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Compte-rendu de concert

Royal Blood


Date : 14/06/2023
Salle : Autre Canal (Nancy)
Première partie :

Royal Blood à Nancy... Qui l'eut cru ?

Mathieu, le 15/06/2023
( mots)

En franchissant les portes de Nancy, et plus précisément celles de l’Autre Canal, modeste (mais hautement recommandée) temple de la musique actuelle avoisinant une capacité de 1000 personnes, que l’on se demande encore si ce que l’on s’apprête à vivre sera bel et bien réel. Il se dit depuis février, que Royal Blood, l’explosif duo britannique géniteur de gros tubes rock aux millions d’écoutes, devrait pointer le bout de son nez dans la cité ducale, aux alentours de 21h30. Après s’être jeté sur la billetterie dès l’ouverture il y a 4 mois de cela, pensant que la notoriété du groupe aurait raison de la capacité limitée de la salle en un temps éclair, nous sommes encore surpris de constater à notre arrivée que la soirée n’affiche toujours pas complète. Enième preuve du manque de hype envers la sphère rock dans l’hexagone ou plus simplement justifiée par de mauvaises prédispositions (un mercredi soir au beau milieu de le Lorraine) ? On ne saurait dire mais nous serons soulagés de constater que le public Meurthois (et pas que !) ait tout de même répondu présent en nombre.

C’est avec l'apparition des premiers t-shirts à l’effigie de nos stars d’outre-Manche que le quatuor belge SONS initiera le tour de chauffe devant une foule déjà bien compacte. De loin d’être anonymes sur la scène rock européenne, le groupe nous proposera un set express et calibré, navigant entre garage abrasif à la The Hives (“Waiting On My Own”) et traditions britanniques non dissimulées (“Momentary Bliss”), permettant une brève entrevue de la qualité indéniable de leurs deux productions studio. Après un “Ricochet” aux saveurs psychédéliques rappelant les envolées électriques des Osees, probablement leur titre le plus complet et maitrisé de leur prestation, nos quatre musiciens quittent la scène sous une pluie d’applaudissements dument méritée.

Après cette mise en bouche plus qu’appétissante, la tension ne cessera de monter au sein d’une fosse déjà bien éveillée et prête à en découdre. Des centaines de spots se dévoilant en arrière-fond et le kit de Thatcher placé au premier plan (ce qui est assez rare pour être souligné), on ne peut s’empêcher de trépigner d’impatience lorsque l’on connait la réputation du duo sur scène. 21h30 pétantes, le groove d’un Love To Love You de Donna Summer annonce le début imminent des hostilités. Mike Kerr tout de noir vêtu et Ben Thatcher, casquette vissée sur le crane débarquent devant nous.

Dès l’entame de "Hole" (un B-side de leur premier disque), on comprend de suite que les gaillards ne sont clairement pas là pour enfiler des perles et faire passer le temps entre deux premières parties offertes à Muse, en pleine tournée européenne. Ce premier constat déboule sans prévenir accompagné du riff introductif, la basse de Kerr ne cessera de nous mener à la baguette le long d’un set effréné de presque 1 heure et demie. Le son est lourd, bien gras, mais parfaitement balancé, la 4 cordes à l’aise dans tous les registres, Thatcher assurant de son côté la rythmique de façon mécanique, comme à son habitude. Imperturbable, il se permettra tout de même quelques folies dont un bon petit solo en milieu de prestation, cassant agréablement l’enchainement effréné des premiers titres.

On ne s’en rend pas forcément compte sur sillons, mais le bassiste assure véritablement à tous les étages, structurant la rythmique dans les graves, façonnant le lead dans les aigus et assurant avec panache derrière son micro. Il est d’autant plus impressionnant de constater qu’aucun looper ou autre artifice n’est employé dans l’opération (mis à part quelques samples pour assurer les effets les moins analogiques). Malgré certains cœurs bien kitsch, notamment usés pour proposer quelques titres extraits de Typhoons, finalement bien représenté ce soir et nécessitant l’intervention d’un claviériste, le bassiste et le batteur performait la plupart du temps sous leur forme originale, en duo donc, et c’est effectivement dans cette configuration qu'ils sont le plus percutants. L’excellente surprise de la soirée fut de voir le grandiose premier disque (qui reste encore à ce jour leur plus grande réussite), interprété quasi dans son intégralité (7 titres sur les 10 ont été proposés).

Il n’aura pas fallu longtemps pour emporter les plus téméraires dans les premiers pogo avec l’amorce de “Come on Over” et son riff bien sale. Les bousculades s’intensifiant au fil de la soirée, chargeant l’atmosphère d’une tension et d’une euphorie digne des plus grands clubs anglais. Le répertoire du duo semble maitrisé par une bonne majorité du public, n’hésitant pas à s’époumoner en scandant les refrains les plus emblématiques (“Come on Over”, “Lights Out”, “Typhoons”). Même “Mountains at Midnight”, premier extrait de la nouvelle production à venir avec sa ligne rouleau compresseur semble déjà bien adopté (bon ok, là aussi les chœurs dégoulinent un peu trop).

Point trop n’en faut, le groupe quittera la scène après une galvanisante doublette “Ten Tonne Skeleton” / “Figure it Out”, délivrant définitivement toute l’énergie dévastatrice de l’éponyme de 2014. Kerr réapparaitra quelques minutes plus tard pour une interprétation intimiste piano/voix de “All We Have Is Now”, à l’aise, mais dénotant clairement avec la ligne directrice globale du show. Ce n’était sans compter sur le retour en trombe du batteur pour balancer un dernier “Out of the Black”, rallongé pour l’occasion, permettant de se prendre une dernière bonne grosse salve de gros son, définitivement de qualité ce soir.

On ne réalisait pas vraiment en arrivant, mais assister à un acte de Royal Blood dans cette configuration fut finalement une chance incroyable. Cette capacité limitée, a finalement permis de réunir un public connaisseur, content d’être là et de partager ce moment électrique avec l’un des gros noms du rock actuel. Définitivement à l'aise avec leur audience, la petite dose de prétention et d’arrogance bien british qui va avec, on ne peut que remercier nos deux musiciens de nous avoir offert ce moment privilégié. Même si la direction prise par le groupe ne fait certainement plus l’unanimité, Royal Blood reste un must-see dans le paysage rock moderne, soyez-en sûrs. 

 

Setlist: 

Hole (B-Side Royal Blood)

Come on Over (Royal Blood)

Boilermaker (Typhoon)

Lights Out (How Did We Get So Dark?)

Trouble's Coming (Typhoon)

Typhoons (Typhoon)

Mountains at Midnight (Back to the Water Below)

You Can Be So Cruel (Royal Blood)

Loose Change (Royal Blood)

Little Monster (Royal Blood)

How Did We Get So Dark? (How Did We Get So Dark?)

Limbo (Typhoon)

Ten Tonne Skeleton (Royal Blood)

Figure It Out (Royal Blood)

 

Rappel :

All We Have Is Now (Typhoon)

Out of the Black (Royal Blood)

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