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Critique d'album

Clutch


From Beale Street To Oblivion


(20/04/2007 - DRT Entertainement - Stoner Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- You Can't Stop Progress / 2- Power Player / 3- The Devil & Me / 4- White's Ferry / 5- Electric Worry / 6- One Eye Dollar / 7- Child Of The City / 8- Rapture Of Riddley Walker / 9- When Vegans Attack / 10- Opossum Minister / 11- Black Umbrella / 12- Mr. Shiny Cadilackness
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Dernier opus de la locomotive stoner/southern rock. Imparable "
Maxime, le 12/06/2007
( mots)

Et si c'était à la marge du stoner que le southern rock puisait une nouvelle vie, aussi réjouissante qu’inespérée ? Les Black Crowes ayant jeté l’éponge, résolus à exploiter leur répertoire au maximum (parution de fonds de tiroirs, de live en CD et DVD l’année dernière), c’est au heavy rock qu’incombe la tâche de dérider les amateurs de vindictes houblonneuses gras-touillées par de sympathiques mais déterminées formations d’obédience sudiste. Ce constat nous amène à nous pencher sur le sort de Clutch. Intéressant cas que ce Clutch, né dans le Maryland profond, berceau de la scène doom (The Obsessed, Saint Vitus…), là où les effigies vaudous croisent les marais douteux et les rednecks en santiags crottées. Contemporains de Kyuss , partageant avec le combo de Palm Desert le même amour de Black Flag, Clutch est un véritable cas à part, se mouvant dans une espèce de no man’s land. Respecté, mais jamais totalement adoubé par les stoners (ne recyclant sans doute pas assez l’entreprise sidérurgique de Tony Iommi pour s’imposer), sortant un coup sur deux des albums sur des majors (Atlantic, Columbia, East West) avant de s’en faire jeter manu militari, bénéficiant d’une véritable aura culte mais se morfondant toujours dans un underground sévère.

Faisant fi de tout obstacle, Neil Fallon et ses séides ont toujours occupé le terrain. L’industrie du disque peut s’écrouler, le fan sait que chaque année il y aura un nouveau Clutch, que ce soit un album, un live, ou une compilation d’inédits. Malgré ce parcours chaotique, la discographie de ces vétérans, riche de huit opus studio, aligne une impeccable progression, paradoxalement fluide, partant d’un hardcore revêche, puis prenant de plus en plus les contours d’un heavy funk particulièrement obèse et percutant pour se fondre enfin, à l’orée de leur précédent disque, Robot Hive/Exodus, vers un blues définitivement heavy, mais finaud. La dernière tournée entamée avec les Five Horse Johnson ne pouvait aller que dans le sens de cette dernière évolution. La force de Clutch provient avant tout de sa formidable section rythmique formée par Jean-Paul Gaster (batterie) et Dan Maines (basse), déversant une espèce de lave épaisse aussi massive que souple, sur laquelle Tim Sult vient s’escrimer, en fine lame bourrue. Neil Fallon n’a plus qu’à éructer, prêcher, fanfaronner de sa voix chaude sur ce tapis bouillonnant des textes aussi burlesques qu’obscurs que les fans se complaisent à décortiquer dans leurs moindres méandres.

La richesse de cette nouvelle production, dont les soins ont été confiés à Joe Barresi ( Queens of the Stone Age , Fu Manchu ), trouve sans nul doute sa source dans ce background panaché et cette griffe sonore qui n’a aucun équivalent dans le paysage actuel. Sur une solide colonne vertébrale alignant les spectres décharnés de Muddy Waters, BB King et autres Jonny Lee Hooker (le titre de l’album cite la Beale Street, célèbre rue de Memphis ayant vu se relayer ces légendaires bluesmen) viennent se mêler les motifs patauds d’un Mountain, les orgues douillets de Mick Shauer ressuscitant Lynyrd Skynyrd et les Allman Brothers d’une pression de pédale et l’énergie braillarde du J Geils Band comme du bon tabac à chiquer goulûment sous le comptoir en se grattant les valseuses. Le tout forme une fantastique usine southern rock appuyée sur un groove funkoïde totalement bandant d’où s’échappent quelques giclées métal par copeaux électriques.

Ouvrant en grande pompe les réjouissances avec un duel gargantuesque confrontant les ruades pachydermiques de Sult avec un Hammond qu’on rarement vu si déchaîné ("You Can’t Stop Progress"), From Beale Street To Oblivion, colle une banane extatique qui ne s’éteindra que lorsque le faisceau laser aura fini de balayer la rondelle de plastique. Mené tambour battant, l’album ne laisse aucune place au doute, dopé à l’énergie hardcore tout en lui apportant une chaleur, une rondeur bienvenue ("Power Player"). Comme un florilège de ce que le groupe a fait de meilleur, les plaisirs se succèdent à un rythme effréné : "The Devil & Me", espèce d’outtake magistrale de Pure Rock Fury, Eric Oblander de Five Horse Johnson poussant de l’harmonica sur "Electric Worry", le rodéo dépareillé de "One Eye Dollar" sur lequel l’auditeur ne pourra que s’époumoner des "Bang ! Bang ! Bang ! Bang ! Vamanos, Vamanos !" dés la première écoute, les déhanchements moites sur "Rapture Of Riddley Walker" ou encore le brumeux "Mr. Shiny Cadilackness" échappé d’un vieux saloon obscur qui clôt ce tour de force. On voit mal ce qui pourrait encore stopper la locomotive Clutch dans sa conquête d’un rock aussi rude que subtil. Encore !

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