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Critique d'album

Aimee Mann


Mental Illness


(31/03/2017 - SuperEgo Records - - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Goose Snow Cone / 2- Stuck In The Past / 3- You Never Loved Me / 4- Rollercoasters / 5- Lies Of Summer / 6- Patient Zero / 7- Good For Me / 8- Knock It Off / 9- Philly Sinks / 10- Simple Fix / 11- Poor Judge
Note de 3/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Quand Aimee Mann se surpasse, elle surpasse le reste du monde"
Erwan, le 24/10/2017
( mots)

En 2010, Paul Thomas Anderson confie au Guardian son amour de la musique d’Aimee Mann, et la place même comme l’une des sources d’inspirations de l’un de ses plus beaux films, Magnolia. Un film patchwork qui glisse avec brio de liens en coïncidences et que vous devez absolument voir, ne serait-ce que parce que Tom Cruise y donne des séminaires de séduction tout en portant une queue de cheval. Un film dont la bande-son a été écrite par Jon Brion, compositeur talentueux au service du 7e art qui s’occupera après Magnolia des bandes-son de Punch-Drunk Love et Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Mais la musique de Magnolia a également été composée par… Aimee Mann. Et c’est de la carrière musicale de cette dernière dont nous parlons aujourd’hui.



Du succès qu’a été l’album tiré de la bande-son de Magnolia (Magnolia: Music from the Motion Picture), Aimee Mann gagne une hype importante qui lui donne encore aujourd’hui une place de choix dans le cœur de certains cinéphiles. A cette époque, la chanteuse/auteure/compositrice change de maison de disque et quitte Geffen pour fonder son propre label, sobrement intitulé SuperEgo, et ses ventes de disque lui permettent d’entrer régulièrement dans le top 50 du Billboard, malgré les deux échecs que seront Bachelor No. 2 or, the Last Remains of the Dodo et One More Drifter in the Snow


La musique de la native de Richmond peine pourtant à saisir l’oreille. Sa seconde partie de discographie, qui débute avec son émancipation de Geffen, baigne dans un indie rock assez classique, qui passe par des phases plus acoustiques et low-tempo (Lost In Space en 2002, sa meilleure galette à ce jour) et carrément pop (Charmer en 2012, sa pire). Et les promesses de ses deux premiers albums à la fin des années 90 peinent à être tenues.


Impossible cependant de lui nier le talent d’écriture, tant sa plume caresse divinement les sentiments de séduction, de déception, de peine de cœur et de nostalgie. Comme beaucoup des histoires que chantent les auteurs/interprètes américains, le souvenir est la notion centrale de ses vers. Des vers que porte une voix malheureusement jusqu’alors pas toujours agréable ni bien mise en valeur.


Jusqu’alors car oui, rien n’est sur cette terre qui ne peut changer. La sortie de son nouvel album Mental Illness en mars de l’an 2017 s’annonçait comme un retour à un son plus traditionnel, dans la lignée de sa collaboration avec le chanteur et guitariste Ted Leo au sein du projet The Both, qu’on retrouve également sur l’album. Mais Aimee fait preuve avec Mental Illness de beaucoup plus d’audace en choisissant un son folk radical, qui se passe de guitares électriques, et pense la rythmique d’une façon beaucoup moins rock que ce qu’on lui connaissait jusque-là, la batterie laissant place à des percussions plus discrètes, renforçant à l’écoute le sentiment d’intimité et de proximité avec la chanteuse.



On prend plaisir au fil de Mental Illness à écouter ce son de cordes que vient délicatement frapper un plectre, les chœurs terriblement efficaces de Ted Leo qui s’accordent parfaitement à la façon de chanter d’Aimee Mann, beaucoup plus basse et touchante qu’à l’accoutumée. Pourtant pas minimaliste, le disque sur lequel se nappent violons, orgues et pianos en arrière-plan sent bon la sincérité et l’authenticité de la chanson folk par excellence.


Les choix d’arrangements délicieusement surprenants d’Aimee Mann accompagnent des titres parmi les plus tristes de sa discographie. Sorti peu avant l’arrivée du printemps, Mentall Illness est clairement un disque hivernal qu’il sera bon de ressortir en cette fin d’année (contrairement à son horrible disque de Noël One More Drifter in the Snow). Au-delà d’un premier single sorti en janvier pour annoncer la couleur ("Goose Snow Cone") qui ne parle pas de grand-chose, le second deux mois plus tard ("Patient Zero") est un régal d’écriture folk traditionnelle, entre le conte et la chanson.


"Qui a été le plus blessé ? Ce mec que vous appellerez frère, ou ces filles qui aimaient un fantôme ? Un fantôme dont la mère est malade. Maintenant, vous attendez qu’on vous donne le remède à prendre. Mais il n’y a qu’un miracle pour vous soigner. Et maintenant, nous allons tous rembobiner. Et juste écouter les mensonges de l’été." Aimee Mann, Lies of Summer


Mental Illness renferme quelques autres pépites, de la déprimante ritournelle de "You Never Loved Me" aux regrets estivaux de "Lies of Summer", mais c’est surtout son ambiance globale qui en font un album à part dans la discographie d’Aimee Mann, et un chef-d’œuvre. Rares sont les artistes folk du moment qui parviennent à allier à ce point l’authenticité et la modernité sans s’enfermer dans une cage de superficialité, ni au contraire paraître dépassés par leur époque. Une exception qui ne confirme aucune règle, si ce n’est celle-ci : aucun effet ne remplacera jamais la chaleur des cordes folk.

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