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Top 10 des vacances - #85 Robert Johnson


Daniel, le 19/02/2023

Sans Robert Leroy Johnson (1911 – 1938), pas de blues. Sans blues, pas de rock. Avant d’inaugurer le Club des 27, le guitariste du Delta a défini tous les codes du rock à venir : les bagnoles, les femmes infidèles, les trains, le sexe expéditif (et métaphorique), le désir, les amours brisées, la violence, l’alcool, le Diable, l’amitié, l’errance. Il devrait être crédité sur tous les disques rock sortis depuis que le style a été inventé.

La première fois qu’il a écouté un enregistrement de Robert Johnson, Keith Richards (qui lui piquera ses accords ouverts) a dit : "Soit il y a deux guitaristes, soit le gars a deux cerveaux". Il n’y avait pas deux guitaristes…

10.- "Me And The Devil Blues" (1937) – Selon Robert Leroy Johnson, c’est le Diable en personne, un grand homme portant chapeau (parfois désigné sous le nom de Zimmerman – oui, comme Bob Dylan), qui lui a enseigné le blues en échange de son âme. C’est arrivé un soir à Clarksdale (Mississipi). A un carrefour, évidemment. Pour ceux et celles qui ne le savent pas, les chrétiens des arrière-pays érigent encore des crucifix purificateurs là où les routes se croisent parce que c’est à cet endroit que le Malin guette les êtres en peine.

09.- "Kind Hearted Woman Blues" (1936) – Un amour sans espoir entre le bluesman et une demoiselle très désirable mais inspirée par le Mal. La première des deux versions enregistrées contient l’unique solo connu du guitariste (vers 1’50’’).

08.- "32-20 Blues" (1937) – Le calibre 32-20 évoqué ici est une cartouche de Winchester que Robert Johnson réserve à sa petite amie infidèle. Après ça, les meilleurs médecins du coin ne pourront plus rien pour elle. Efficace.

07.- "Hell Hound On My Trail" (1937) – Or donc, Robert Johnson a vendu son âme au Diable. Lorsque le Roi Cramoisi vient réclamer son dû, le bluesman décampe. Mais il sera désormais poursuivi par les chiens de l’Enfer. Il s’arrête brièvement pour enregistrer son répertoire. En 1936 à San Antonio. En 1937 à Dallas. Personne n’a jamais pigé comment il pouvait jouer un solide rythme de boogie tout en enquillant les triolets sur les cordes aiguës. Robert Johnson a tout chanté en tournant le dos aux techniciens (sous le prétexte que le mur du fond ajoutait une réverbération naturelle à sa voix).

06.- "Cross Road Blues" (1937) – Trois tombes officielles pour un seul bluesman, mort trois fois en trois jours (syphilis, pneumonie et strychnine dans le whisky). Et qui faut-il croire ? La femme du fossoyeur ? Quelques ivrognes supposés être des témoins directs ? La firme de disques ? La version la plus plausible serait que le Diable a éparpillé les restes de celui qui Le fuyait pour ne pas honorer sa dette…   

05.- "Come In My Kitchen" (1937) – Il n’est pas nécessaire d’avoir des compétences extrêmes en langue anglaise pour comprendre que le texte est construit sur des sous-entendus à ne pas chuchoter à toutes les oreilles.

04.- "Terraplane Blues" (1936) – Avec un peu d’imagination bluesy, rien ne ressemblait plus à l’anatomie d’une dame que le capot et la calandre d’une Terraplane. Alors, quand la voiture ne prend pas au quart de tour, c’est qu’il y a forcément eu un autre gaillard pour la (mé)conduire durant l’absence de son propriétaire. Soupçons…  

03.- "Sweet Home Chicago" (1936) – Classique instantané et absolu. Archétypal du blues, il a été repris des centaines de fois par des pointures qui s’y sont généralement cassé les dents (sauf peut-être Peter Green pour la musique et les Blues Brothers pour la chorégraphie).

02.- "They’re Red Hot" (1936) – Encore un texte "crypto-sexy", supposé évoquer les Tamales (un plat de pauvre cuit à la vapeur dans des feuilles de maïs), mais qui s’égare rapidement dans le décolleté de la vendeuse de rue. Ce n’est plus du blues. C’est trop carré pour du boogie. Trop explicite pour du ragtime. C’est peut-être le premier titre rock de l’histoire contemporaine.

01.- "Love In Vain" (1937) – Depuis l’invention du langage articulé, jamais un être n’a mieux pleuré la rupture sentimentale. Quand le train du soir emporte l’amour d’une vie, celui qui reste perdu sur le quai regarde s’estomper les fanaux du fourgon : la lumière bleue pour son blues ; la lumière rouge pour son âme. Puis la nuit. La fin. 

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