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Critique d'album

Elbow


Audio Vertigo


(22/03/2024 - Polydor - Britpop classe - Genre : Pop Rock)
Produit par Craig Potter

1- Things I've Been Telling Myself for Years / 2- Lovers' Leap / 3- (Where Is It?) / 4- Balu / 5- Very Heaven / 6- Her to the Earth / 7- The Picture / 8- Poker Face / 9- Knife Fight / 10- Embers of Day / 11- Good Blood Mexico City / 12- From the River
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Nouveau bijou, nouvelle référence ?"
Nicolas, le 02/09/2024
( mots)

Même si nous n’en avions pas parlé à sa sortie, comment passer sous silence ce dixième album studio des mancuniens d’Elbow ? Dix albums pour autant de pièces d’orfèvrerie rares, toujours et encore (bien) trop peu connues en France, à peine se souvient-on d’un éphémère Mercury Prize obtenu avec un Seldom Seen Kid datant déjà de 2008, ce qui paraît bien peu sur une carrière de près de vingt-cinq années ponctuées de joyaux. 


Le temps passe, et à chaque fois on se demande si la bande à Guy Garvey va réussir à pondre son chef d’œuvre, ce disque insurpassable qui la fera passer enfin et une bonne fois pour toute à la postérité. On avait parié successivement sur Build a Rocket Boys!, ou The Take Off and Landing of Everything, avant de mettre plus de billes encore sur le plus accessible Little Fiction. Mais rien n’y fait : Elbow demeure cantonné à l’anonymat en dehors des îles britanniques. On pourrait dès lors miser sur cet Audio Vertigo qui a fait pleuvoir les critiques élogieuses à son arrivée dans les bacs, mais là encore, les semaines, les mois se sont écoulés depuis sa sortie et on ne voit ni on n’entend rien venir du côté des masses. Quand bien même, à défaut d’un triomphe populaire, contentons-nous d’un succès d’estime auprès d’un public de connaisseurs… que nous sommes ! Et autant dire que nous avons ici affaire à une vraie pièce de choix dans le catalogue d’Elbow.


Qu’est-ce qui change ici ? Pas grand chose en termes de qualité, mais un chouïa en termes d’effectif puisqu’Alex Reeves, jusqu’ici batteur de tournée depuis la défection de Richard Jupp, a officiellement intégré les rangs du Coude, remontant de facto l’effectif à cinq membres. Les quatre autres ne bougent pas d’un iota, en particulier l’imposant Guy Garvey qui, de toute sa masse et de toutes ses chaudes cordes vocales, fait toujours briller la britpop élégante d’Elbow. Plus que jamais, le rock chatoyant et un poil intello du quintette étonne autant par sa pertinence que par son évidence, et s’il faudra tout de même à l’auditeur deux-trois passages de platine pour pénétrer pleinement dans ce vertige audio, nul doute qu’il succombera ensuite à ses délices. Rien à jeter là-dedans, avec un disque qui s’écoute très bien en mode repeat all sans avoir la moindre envie d’enclencher la zapette. Reste à savoir si nous sommes encore nombreux à écouter un disque du début à la fin, voire même en boucle. Pas sûr… quoique les lecteurs d’Albumrock doivent certainement avoir conservé de bonnes habitudes (non ?).


Du mystique et romantique “Things I’ve Been Telling Myself For Years” au rêveur et entêtant “From The River”, Elbow fait preuve d’un raffinement presque insolent d’aisance. Attardons-nous sur le premier car il représente un cas d’école. En effet : roulements de cymbales souples, motif de basse répété à l’envi, giclées de guitare éparses, puis plus loin arrivé de synthétiseurs timide : l’épure du titre en fait tout le sel, écrin délicat que Garvey n’a plus qu’à investir de toute sa verve, soutenue par une chorale féminine savamment mise en portée. C’est simple, c’est beau, c’est génial. Changement complet de paradigme avec “Lover’s Leap” qui, au contraire, distille son énergie par un riff de saxo (si si) que le grand Guy tempère de ses interventions placides. Un coup ce sont les instruments qui électrisent, un coup c’est la voix, troublant équilibre à chaque fois atteint d’une manière différente. Malin, non ? “Balu” achève cette entame tambour battant et brille par ses claviers rutilants soutenus par le côté world music des percussions, avec la basse qui glisse à qui mieux-mieux et les petites trompettes qui apparaissent à mi-chemin. Un enrobage scotchant qui accompagne un refrain peut-être un peu téléphoné (quoique, on s’y fait). Ces trois titres s’avèrent marquants, voire majeurs. Non pas que les suivants déméritent, mais ils restent à leur place, tout en discrétion bousculée par une bruyante six-cordes (“Very Heaven” qui fait parfois penser au “Feel Good Inc.” de Damon Albarn via Gorillaz) ou en retenue jazzy - apesanteur tellurique (“Her To The Earth”). Ce dernier vaut néanmoins plus qu’un coup d’oreille tant il prend ses aises au fil des minutes, suscitant même d’authentiques frissons dans ses harmonies vocales surnaturelles lancées à tue-tête à mi-parcours. Là encore, c’est génial… et bien trop court, hélas. Mais Elbow sait aussi envoyer la sauce quand il le faut, avec retenue mais une bonne dose d’énergie : “The Picture” en témoigne avec son tempo enlevé, ses guitares en after beat et sa batterie qui avoine. “Good Blood Mexico City” fait même carrément rugir les moteurs, grinçants et qui se révéleraient presque agressifs si la mélodie ne charriait pas autant de vibes positives. Contraste et équilibre, encore. Ils sont vraiment forts, ces britishs.


Si on devait chipoter, on ferait la fine bouche devant quelques trucs un peu chelou, comme “Embers of Day”, à peine entamé, à peine terminé, ou “Poker Face” en forme de lounge en clair-obscur, pas désagréable mais pas incontournable, heureusement très court - ça équilibre. Et ça s’enchaîne très bien avec “Knife Fight” qui nous refait crânement le coup du Parachutes de Coldplay, en au moins aussi bien, ce qui n’est pas peu dire. Audio Vertigo convainc donc, et pas qu’un peu : ce disque est dingue. Reste la sempiternelle question : est-il mieux ou moins bien que ses prédécesseurs ? Tout est une question de point de vue. Mais il est excellent, ça, au moins, c’est certain. Elbow, une valeur sûre et visiblement impérissable. A quand un mauvais album ? On peut toujours attendre… et on ne le leur souhaite pas.


A écouter : “Things I’ve Been Telling Myself For Years”, “Lover’s Leap”, “Her To The Earth”, mais tout le reste aussi.

Avis de première écoute
Note de 3.5/5
Après un décevant et plutôt monotone Flying Dream 1, Elbow ne nous gratifie heureusement pas d'un second volet mais plutôt d'un dixième album studio renouant avec cette pop parfumée et élégante qui leur va si bien. Les guitares électriques et les up-tempos font leur grand retour, permettant à Garvey de s'exprimer à nouveau avec éloquence dans tous les registres. Ouf !
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