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Compte-rendu de concert

The Horrors


Date : 10/12/2011
Salle : Le Grand Mix (Tourcoing)
Première partie : Cerebral Ballzy
Mathilde, le 16/12/2011
( mots)
Histoire de se les geler un peu plus en ce soir venteux de décembre, allons nous rafraichir à Tourcoing avec une bière fraiche, au son de The Horrors et leur rock iceberg.

C'est Cerebral Ballzy qui se charge de la première partie. Jeune groupe punk de Brooklyn, les gamins arrivent avec une morgue et une attitude je-m'en-foutiste idoine à leurs idéaux. Qui dit musique punk, dit musique anarchique. Les titres d'une minute trente maximum s'enchaineront à une allure infernale. "Cutting Glass" a un air de déjà entendu, tout autant qu'un morceau qui semble être une cover bien répugnante et démembrée de "I Wanna Be Adored". Les chansons seront sans surprise "about skateboard", "about not liking school" et "not liking cops". Du gros son qui fait sourire beaucoup, éclater de rire certains, et pogoter seulement trois garçons. On pense évidemment aux Pistols sur le titre "Don't Tell Me What To Do", les habits DIY en moins. Pas facile de réanimer la tornade punk de 1977, trop étroitement liée aux valeurs socio-culturelles très caractéristiques d'une époque auto-révolue. Une musique que manifestement Le Grand Mix ne prend pas au sérieux en 2011. En même temps ce n'est clairement pas le but recherché. Cerebal Ballzy aura au moins eu le mérite de réchauffer un peu la salle, manipulation lubrique du micro à l'appui. Ils voulaient paraître cinglés, c'est réussi. 

Place à The Horrors, ce fameux groupe girouette qui change de style de musique comme d'accoutrement vestimentaire à chaque sortie d'album. C'est-à-dire déjà trois fois. 
Souvenons-nous, en 2006 leur premier opus Strange House était d'un genre punk-gothique approximatif, gloomy au possible, tout comme ses musiciens qui se présentaient alors attifés et grimés (exactement) comme des personnages de Tim Burton. Ajoutez à ça le frontman, prénommé Faris, largement raillé sur la toile et pratiquement considéré autiste par ses détracteurs, du genre à ne pas ouvrir la bouche pendant les interviews et toujours en train de griffonner des mots sur son carnet noir.
Primary Colours marqua à juste titre un retour à la couleur. Il mit à l'époque le groupe dans les starting-blocks d'un rock résolument psychédélique. Depuis, les couches de synthé hypnotiques sont devenues la colonne vertébrale, le tuteur, la patte délicate et romantique du groupe.
Puis en 2011, Skying transforme l'essai. Toujours teinté de délires hallucinophages mais flirtant un peu plus du côté de la new wave des années 80 façon Madchester boostée à l'ectasy, l'album est une réussite. De quoi couper la chique à pas mal de gens. On pense bien sûr aux Stone Roses, mais tendance Shoegaze, et relevé par l'élégance froide de la plume d'Echo and the Bunnymen. L'effet est immédiat: avec ou sans substance illicite, Skying fait planer.
Alors finalement, à quoi s'attendre ce soir, alors que The Horrors sont de passage au Grand Mix après un rendez-vous manqué en octobre? Leur prestation sera-t-elle aussi distante que leur allure de dandy anémique un brin agaçante? Se montreront-ils irrespecteux envers leurs public, donnant ainsi raison aux journalistes? Hopefully not. 

Le set s'ouvre avec "Changing The Rain", premier titre de Skying, qui fait écho aux titres les plus sensibles de Ian Brown et sa clique, "This Is The One" en tête.
La grande bringue de Faris étend sa silhouette filiforme de façon bienveillante, au tout devant de la scène, au-dessus de la foule. Certes timide, avec cette éternelle mèche qui lui masque la moitié du visage, il n'en reste pas moins concentré sur les mots qu'il prononce. Le jeune homme s'applique, s'implique et remerciera le public après chaque titre. Les autres musiciens demeurent eux malgré tout un peu flippants (même au naturel) et ce n'est pas le claviériste rachitique et Kraftwerkien qui fera dire le contraire. Le bassiste à l'air sévère affichera une mine renfrognée tout du long. Ces mecs ont une attitude si surnaturelle qu'on jurerait avoir affaire à des hologrammes...
 S'entrecroiseront des titres du deuxième album tel "Who Can Say" et "Scarlet Fields", mancuniens à souhait (pour un groupe qui ne l'est pas). La voix grave et bâillante de Faris résonne:"And when I Told her I didn't love her anymore, she cried/ And when I told her her kisses were not like before, she cried".
Quelqu'un s'écrie: "Guys, I'd be gay for you !!". Eclat de rire du chanteur. Notifions-le au passage, le public de ce soir est très majoritairement masculin.
Le majestueux "Endless Blue" marque le point d'orgue du concert avec son intro paresseuse et bluesy qui bascule en rythmique cold wave au bout d'une minute trente. La machine s'emballe, le public est aux anges. La connexion entre le groupe et l'audience est réelle et sincère. Puis le tube "Still Life" apaise la multitude de sa lente vibration. D'une main souple, le claviériste bizarre égraine les notes de ce titre qui aurait pu être composé par Simple Minds. La prestation est calibrée, contrôlée, et ne fait place à aucune fantaisie. Le contraire eût été étonnant.

Le groupe s'éclipse pour revenir finalement jouer trois titres supplémentaires. L'enfievré "Mirror's Image" empreint d'un Ian Curtis jamais très loin, fait plonger le public dans une soudaine nostalgie presque dérangeante à vrai dire, avec des riffs stridents et une basse monocorde. Le malaise continue avec "Three Decades", faussement gentil et franchement malsain. Enfin, "Moving Further Away" dont l'intro de synthé ressemble à "NY Excuse" de Soulwax joué dans le désordre, s'étendra sur douze bonnes minutes.
Le concert fut lui globalement assez court (moins d'une heure et quart), de quoi avoir envie de revoir ces Horreurs pas si horribles très prochainement.

Crédits photos: Simon Butcher
 
Setlist de The Horrors :
- Changing The Rain
- Who Can Say
- I Can See Through You
- Scarlet Fields
- Dive In
- Endless Blue
- Sea Within A Sea
- Still Life

Rappel:
- Mirror Image
- Three Decades
- Moving Further Away
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