Bonne année pour le combo londonien. Ils ont commencé 2009 avec l’annonce puis la sortie d’un 8ème album, Controlling Crowds, développé en trois parties. Pour la terminer en beauté, ils sortent une 4ème partie sur tout un album homonyme, simplement affublé d’un "part IV". Ainsi, les similitudes et les points de comparaisons sont très attendus, car seuls sept mois séparent la fratrie discographique considérée parfois comme siamoise selon que l’on souhaite acheter les deux albums dans une même pochette ou pas. Ce packaging n’est d’ailleurs pas anodin, et nous laisse nous interroger sur la pertinence d’une telle sortie : prouesse artistique ou simple coup marketing ?
Sans suspense, le coup marketing semblera d’emblée être la bonne réponse. Une simple lecture du tracklisting, et hop, exit les morceaux dépassant le quart d’heure, ce qui accuse le groupe d’une certaine flemmardise … Car on ne se contentera cette fois-ci que de morceaux de quatre minutes à peine, au mieux un peu plus de sept minutes pour "The Empty Bottle". Passons ; l’intensité d’un morceau ne se mesure pas par sa durée, mais par sa production et sa composition. Mais à la première écoute, nous pouvons confirmer : c’est bien un coup marketing.
Archive, malgré ses énormes capacités et une grande virtuosité démontrées dans le passé, essaie de nous contenter de quelques ballades électro-pop, pauvres et sans relief. L’impression globale du disque décevra les auditeurs habitués aux transes du groupe. Peu d’envolées atmosphériques, peu de sentiments, on s’ennuiera presque à son écoute, surtout sur le fastidieux "Remove", pendant lequel Pollard Berrier s’égosille à chanter d’une manière très mièvre et presque inaudible.
La continuité avec les trois premières parties de Controlling Crowds est pourtant bien là. On retrouve quasiment les mêmes ingrédients : les mêmes chanteurs, les mêmes morceaux liés les uns avec les autres respectant le concept de parties, la même ambiance sombre. On y trouve malgré tout quelques perles telles que "Pills", très électro-rock, "The empty bottle", où Dave Pen semble emprunter la voix de Moby, ou encore "Blood in numbers", le morceau le plus digne du groupe dans ses envolées rythmiques saccadées. Dans le détail, on pourra également saluer le rap toujours magistral de Rosko John sur "Lines" et "Thougt conditioning", ainsi que la performance de Dave Pen, qui devient meilleur de disque en disque. Il y interprète à merveille la tragédie ou la mélancolie ("The empy bottle", "The feeling of losing everything", "Blood in number" ou encore "To the end"), portant presque à lui seul un éventuel succès que pourrait obtenir ce 9ème opus du groupe anglais.
Annonçant la 4ème partie de l’œuvre
Controlling crowds comme étant la suite logique des trois premières, enregistrées et produites au même moment,
Archive dénonce toute accusation de vouloir juste recycler ce qui a été rejeté de
Controlling crowds. Pourtant, une différence s’en dégage. On ne pourra pas hisser les quatre parties au même niveau, les trois premières étant simplement plus agréables à écouter et musicalement plus ambitieuses. Mais gageons que
Controlling crowds part IV n’est pas un mauvais disque. Juste un disque un peu moins bon que le précédent…