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Compte-rendu de concert

Serj Tankian


Date : 09/06/2008
Salle : l'Atelier (Luxembourg)
Première partie :
Elise, le 10/06/2008
( mots)

Parti sur les routes en solo, loin de System et de ses Paris-Berçy, Serj Tankian a investi la toute petite salle de l'Atelier, à Luxembourg, pour un concert court mais intense. Là, il a tenté de faire oublier System, imposant sur scène sa présence et son charisme, à travers des compositions alliant avec classe rythmique percutante et envolées vocales.


Avant de commencer…

Le Luxembourg, à première vue, ne paraît pas être l’endroit idéal pour voir de bons concerts. Et pourtant. Depuis 1995, la salle de Luxembourg-Ville, ancien atelier à camion, baptisée logiquement l’Atelier, accueille les plus grandes têtes d’affiches du rock. Et ce malgré une capacité de… 800 places. De Motorheäd à Massive Attack, de Faith no more à Ben Harper, en passant par Placebo, Moby, Indochine, Nada Surf, Starsailor, ou encore Queens of the stone age, ils sont tous venus, ont vu, et ont vaincu. Depuis 2005, une deuxième salle de 6 500 places, la Rockhal, a ouvert au Luxembourg, et a permis d’attirer des groupes comme The Smashing Pumpkins, Kiss, ou Marc Knopfler, que l’Atelier n’aurait pu convaincre. Voilà un peu le paysage musical du Luxembourg, que personne ou presque ne connaît. Maintenant, passons au sujet du jour, le concert de Serj Tankian.

A l’assaut d’un public difficile

Complet après trois jours de prévente, ça s’annonçait pas mal. Oui, mais voilà, le public luxembourgeois est du genre… statique. Que ce soit devant des groupes aussi différents que The Wombats, Nada Surf ou Morcheeba, les Luxembourgeois, jeunes ou vieux, se réveillent généralement lors des deux dernières chansons, et encore, sans violence. Mais un concert de Serj Tankian où personne ne te pousse, ne saute dans tous les sens et ne hurle, ça n’aurait pas la même saveur.
A l’arrivée de la première partie, Fair to midland, les Luxembourgeois, fidèles à eux-mêmes, bougent à peine le gros orteil. Il faut dire que le groupe ne vaut pas la peine de s’épuiser plus. Des basses mal réglées, un chanteur dont on distingue à peine la voix (et le visage d’ailleurs, il fait dans la tendance "je me cache derrière mes cheveux longs, ma barbe et mon micro"), tout cela n’était pas très original, voire profondément ennuyeux.

Les choses sérieuses commencent

Une heure plus tard, la salle est surchauffée, les fans impatients, et les 90 % de mecs qui la constituent resserrent les rangs devant la scène. Et ils sont un peu grands les fans de Serj Tankian. Dommage pour le peu de jeunes filles de taille moyenne qui peuplent la salle (dont votre envoyé spécial sur place). Enfin, les lumières s’éteignent, les premiers hurlements de fans résonnent, et les musiciens entrent sur scène. Ils seront cinq à entourer Tankian, et avec classe. Haut-de-forme et chemise brune pour tout le monde. Il ne manque plus que le maître, dont votre envoyé spécial ratera l’entrée, son chant de vision obstrué par trois grands djeuns de 17 ans. Soudain, entre douze avant-bras et six appareils photos, il apparaît, haut-de-forme beige vissé sur le crâne et chemise coordonnée. S’élèvent alors les premières notes de l’inédit Sounds of war. Tankian débute le concert dans les aigus, un peu déconcertant. Le rythme est lent, l’entrée en matière douce, et les Luxembourgeois… statiques. Etonnant.
Ca, c’était avant que les deux guitaristes n’attaquent les premières notes d’Empty Walls. C’est le signal de départ, le réveil-soir, le déclic… voilà le grand mouvement de foule en avant qu’on attendait. A partir de là, le public est lancé, et ne s’arrêtera plus (enfin, c’est pas les Eurocks, ou un concert chez les Anglais, mais quand même). Sur scène, Tankian, très à l’aise dans cette petite salle, déploie tout son charisme. Lorsqu’il entame le refrain de Feed Us, on sent que System n’est pas si loin. Mais sans le groupe, Tankian semble se sentir plus libre, et en profite. Sur Lie lie lie, il entame la ritournelle avec le public, le sourire enfantin, faussement innocent. Il esquisse quelques pas de danse, ceux du mec qui est en train d’apprécier sa propre musique, et c’est communicatif.

Artiste engagé

Après cette chanson très efficace, s’enchaîne Saving us, Baby et Jazz Jam, de fausses ballades, qui commencent en douceur pour amener à ces bons vieux riffs qu’on attend toujours. Tankian maîtrise réellement son show, sans tomber dans le professionnalisme distant. Passé Sky is over, le musicien engagé s’adresse au public. Très remonté contre son gouvernement, et ce cher W, Tankian fait partager ses convictions au public. Certes, rien de très original, et comme on trouve rarement de pro-Bush dans un concert de métal, la foule est toute acquise à sa cause. Cette intervention annonçait Praise the lord, pass the ammunition et Charades, chanson que Tankian a écrite pour Axis of Justice, groupe qu’il a formé avec Tom Morello (Rage against the machine). Deux chansons engagées qui, il faut bien l’avouer, ne sont pas les meilleures du concert, tout comme The Unthinking majority, à la fausse rythmique trop cassée pour que le public suive.
Après Honking Antelope et Beethoven’s cunt, c’est déjà la fin. Pour conclure, Tankian a choisi une chanson des Dead Kennedys, Holiday in Cambodia. Une bonne conclusion, pour un concert un peu court, mais intense. Aucune référence à System of a down, aucune reprise, et de l’album Elect the dead, seule Money n’a pas été jouée, peut être parce que c’est la chanson qui rappelle le plus System. Tankian coupe les ponts, prend ses distances, même si la comparaison n’est jamais loin, inévitable. En solitaire, il se révèle bon showman, sincère et capable de fédérer un public sans lui raconter sa vie. Et puis, il a réussi à faire bouger les Luxembourgeois. Ca veut tout dire.

La track-list :
Sounds of war (inédit)
Empty Walls
Feed us
Lie Lie Lie
Saving us
Baby
Jazz Jam
Sky is over
Praise the lord and pass the ammunition
Charades (chanson écrite pour Axis of Justice)
Elect the dead
Honking Antelope
Beethoven’s cunt
The unthinking majority
Holiday in Cambodia (reprise des Dead Kennedys)

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