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Compte-rendu de concert

Parkway Drive


Date : 24/08/2016
Salle : Foire aux vins (Colmar)
Première partie :

Parfait Drive

Etienne, le 12/09/2016
( mots)

Seule date estivale en terre des Gaules pour nos amis australiens de Parkway Drive, le concert de Colmar était la manière idéale de clôturer l’été. C’est sous la chaleur étouffante du petit hall 5 du Parc Expo que les surfeurs ont donné rendez-vous à leurs aficionados français, jamais rassasiés d’une bonne dose de metalcore épique. Et comme à chacune des ses prestations, Parkway Drive fut tout simplement parfait. Récit.

And The Cradle Will Rock…

Jamais seul lorsqu’il s’agit d’arpenter les routes du Vieux Continent, le groupe australien a choisi Burning Down Alaska et The Word Alive pour l’accompagner cette fois-ci. Un poil en deçà de son affiche hivernale avec Architects et Thy Art Is Murder, les deux formations ont pourtant bien utilisé leur demi-heure respective pour motiver le public. Allants progressifs marqués et quelques vocalises claires pour le premier, riffs bien sentis et mélodies immédiates pour le second, un cocktail idéal pour préparer l’auditoire à la déflagration Parkway Drive. A noter la réussite du set de The Word Alive emmené par un chanteur à l’aisance scénique et vocale remarquable. Un berceau foisonnant et un groupe à surveiller, assurément.

Jump

21h15 pétantes, "Bohemian Rhapsody" est joué à fond sur les enceintes du Hall 5 et annonce l’arrivée imminente du groupe. Le public reprend en choeur les paroles de Freddie Mercury et va même jusqu’à déclencher un énorme pogo sur le riff épique de Brian May. Ca promet pour la suite. L’énergie cinétique déployée par la fosse fait rapidement monter la température d’une salle qui vire à la fournaise. Les tambours de « Destroyer » résonnent et font se soulever les quelques statiques qui restaient encore immobiles au sein d’un parterre déchaîné. L’ambiance n’est plus chaude, elle est carrément infernale. Suant comme son public, le groupe ne s’abroge aucunement de sa bonne humeur habituelle. Sourires aux lèvres, petits pas malicieux et discours fédérateur, la communion est totale. Embarqué par deux titres de Ire en guise d’introduction ("Destroyer" et l’énorme "Dying To Believe"), le public manifeste vigoureusement sa joie. La chaleur étouffante et les pogos à gogo n’empêchent pourtant pas Parkway Drive de briller par son entrain. Winston McCall harangue la fosse compacte, lui demande de sauter, de crier et surtout de s’éclater. La fête est totale, les gratteux arpentent la scène en souriant à qui veut bien croiser le regard de ces surfeurs-rockers décontractés. Même le tranquille "Writings On The Wall", sorte de ballade des catacombes toutes mains en l’air au son des "Put your hands up" répétées de McCall, arrive à faire de l’ombre au titanesque "Bottom Feeder" et son riff saccadé plaquée sur un rythmique monstrueuse, titre au cours duquel la fosse passe assurément plus de temps en l’air que sur ses deux pieds. D’un bout à l’autre, ce set de Parkway Drive est une débauche d’énergie épique. Pour tout le monde.

