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Compte-rendu de concert

Wolfmother


Date : 25/04/2016
Salle : Trianon (Paris)
Première partie : Electric Citizen

Wolfmother/Electric Citizen, une affiche qui fait envie. Et au Trianon en plus, dans un écrin superbe. Pourtant, Electric Citizen en live n'est pas à la hauteur des premières promesses studio avant la sortie de leur disque en mai. Et si Wolfmother met véritablement le feu à la salle à coups de riffs tous plus efficaces les uns que les autres, quelques petits détails viennent nuancer la totale satisfaction qu'on aurait aimé ressentir en sortant. Bon, mais pas jouissif.

Erwan, le 26/04/2016
( mots)

En tournée pour soutenir son nouvel album Victorious, qui avait en partie déçu la rédaction lors de sa sortie, Wolfmother passait par Paris et le Trianon ce lundi. Le sol de la magnifique salle a tremblé sous les bondissements d’une foule en délire, à un point qui montre que la qualité fluctuante des productions du groupe n’a aucun effet sur sa solide réputation live.

Mais avant que la superbe chevelure d’Andrew Stockdale et le guitariste qui se cache en dessous n’investissent la scène, c’est Electric Citizen qui se charge d’ouvrir la soirée. Quintette (quatuor en fait, mais ils sont cinq sur scène ce soir avec une claviériste supplémentaire) emmené par la chanteuse Laura Dolan, Electric Citizen est un groupe qui peine à affirmer son identité et mélange le stoner des années 2000, celui de Wolfmother, avec un heavy metal hold school désuet. On savait que l’eau et l’huile ne se mélangeaient pas bien, et il semble que le heavy 80's et le stoner non plus. Les riffs fonctionnement pourtant et le clavier tourne plutôt bien, mais la voix de Dolan ne s’accorde pas vraiment avec l’ensemble et on ne peut s’empêcher de l’imaginer dans un groupe de metal à tendance symphonique, là où ses envolées seraient beaucoup mieux mises en valeur. De plus, si les deux filles se donnent à fond pour faire vivre leur musique sur scène, on ne peut pas dire que bassiste et guitariste les aident énormément. Ross Dolan (son mari, guitariste) n’a pas dû changer de position de tout le concert. Le groupe figure pourtant sur la mixtape de début d’année de RidingEasy Records, un signe de qualité, et leur album à venir fera peut-être mentir cette mauvaise impression d’un soir. C’est en tout cas tout ce qu’on peut leur souhaiter.

Le temps d’un court entr'acte qui sera meublé par une playlist de titres de Deep Purple que tout le monde se met à chantonner dans son coin pour former une touchante chorale, et les lumières se baissent à nouveau pour laisser place à Wolfmother. Hystérique, le public montre que les critiques ont peut-être été sévères avec le cru 2016 du groupe en reprenant à l’unisson le refrain de "Victorious" les bras levés, en sautant dans tous les sens. La folie de la fosse fait franchement chaud au cœur tant elle semble gagner toute la salle en quelques secondes et perdure à un niveau d’intensité hallucinant pendant les 5-6 premiers titres sans jamais faiblir. Avec en apothéose de ce moment de grâce, une longue interprétation de "White Unicorn" qui se transforme en hommage aux Doors quand Stockdale y incorpore un extrait de "Riders on the Storm". Déjà impressionnant sur "Woman", Ian Peres se déchaîne au clavier et offre un nouveau solo de haut rang.

Et là, on est obligé de faire une pause pour parler de Ian Peres. Si Andrew Stockdale est incontestablement le leader et seul maître à penser du groupe, au point qu’il lui est parfois difficile de garder ses musiciens, Ian Peres est le meilleur sur scène ce soir. En plus d’être un bon bassiste et un bon claviériste, le type est capable de jouer des deux instruments en même temps, une main sur chaque (c’est-à-dire qu’il joue de la basse de la main gauche en tenant uniquement le manche et en coinçant sa basse contre sa jambe) et d’assurer avec les deux instruments à la fois. Plus le concert avance, plus il se fait remarquer par sa façon bestiale de taper sur ses cordes, avec une facilité technique déconcertante, en s’amusant même à jouer de la basse avec une baguette de batterie. Une vraie performance.

Les titres du nouvel album fonctionnent dans l’ensemble aussi bien que les anciens succès du groupe, l’enchaînement "Gypsy Caravan"/"Dimension" est une vraie trouvaille, mais il y en a un sur lequel on ne pourra pas manquer Wolfmother. "Pretty Peggy" est horrible. La version studio avait très peu d’intérêt et ressemblait déjà à un genre d’hymne pour une compétition sportive. Mais elle avait l’avantage d’amener d’autres tonalités avec une guitare acoustique. Ce soir, Stockdale n’avait pas de guitare acoustique avec lui sur scène et il eut beau changer de guitare quasiment entre chaque morceau, son son saturé reste plus ou moins toujours le même. Et l’interprétation de "Pretty Peggy" à laquelle nous avons eu droit ce soir était un fiasco. Alors certes, la partie du public reprenant les "oh ouh oh" du refrain (minoritaire par rapport à la partie du public qui se bouscule en secouant la tête sur les vrais bons riffs du groupe) cache un peu la misère. Mais si on était à The Voice, on ne se serait pas retournés.

Le rythme du concert commence à devenir bizarre après "White Unicorn". Stockdale marque beaucoup de pauses, pour boire (de l’eau, et un peu de vin), et lancer quelques phrases au public comme pour meubler, suivis de courts silences, alors que franchement ça n’intéresse pas grand-monde de savoir qu’il aime venir en France pour acheter des baguettes (chez Wolfmother, les vannes sont comme les riffs, elles ne vont pas chercher loin). On retient quand même de ces petits échanges l’amusement dans la salle quand il révèle que Frenchie était son surnom au collège, et son hommage à la ville de Paris après les évènements de novembre. Mais on le sent un peu bouleversé ou mal à l’aise, son jeu s’en ressent légèrement par moment sur des lignes de lead qu’il n’effectue pas toujours parfaitement. Le très beau geste de sa part quand il rappelle Laura Dolan sur scène pour chanter avec lui sur "Best of a Bad Situation", ainsi que son plongeon au milieu de la fosse pour communier avec le public à la fin du concert, laissent quand même au final une bonne impression du beau gosse chevelu. 

Finalement, la soirée reste une réussite. Les riffs de Wolfmother sont d’une efficacité dingue et toute la salle a vraiment vibré à l’unisson à chaque coup de médiator. Mais ces quelques petits détails ont teinté de gris les qualités intrinsèques d’un groupe que la France adore et qu’on a de toute façon envie de revoir. Peut-être avec plus de variété dans les tonalités de Stockdale, et une plus grande maîtrise du rythme. Mais t’en fais pas Andrew, on t’aime. Ça tombe bien, on se revoit cet été.

Wolfmother Setlist Le Trianon, Paris, France 2016, Gypsy Caravan Tour
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