↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.

Terre-Neuvas 2007


FJ, le 14/07/2007

Au coeur de l'événement

13h30 Bobital, le site ouvre ses portes pour cette seconde journée du festival Terre-Neuvas. Je suis encore à Nantes. Préparation des bagages rapide, récupération d’acolyte indispensable pour une série effrénée de concerts. Ils sont en retard. Tant pis. 14h00 La troupe est au complet. Départ précipité, voiture chargé à bloc. J’ai oublié de vider mon coffre, mais il reste toujours un peu de place pour quelques bières entre le toaster à moitié fondu et le sapin de noël en plastique qui y traîne depuis janvier dernier, nous sommes sauvés. Deux heures de route avant d’arriver à destination. Les gendarmes sont de sortis. Ils guettent leurs proies, mais je ne peux pas me permettre d’en être une, nous sommes déjà bien assez en retard. 16h00 Arrivée sur les lieux. Voiture garée, ouverture du coffre. Clope, bière, clope, bière, bière, clope. Un groupe de jeunes dans un Van autour d’un amoncellement non négligeable de bières vides écoute les Nashville Pussy. C’est fort, c’est rapide, c’est Rock n Roll. Le paysage d’un événement tel que celui-ci m’était resté flou depuis les Eurockéennes 2003. Ça faisait un peu trop longtemps, bien trop longtemps. Je fini ma bière, regarde autour de moi. Un type fait des pompes entre une rangée de bagnoles, les bénévoles grognent car un festivalier ne s’est pas garé au bon endroit, le tintement des bouteilles ne s’arrête jamais. Un de mes acolytes dissous de l’absinthe, ne nous jugez pas. Je respire, c’est parti. 18h00 Début du trajet pour rejoindre le site. Du parking, environ trois kilomètres nous séparent de notre but. A pied, il faut bien compter trois quarts d’heure. Un type malodorant dont le repas de la veille se voit encore sur ses vêtements tente de nous envoyer sur une fausse piste. Il baratine des mots que je ne comprends pas et déblatère toute une théorie sur le concert de Marilyn Monroe qu’il confond avec Marilyn Manson. Perte de temps inutile, nous le semons sans scrupules. Arrivée sur le camping. Une foule patiente pour y pénétrer. Un écriteau annonce en toutes lettres « Armes Blanches Interdites ». C’est rassurant. Indochine crépite à travers les enceintes d’une bagnole. Un chemin de terre débute à cet endroit. Nous l’arpentons. Fouille, marche, fouille, marche, fouille. Le festival est sécurisé. Des points de contrôle réguliers, des agents de sécurité, verres interdit, alcool interdit sur le site. Totalitaristes ! Je croise un type qui me montre du doigt manifestant un dégoût. Il pense que je porte un T-shirt de Korn, mais ce n’est pas le cas. Souvenir douloureux du Hell Fest ? Je fais profil bas. Nous traversons un village. Des grilles sont installées devant les maisons. Les habitants emprisonnés regardent la foule passer, inquiets. Les scènes se dessinent au loin. C’est la que ça commence vraiment ! 19h00 J’entre sur le site. C’est bruyant, des déchets jonchent le sol, ça sent la bière frelatée, c’est bien là. Sur la première scène, Julien Clerc termine son concert. Il s’agite autour des percussions. Le public crie en cœur « Matémamétis ». Julien se trémousse, il a l’air content, mais ce n’est pas ce qui m’occupe pour le moment. Le concert de Status Quo doit commencer d’une seconde à l’autre sur la seconde scène et je ne voudrais louper le début sous aucun prétexte. Bousculade effrénée entre les indigènes festivaliers, va et viens incessant d’une foule en délire autour d’une odeur acre de sueur, je marche sur des trucs et je ne préfère pas savoir ce dont il s’agit. J’arrive devant la scène tant bien que mal. Ok. 19h15 Début du concert. Effervescence dans le public. Solos de guitares enflammés. Blues Rock de qualité. Energie à revendre. Duels de guitare, Rock n roll ! Le groupe s’éclate et le public aussi ! Que demander de plus. Un groupe de quinquagénaires imbibés me gâche la moitié du spectacle. Une envie malsaine de violence m’envahit. Un gonze idiot envoi sa veste en l’air pour signaler à ses acolytes alcooliques où il se trouve. Je la prends en pleine face. La seconde fois, je deviens moins patient. Cela semble l’amuser. Je hais ce type. Je