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Critique d'album

Budgie


Budgie


(04/06/1971 - MCA - Hard Rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par Rodger Bain

1- Guts / 2- Everything in My Heart / 3- The Author / 4- Nude Disintegrating Parachutist Woman / 5- Rape of the Locks / 6- All Night Petrol / 7- You and I / 8- Homicidal Suicidal
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Naissance du fleuron du hard-rock gallois"
François, le 13/02/2021
( mots)

Il n’est pas rare de lire que tel ou tel groupe a été injustement sous-estimé ou oublié à son époque comme dans la postérité. Parfois, voire même souvent, ces affirmations en appellent à la nuance, soit que le groupe soit en effet louable mais trop ancré dans son époque, soit que son œuvre fut finalement bien réduite – d’autant plus quand il s’agit d’un one-shot brillant mais forcément obscur. Il semble tout de même que de nombreuses formations des 1970’s aient subi un sort bien cruel, et ce malgré une belle discographie, notamment parce qu’ils n’ont pas survécu au passage à la décennie suivante (on serait tenté de dire tant mieux au regard des naufrages nombreux lors des 1980’s). Quand on pense à Led Zeppelin, on se dit pourtant que ce n’était pas une fatalité, mais cette bande exceptionnelle avait également eu un rôle fondateur dans un genre majeur, le hard-rock. C’est dans ce courant que s’inscrit Budgie, formation perdue de vue par l’histoire, qui mérite pourtant toute notre intention, et qu’on serait tentée de poster aux avant-postes des réhabilitations urgentes. Cause perdue ? …


Budgie avait pourtant de solides arguments à son actif : chanteur à la voix originale et aigue typique d’une partie de la scène (Burke Shelley, dans la veine de Plant), musiciens brillants (Tony Bourge à la guitare et Ray Philips aux fûts), véritable science du riff énergique et très saturé, création d’une identité forte (la perruche humaine qu’on retrouve dans des situations variées au fil des albums, ici dans un univers précolombien : cette pratique innovante de la mascotte ne se généralisera qu’avec la NWOBHM), et pléthore de titres au potentiel tubesque. De plus, les Gallois avaient le soutien de Rodger Bain (producteur de Black Sabbath), et plus tard, celui de Roger Dean qui signera certaines pochettes. Enfin, preuve de leur influence, Metallica vantera les mérites du trio quand il s’agira de mettre en avant leurs sources d’inspirations. 


S’ils se dépassèrent plus tard, les membres du groupe frappèrent fort avec leur premier album à la pochette chatoyante. Le hard-rock devait aller plus loin encore vis-à-vis du blues tout en évitant de dévier trop vers le progressif : c’est "Guts" qui pose les bases de cette esthétique, modifie la référence au blues pourtant bien sensible, propose des variations, des effets, ouvre un dialogue entre le riff et le solo qui ne font plus qu’un. Une énergie qui en fait un Aerosmith avant l’heure ("Rape of the Locks"), inspirant une frénésie de battements de pied ou de claquement de doigts chez l’auditeur. Un rythme chaloupé mais capable de se modifier sans perdre la cadence (le fameux "Homicidal Suicidal") vient enrober des riffs somptueusement accrocheurs. Ce sont les trois incontournables de l’opus. 


Pourtant, leur hard-rock bien trempé ne néglige pas pour autant la densité des morceaux. On pense ainsi à l’introduction acoustique ("Everything in my Heart" - ce genre de micro-piste plus douce deviendra un gimmick du groupe, comme le prouve "You and I" en deuxième face), au jeu de contraste marqué mais soigné sur "The Author" entre la lourdeur de la guitare électrique et les passages arpégés. La plupart des morceaux sont d’ailleurs très longs, souvent au-delà de six minutes, voire jusqu’à plus de huit en ce qui concerne "Nude Disintegrated Parachutist Woman", qui louvoie entre toutes les faces du hard-rock du début de la décennie et demeure du début à la fin très brut et direct. Le travail se concentre sur le rythme, notamment les accélérations, ou les thèmes de guitare et chorus (ici avec un petit côté jam même s’il y a toujours une vraie réflexion sur les riffs faisant qu’on ne se perd pas dans des déluges de note infinis). Ils sont mêmes novateurs voire avant-gardistes : le solo de "Rape of the Locks" puis le nouveau riff qui lui succède pourraient avoir été composés dans les années 1980 tant puissance et vélocité se marient à merveille.


Budgie commence donc sa carrière en imposant un son, une volonté de faire évoluer un genre en pleine expansion, de mêler puissance et décontraction, de marquer l’auditeur avec des plans ciselés. Bref, ils envoient. Et cela ne fait que commencer puisque la suite de l’aventure se révèle encore plus riche en surprises et en compositions incroyables. 


 

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