Eruption 

Comme à chaque fois, les australiens jouent sur une scène vierge de tout système d’amplification instrumentale. Un parti-pris rare qui permet aux joyeux lurons d’arpenter le Hall 5 de Colmar en long, en large et en travers, sans biaiser la qualité sonore de la prestation. Balance parfaite, saturation maximale mais parfaitement audible, batterie ultra-percutante, les décibels infernaux de Parkway Drive déferlent sur la fosse comme le magma sur les pentes noires et desséchés d’un obscur cratère. Le supersonique "Karma", l’étonnant "Devil’s Calling" - qui se révèle bien meilleur en live qu’en studio, le caverneux "Crushed" et ses voix d’outre-tombe, ou encore l’explosif "Dedicated", chaque titre est servi sur un plateau pour une appréciation maximale. Chaque harmonique, chaque coup de cymbale, chaque grosse note basse, chaque hurlement, tout est audible à la perfection. Et sans bouchons mes aïeux. C’est un grondement énorme qui jaillit du Hall 5 en ce 24 août, une sorte d’éruption musicale intense: aucunement délicate, totalement maîtrisée. Les bêtes de scène que sont Parkway Drive cachent bien leur jeu car sous leurs aspects « je-m-en-fous-j-aime-le-surf-le-soleil-et-les-tatouages », ils portent un intérêt majeur au rendu sonore de leur prestation et soignent ainsi les mélomanes venus les applaudir. Une attention particulièrement appréciable tant chacun de leur concert se révèle comme un grand moment de rock n’ roll. 

Unchained

Un grand moment, pour un grand groupe. Et si le brio - osons-le, le génie - de ces cinq australiens échappent encore aux oreilles les plus sensibles, Parkway Drive a passé un énorme cap depuis Ire. De loin son album le plus accessible, il est le plus représenté ce soir avec huit titres extraits parmi les quatorze joués à Colmar. Il recèle de pépites musicales, de hits au travers desquels le groupe expose ses penchants les plus heavy sans renier son passé hardcore ultra-violent. Il n’y qu’à voir la réaction du public lors de l’interprétation de "Vice Grip", "Crushed" ou "Dying To Believe", tous extraits de Ire: les refrains sont repris à plein poumons, les riffs de gratt’ chantés par la foule, les breaks de batterie simulés par des  "air-drummers" en herbe. Parkway Drive a frappé un grand coup avec son dernier album. Il en frappe encore un plus grand en le défendant sur scène admirablement. Il n’y a qu’à constater comment le groupe a pu faire oublier la version studio décevante - voire mauvaise - de "Devil’s Calling" en la transposant sur scène. Le morceau est devenu bon, point-barre. Comment ? Pourquoi ? Les plus rigoureux et sensés d’entre-nous diront que l’ambiance du moment, les excellents morceaux précédant celui-ci et les oreilles moins alertes de la fosse auront raison de notre sens critique. Je préfère croire que Parkway Drive est un grand groupe qui sait se transcender pour son public. Car on peut blâmer l’erreur, sauf quand celle-ci est réparée, qui plus est avec la manière. 

Enfin, le concert de Colmar voit encore une fois la foule gargarisée par les titres épiques que sont "Wild Eyes", "Carrion", "Home Is For The Heartless" ou "Dark Days". La fidélité du public résonne dans les murs du Hall 5 par ses acclamations soutenues et ses chants braillés sans retenue. Ces morceaux sont devenus des classiques du groupe, et aussi du genre auquel il appartient. Metalcore ? Non, le metal, le vrai, le dur, le grand. Celui qu’a fondé Black Sabbath, celui qui a dérivé - beaucoup, et parfois dangereusement, celui qui fédère des centaines de milliers de festivaliers chaque été au travers du monde. Parkway Drive est libéré des chaînes attenantes à un metalcore trop stéréotypé. Parkway Drive est un très grand groupe de metal dont les prestations live sont un pur moment de bonheur pour les amateurs du genre, cette "génération née pour être témoin de la fin du monde…" comme McCall se plaît à le chanter. Car en plus, ces mecs n’écrivent pas que des conneries.

En ce 24 août à Colmar, la course du soir fut tout simplement parfaite. Un  "Parfait Drive" en somme… 

Setlist: 1. Destroyer - 2. Dying To Believe - 3. Carrion - 4. Vice Grip - 5. Idols And Anchors - 6. Dedicated - 7. Devil’s Calling - 8. Dark Days - 9. Karma - 10. Writings On The Wall - 11. Wild Eyes - 12. Bottom Feeder - 13. Crushed - 14. Home Is For The Heartless

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