m’éloigne et apprécie la fin du concert d’un angle nouveau. Un solo de batterie époustouflant réveille en moi les vibrations oubliées qui me transperçaient lorsque j’écoutais le solo d’Iron Butterfy sur In-A-Gadda-Da-Vida. En live, c’est génial. Les basses se déversent et provoquent des tremblements de terre jouissifs. « Blam !», une crevasse. « Blam !», un gouffre. Scintillement d’enfer, tonnerre foudroyant de percussions divines. Osmose des éléments. Oubli de sois. Ça ne devrait jamais finir. Status Quo enchaîne les titres. Ambiance folk. Quelques classiques, mais tout ça finit trop vite. Un rappel ? Pas de rappel ! Tant pis, une autre fois, peut être… 20h30 Repos de quelques minutes. J’ai mal au crâne. Pas de drogues légales pour faire passer ce désagrément. Un placebo aurait fait l’affaire. Subtile transition… Même pas, je fatigue… La scène reste vide pendant que les ingénieurs du son font leurs boulots. Test, grésillements, test, grésillements, test, c’est ok ! Juste le temps de s’envoyer une bière avant de remettre ça. La boisson susnommée atténue peu mon mal de crâne mais c’est toujours mieux que rien. Des types dorment encore par terre. On les enjambe tant bien que mal mais ils ne s’en rendent pas compte. Rassemblement général sur la scène principale. Mouvement collectif. Plus que quelques minutes. Le temps est maussade mais il ne pleut pas. J’ai trouvé ma place dans la foule. Un type ère vers une destination inconnue et me demande timidement quel concert il est venu voir. Je lui répond en toute franchise : « Placebo ». 21h00 Brian Molko apparaît. Cris de femme en furie dans la fosse. Montée d’hormones incalculable en l’espace de quelques secondes. Diantre ! Il faut reconnaître qu’il à la classe. Si mon hétérosexualité n’était pas fondé, je pourrais la remettre en cause, mais… non ! Stefan Olsdal, d’un pas nonchalant, s’avance sur le devant de la scène arborant sa basse comme le christ portait sa croix. Le public retient son souffle. Premiers accords. Premiers mouvements. Montée de chaleur dans la foule. Le spectacle vaut le détour. Les membres du groupe déploient toute leur énergie. C’est parti. La playlist est attrayante, bien que je ne connaisse pas tous les titres. Ma connaissance du groupe s’est arrêté à Black Market Music, ne m’en voulez pas. Je discerne néanmoins The Bitter End, Song to Say Goodbye et les grands classiques Every You Every Me, Special K et quelques titres du premier album. Petite pause cigarette du dandy Molko au milieu du concert, moi aussi. Le rythme est entraînant, bon rapport avec le public. On ressent le plaisir que les membres du groupe ont de jouer pour leurs fans, et les fans de s’agiter devant leur groupe favoris. Bonne ambiance, bonne cohésion, régal d’osmose. Regret propre au festival, les concerts sont beaucoup trop courts, mais c’est comme ça. Lorsque la tension est à son apogée, le groupe doit malheureusement partir. Dernier salut de Brian Molko, révérence théâtrale avant de disparaître dans les coulisses. Ce type à l’air gentil, si je le croisais je lui payerai une bière… Réflexion faites, je garderais mon argent et m’en offrirai deux pour le même prix. 22h30 Alors que le public se disperse, des pseudos gothiques bousculent les quelques festivaliers restant pour assurer leurs places pour Marilyn Manson. Je croise Rob Zombie mais il ne me reconnaît pas. Un sosie d’Alice Cooper sirote une bière accoudée à une barrière. Je m’éloigne pour prendre l’air. Une série de gonzes urinent le long des barrières où un type de la sécurité s’est endormi. Fascinant spectacle. La nuit tombe. Les techniciens installent un gigantesque rideau sur la scène principale arborant le double M d’un rouge ensanglanté. Le cauchemar se prépare. Des cierges se dessinent sur les cotés de la scène. Encore une petite heure et le monde tel que nous le connaissons sera plongé dans l’obscurité. 0h00 Début programmé de l’antéchrist superstar. Mais les démons aiment se faire attendre et l’impatience se fait sentir dans le public. Un type m’interpelle et m’expose sa théorie sur l’équivalence des accords de Pierre Perret qui l’uni au style de Marilyn Manson. J’acquiesce sans vraiment m’en rendre compte. Il enchaîne avec une blague sur mes cheveux. Sujet Tabou, une bagarre est évitée de justesse. Un accord raisonne, mais ce n’est qu’un nouveau test. Début d’effervescence bien vite stoppé. Je fixe le pull d’un mec où je vois le visage de l’antéchrist dans l’obscurité alors qu’il s’agit de Bob Marley. Dur ! 