


En choisissant ce thème, Il Bacio della Medusa semble essayer de renouer avec un aspect de l’âge d’or du rock progressif italien, une coloration politique marquée à gauche qui était la norme durant les Années de plomb. Sur le plan musical par contre, le groupe propose l’œuvre la moins progressive de sa discographie en privilégiant le registre hard-rock qui a toujours été très présent dans son esthétique. Dans un premier temps, l’album avait été conçu par le chanteur-guitariste Simone Cecchini comme un projet acoustique, ce qui explique peut-être la durée conventionnelle des différents titres et le manque d’élans progressifs.


Le groupe rend honneur à l’exercice de l’album-concept, en essayant de donner du corps au récit par des bruits de machine à écrire, de corne de brume ("Un visto per la Bolivia"), de sirènes ou de coups de feux, et dispose d’une palette instrumentale assez riche - flûte, saxophone, claviers et même kazoo. Néanmoins, c’est bien la direction saturée qui ressort : "Amburgo 1 Aprile 1971" dispose d’un riff lourd et d’une batterie tonnante, renforcés d’un saxophone crimsonien (pas loin non plus de Van der Graaf Generator), même si les passages dominés par le chant sont beaucoup plus doux. On retrouve cette même balance sur le très bon "La Dolorida" qui alterne la ballade avec une puissance quasi-metallique – le solo de clavier est quant à lui plus proche de la tradition du hard-rock 70’s. S’il y a prog’, c’est plutôt d’heavy-prog’ qu’il s’agit, même sur l’excellent "Zio Klaus" qui laisse la part-belle aux claviers spatiaux mais les mêle à une guitare rugueuse et culmine sur un solo de flûte tullien (instrument qu’on retrouve dans ce même registre sur le final "Colt Cobra 38 Special").


On remarquera des titres accrocheurs qui portent la marque du groupe, notamment "Dentro Monika qualcosa non va", chaleureux et léger dans son registre de chanson à texte. Or, c’est justement la place accordée au chant et les quelques gimmicks répétitifs qui, sur le long, laissent l’impression d’un album trop monolithique ("Senior Service", "Lo Specchio di Hans Ertl") même sur des titres qui témoignent d’un goût pour la diversité – le jazz-funk (peu innovant) sur "Ho visto di occhi di Inti vivare a nero". Surtout, l’album manque de grands moments, d’un point d’orgue ou d’une fulgurance mélodique : l’histoire invraisemblable que le groupe souhaite nous narrer, de même que la richesse de leur discographie, méritaient peut-être mieux qu’un album seulement honorable.


À écouter : "Zio Klaus", "Dentro Monika qualcosa non va"

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