BB Brunes

Enfin, le deuxième album des "BB rockeurs" les plus célèbres de France est arrivé. Après Blonde comme moi, leur premier album vendu à plus de 300 000 exemplaires, les transfuges du Gibus étaient attendus au tournant. En effet, après Téléphone dans les années 80 et Noir Désir dans les années 90, les années 2000 avaient été désertées par les groupes français de premier plan. Bien sûr, des artistes solo avaient plus ou moins pris le relais, mais aucun groupe ne résista plus d’un album. Aussi, après un premier opus ayant rencontré un tel succès commercial, une pluie de louanges de la part de la critique et une Victoire de la Musique Révélation scène de l’année en 2009, que pouvait-on attendre du groupe parisien ? Le traditionnel pétage de plomb dû à la pression ? La confirmation de leur talent ?

Autant répondre de suite à cette question, je n’ai jamais été un adepte du suspense… Les BB Brunes nous livrent ici un album qui clôt une décennie, et permet d’entamer la nouvelle de la meilleure des façons. Je peux d’autant plus facilement l’affirmer que je partais avec un a priori défavorable. Pensez donc, un groupe qui soulève les jeunes pucelles en leur chantant "dis moi si j’dois partir ou pas, dis moi houhou", j’avais l’impression de me retrouver à la fin des années 90 devant un Boys Band chantant "Partir un jour". Et pourtant, il semble que les bonnes fées du rock se soient penchées sur les berceaux de ces BB là.

Deux ans se sont donc écoulés depuis Blonde comme moi. Le temps de parcourir la France pour une tournée qui leur permet de tester de nouveaux titres, d’intégrer dès 2007 un nouveau bassiste, Bérald Crambes, de remporter une Victoire de la musique, et donc d’enregistrer Nico Teen Love, leur nouvel album. Certains diront probablement qu’il s’agit d’un énième groupe de jeunes racontant des histoires d’amour, de filles. Rien de bien révolutionnaire. Et pourtant, il existe une véritable différence avec les autres, le petit plus qui fait la différence, le talent. Et ce groupe là n’en manque pas. Sur cet album, les BB Brunes n’essaient plus de passer en force, comme c’est le cas de beaucoup de groupes post-adolescents et comme c’était le cas avec leur premier album. La plume d’Adrien Gallo a gagné en justesse et en subtilité. Sa voix, bien qu’encore jeune, a gagné en fluidité et maîtrise.

L’album alterne morceaux énergiques, ("Seul ou accompagné", "Dynamite"...), morceaux mélodiques ("Lalalove you", "Britty boy"...) et morceaux quasi-acoustiques comme "Gare au loup". Il sonne comme une déclaration d’amour à l’Angleterre tant tout, de leur clip de "Lalalove you" à la pochette, (la fille ne vous rappelle pas celle de la pochete des Last Shadow Puppets ???), de leur look à leur son, rappelle le rock d’outre-Manche. Cet album restera à n’en pas douter comme l’un des meilleurs deuxièmes albums, confirmant leur statut de groupe à suivre. Nico Teen Love, comme son nom l’indique, est un disque addictif, et on en redemande.