
Roger Waters : Is There Anybody Out There ?
Ce vendredi 6 octobre marquait, ou devait marquer un jour spécial pour tous les fans de Pink Floyd. En effet, cette journée était celle de la sortie dans les bacs de The Dark Side Of The Moon - Redux, version revisitée de l'album mythique par l'un de ses concepteurs, Roger Waters, lequel s'étant pourtant autoproclamé comme seul architecte de cette oeuvre incontournable de la musique. Célébrer les 50 ans de The Dark Side Of The Moon était, à n'en pas douter, indispensable tant cet album a marqué un tournant dans l'histoire du groupe et, plus largement, dans l'histoire de la musique. C'est ainsi que le fondateur de Pink Floyd ô combien aimé et ô combien détesté, s'est lancé dans la reconstruction de l'oeuvre en guise de cadeau d'anniversaire.
Toutefois, il semble, à la lecture des premiers retours et des premières critiques, que la parution de cette revisite et sa promotion aient donné naissance, une fois de plus, à un clivage bien connu et vieux de plusieurs décennies : l'affrontement des pros et des anti Waters. Avec la publication de ce nouveau projet, Roger Waters s'est attaqué à quelque chose de quasiment sacré, de pratiquement intouchable. The Dark Side Of The Moon demeure à ce jour le troisième album le plus vendu au monde, un des opus les plus unanimement reconnus comme un chef d'œuvre de la musique moderne, et, pour les fans du groupe, l'apogée, le sommet, l'essence de la philosophie floydienne si singulière.
Pour un fan absolu du Floyd, prendre la plume et réaliser que l'un des génies les plus influents du rock s'évertue à détruire le rêve qu'il a lui-même construit relève du chemin de croix, de l'épreuve contre-nature. Mais force est de constater, qu'à l'image de la revisite d'un album qui relatait avec brio les peurs, les vertus et les vices de l'humanité, Roger Waters voit aujourd'hui son propre concept se retourner contre-lui. Et les admirateurs, jadis émerveillés par le talent du grand Waters, de se voir tiraillés face au triste sire qu'est devenu Roger, génie de jadis, arrivé au crépuscule qu'il a lui-même accéléré.
Ce dossier n'est pas une critique de la revisite de The Dark Side Of The Moon version 2023 par Roger Waters, mais il a pour but de se pencher, enfin, après tant d'années, sur les multiples facettes, brillantes et sombres, de son créateur. 50 ans après avoir écrit le meilleur album de l'histoire de la musique, l'heure du bilan peut sonner. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est nuancé. Entre flops et coups de maître, égocentrisme et altruisme, retour, donc, sur les multiples facettes d'un génie s'approchant doucement de son crépuscule...
- Introduction
- Comprendre Pink Floyd, c'est comprendre Roger Waters (Summer 68')
- Pink Floyd mort, vive Roger Waters ! (The Show Must Go On)
- Pink Floyd VS Roger Waters : entre guerres et paix (Us And Them)
- Waters et la politique ou quand l'engagé devient polémiste... (Brain Damage)
- Le crépuscule de l'idole... (Eclispe)
- (Bonus) - Roger Waters en 6 albums solo