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Compte-rendu de concert

The Who


Date : 23/06/2023
Salle : Paris La Défense Arena (Nanterre)
Première partie :

EpWHOstouflant

Mathilde, le 26/06/2023
( mots)

On a tous déjà été voir un concert de "vieux rockers" sur une invitation, une envie, autour d'un évènement familial, d'un anniversaire amical etc... A cette occasion on se dit alors qu'on va passer un bon moment dans un lieu souvent grand, qu'on va sûrement fredonner bien des airs du dit-groupe connu, que ça va être sympa et qu'il y aura de la bière de toutes façons.

 

Oui, faut le dire, il y a un petit goût désabusé quand on se rend à ces tournées de rock stars pas vraiment sur le retour, qui n'ont plus rien à gagner (à tous niveaux) et qui ont gratté leur tubes sur des décennies à n'en plus pouvoir, jusque dans les génériques de séries nullardes de yankees modernes. Qu'ont-ils encore à nous apporter, et quel réel intérêt musical avons-nous à les voir, nostalgie mise à part ?

 

C'est dans l'arène de la  zone irréalo-futuriste La Défense à Nanterre - bien climatisée pour le bonheur de tous - que s'assoit en rangs d'oignon un parterre de milliers de spectateurs disciplinés. Ce soir The Who "Hits Back", accompagnés d'un orchestre symphonique. C'est leur premier (et seul) concert français depuis 2016, et ils ont pour le moment fait trois dates en Europe pour cette tournée (Italie, Allemagne, Espagne) avant d'attaquer la perfide Albion.

 

Dès l'ouverture (et avec le titre du même nom), le ton est donné: on va largement se tartiner avec délectation des opéras rock Tommy et Quadrophenia, bien logique vu la présence de la violoniste Katie Jacobsy et le chef d'orchestre Keith Levenson. Un autre Keith, bien regretté n'est plus là depuis longtemps aux fûts, mais est remarquablement bien remplacé par Zak Starkey (fils de Ringo Star) qui, à bien des reprises affiche des mimiques de Mooney (qui lui a offert sa première batterie).

 

C'est bien simple, on a comme un ticket pour une comédie musicale de Lloyd Webber dans cette atmosphère de cordes et de timbales. Tonitruants, s'enchainent (un hommage à Tina) "The Acid Queen" et le percutant "Pinball Wizard". Le carré or est déjà debout. Roger qui avait un peu gueulé sur la balance de son micro a retrouvé le bon ton et percute ses petit tambourins comme jadis. Le long stick Townshend est imperturbable derrière ses lunettes orangées. 

 

Les caméras balaient surtout les deux protagonistes qui se répandent en remerciements sincères, de la main pour Roger et en boutades et explications sur pourquoi il aime la France pour Pete. Les écrans ne manqueront pas de projeter des images nostalgiques des films, concerts et autre Entwistle. Il ne faut pas oublier le frère Tonswhend à l'autre guitare et aux backing vocals, qui est très en support derrière.

 

Malgré la hauteur sous tôle de l'endroit le son est dense et assis, la voix de Daltrey, pourtant toujours au bord de la fêlure, ne faiblit pas. Les deux quasi octogénaires ont gardé leur mobilité de bras (pour le moulinet sur guitare) et de poignet (pour le lancer de micro). Comme quoi vraiment, la preuve en direct, le rock n'a pas d'âge et autant l'orchestre bénéficie d'un break, autant les deux autres ne s'assoient même pas et s'hydratent à peine.

 

L'intervalle sans le conservatoire permet au groupe de piocher dans leurs compositions plus épurées avec notamment le magnifique et touchant "Tattoo" issu du malicieux The Who Sell Out. Un petit tour de leur côté Beatles / Beach Boys avec le preppy "Substitute" et puis les deux tubes mastodons  "Behind Bue Eyes" et "Won't Get Fooled Again" éclatent pour couper court à tout faux suspense : oui Daltrey sait encore gueuler. Et quel batteur mes amis, quel batteur !

 

Le dernier tiers du concert est plus relâché avec des titres posés, ils emmènent progressivement la foule vers le magnétique "Baba O'Riley" qui scanne de bleu et de vert l'audience. Plus de deux heures de show où (on a oublié la juvénile première partie) The Who ont prouvé leur talent technique et créatif, leur lien avec le passé tout à fait en résonance avec leur présent. Des mecs bien au fait de leur talent (leur mission) inné musical et qui ont scotché l'Accor Aréna à ses sièges en ce début d'été. Rien de rien à envier aux jeunots.

 

Le concert fut à la hauteur positive et surprenante de ce qu'on pouvait ne pas attendre. Pete et son bonnet Cousteau l'avait annoncé "Je dois dire que je n'ai jamais autant apprécié un spectacle que tout ce que j'ai fait au cours des soixante années où j'ai travaillé avec Roger". Quand on sait le goût du bidouillage sonore de Petey, on devine le plaisir que peut effectivement lui donner la profondeur harmonique rendue possible par l'orchestre. Et encore le gars est un peu sourd. 

 

Setlist:

 

Avec l'orchestre:

- Ouverture

- 1921

- Amazing Journey

- Sparks

- The Acid Queen

- Pinball Wizard

- We're Not Gonna Take It

- Who Are You

- Eminence Front

 

Le groupe seulement:

- The Kids Are Allright

- You Better You Bet

- The Seeker

- Substitute

- Tattoo

- Won't Get Fooled Again

- Behind Blue Eyes

 

Avec l'orchestre: 

- The Real Me

- I'm One

- 5:15

- The Rock

- Love, Reign O'er Me

- Baba O'Riley 

Commentaires
MathildeAR, le 28/06/2023 à 21:55
Merci pour vos retours et partages d'expérience !
pat, le 27/06/2023 à 10:34
un voyage dans le temps, agréable, bravo
Whoareyou, le 26/06/2023 à 12:33
Excellent résumé. Quelques anecdotes en complément : Roger a complètement merdé le début de 1921, mais il s’est tout de suite repris. Et la suite a été bluffante avec une voix nettement meilleure me semble-t-il que lors de deux derniers concerts parisiens. Zak est tombé de son siège ce qui m’a fait craindre qu’il ait avalé un somnifère pour cheval. Mais ce n’est plus le genre de la maison. Il était derrière ses fûts quelques secondes après. A ce propos, je trouve que Zak apporte énormément à la tenue du rythme. Et puis ses cymbales sont moins bruyantes et plus équilibrées que dans le jeu de Keith.