0h30 Les lumières s’éteignent pour laisser place à un faisceau violacé. Voix distordu derrière le rideau. Les ombres apparaissent. Ambiance d’outre tombe. Un silence. Un dernier souffle. Le rideau s’abaisse, ouvrant les portes du purgatoire. Marilyn Manson tourne le dos au public. Les guitares déversent leur flot de haine. Le temps s’arrête. Le passage du mythe à la réalité est difficile. Manson arrive sur le devant de la scène. Malgré ses chaussures compensées, il semble particulièrement petit et disproportionné. Que s’est il passé ? Aurais je ouvert la mauvaise porte de l’enfer ? Je fais fasse au guitariste. Maquillage étalé pour marionnette désarticulé, il joue son rôle a merveille. The Disponable Teens marque le commencement de l’apocalypse. Une gothique portée en triomphe dans le public arbore des courbes qui ne me laissent pas indifférent, mais je m’égare. Une forte odeur d’herbe se repend. Marilyn Manson se tripote et le public semble aimer ça. Il change de costume constamment, crache, joue avec le public, c’est plutôt cool. La playlist à ses morceaux de choix bien que les premiers albums soient un peu tombés dans l’oubli. Mobscene, Rock is Dead, Fight Song, The Dope Show, Sweet Dream, Tainted Love, sans oublier un peu de promo pour le nouvel album: If I Was Your Vampire, Putting Holes In Happiness, Heart Shape Glasses... Il fait chaud dans la fosse. Le groupe donne au public ce qu’il attends. Une ambiance déstructurée. Les enceintes crachent, Manson hurle. C’est Rock ! Et subitement, les lumières s’éteignent. Est-ce déjà la fin des temps ? N’aurons nous pas un léger sursis dans ce monde ? Rappel ? Entendre une foule déchaînée crier « Manson ! » avec insistance, si l’on s’en réfère à Charles, à quelque chose de légèrement glauque. Nos nerfs sont mis à rude épreuve, mais l’attente valait le coup. La terre tremble au retour de l’antéchrist. The Beautiful People ! Je n’attendais rien de mieux ! Rugissement unanime de la foule. Explosion de confettis dans un final houleux. Une chaise gigantesque prend place sur la scène portant Manson en triomphe pour une dernière chanson avant de disparaître. Il s’étale, se roule à quelques mètres de hauteur et fais son show provocant comme il sait si bien le faire. Puis l’obscurité, le néant. La foule se disperse. Bien trop éphémère. C’est terminé. 2h00 Difficile de penser qu’il faut désormais rentrer. Le festival continue demain, mais pour moi, il s’arrête là. Des types en transe s’agitent dans l’obscurité. Les bars de fortune font leur beurre. Bon nombre de gonzes sont étalés par terre au milieu du flux incessant des festivaliers. Il est temps, il faut reprendre la route. Le chemin jusqu’au parking semble plus long qu’a l’aller. Conditionnée comme du bétail à travers les rangées de grille, la foule est repartie vers une destination inconnue. Les chemins sont terreux, il n’y a pas d’éclairage. Je suis déçu de ne pas être saoul. Il faut retrouver la bagnole. Heureux hasard, elle est garée à un point stratégique. Dernier regard vers le festival. Un écho diffus perce subtilement. Les affaires sont remballées. La clé est sur le contact. Il est temps de tailler la route. 3h00 La route est longue et répétitive. Je fatigue. Par moment, la ligne blanche devient double. Les déviations mises en place pour le festival nous font faire un sacré détour. Je conduis jusqu'à Rennes mais l’épuisement me guette. Je passe le volant à un de mes acolytes. Je m’endors sur la banquette arrière. Lorsque je me réveille nous sommes à Nantes. 5h30 J’arrive enfin chez moi. J’ai toujours mal au crâne, mais je m’en fous. Il ne me reste plus qu’à ramper jusqu’à mon lit pour être soulagé de ce tumulte. 5h31 Je dors. 13h30 Réveil difficile. Besoin d’une clope. Je me noie dans mon café. J’ai du rêver…
En savoir plus sur Marilyn Manson, Placebo, Status Quo,
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !