
Le Jardin Du Michel 2011

Les hostilités débutent avec Les Ogres De Barback. Quelques heures avant, ils confient que le JDM est leur premier festival de la saison et expliquent avoir "forgé un set rock’n’roll pour faire bouger les spectateurs". Preuve en est avec ce premier concert pêchu et festif. Entre les classiques ("Rue De Paname", "Salut A Toi") et quelques nouveaux morceaux, des jongleurs et des acrobates viennent peupler la scène. Une vraie réussite. Dans les allées, les badauds s’étonnent de l’accroissement du site et du nombre impressionnant de festivaliers. "Il y a deux ans, il n’y avait encore qu’une scène" raconte ainsi Héloïse une festivalière de Besançon.
Le soleil décline. Une légère odeur de bière émane de la fosse lorsque Patrice monte sur scène. L’Allemand séduit toujours autant les demoiselles avec son reggae mâtiné de soul. Le show est bien huilé, exécuté avec professionnalisme, mais sans réelle conviction. Pour se consoler, les festivaliers entonnent des chants à tue-tête ou jouent dans les graviers blancs qui recouvrent les allées. La nuit est tombée. Sur des cubes lumineux reposent les platines de Chinese Man. "Restez zen, mangez des nems" telle est la devise des Marseillais qui entrent en scène avec "One Past" issu de leur dernier album, Racing With The Sun. Le set est prenant et les DJ’s font onduler la foule avec leur dub jazzy. A l’arrière plan des images défilent, l’ambiance est posée. C’est avec plus de pêche que l’on retrouve Beat Torrent, toujours aussi efficace. Leur aptitude à manier les classiques rock et les gros beat fait mouche. Comme pour surfer sur l’air du temps, Pfel et Atom se livrent même à un petit exercice de style dubstep, réjouissant.
C'qu'on est bien dans ce jardin !

"Nous sommes des bouseux, vous êtes des bouseux". Le franc parler de The Inspector Cluzo met immédiatement le public dans l’ambiance. Le groupe retourne le festival avec son hard-rock haut perché et ses valeurs régionalistes. Dans un autre genre, Tiken Jah Fakoly conquiert la grande scène avec son reggae politique. Soudain, au milieu de la fosse, on aperçoit Le Michel. Chacun s’empresse de saluer celui qui il y a quelques années a eu l’idée de transformer sa ferme en festival. Une rencontre fugace. High Tone vient achever toute velléité de résistance en délivrant un puissant dub électronique. La foule, enivrée, dodeline en cadence au rythme des infrabasses.

Durant trois jours, la poussière blanche a volé, les gobelets en plastiques ont été égarés, certains visages semblent avoir pris dix ans, mais l’expérience a conquis tout le monde. En quittant le Jardin, avec émotion, on repense à Dick Annegarn. Il avait raison.
Le site du festival
Photos : (de haut en bas) Les Ogres de Barback, The Inspector Cluzo et Groundation
Crédits photos : Le Jardin Du Michel
Pure Reason Revolution
Above Cirrus
La résurrection inespérée de Pure Reason Revolution, survenue en plein premier confinement, a maintenant laissé place à la perspective d’un groupe de nouveau pérenne, en témoigne cet Above Cirrus paru moins de deux ans après son grand frère - autant dire qu’on n’en espérait pas tant, et surtout pas aussi vite.
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