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Compte-rendu de concert

Orange Blossom


Date : 26/05/2005
Salle : Nouveau Casino (Paris)
Première partie :
Jérémie, le 31/05/2005
( mots)
De passage à Paris pour la promotion de son deuxième album, Orange Blossom investit ce soir là le Nouveau Casino, salle intimiste au plafond biscornu, pourvue d'un lustre certainement piqué au Château de Versailles pour l'occasion. Le public, que j'aurais imaginé très roots, se compose en majorité d'étudiants très classique -- plus classique, en tout cas, que la moyenne parisienne stylie face --, ce qui me convient parfaitement ! Que vaut donc Orange Blossom sur scène ? La puissance sonore des vrombissements électro réussira-t-elle, comme sur l'album, à sa marier à la beauté tragique du chant de Leïla Bounos ? Le violon répondra-t-il aux percussions de manière aussi convainquante sur scène que dans la chaîne hi-fi ? Je les avais déjà vu deux ou trois ans plus tôt à Nantes, et malgré une bonne prestation, j'avais été déçu par la sono : trop faible, elle était loin de combler les ambitions sonores du groupe (et j'étais pourtant au premier rang). Au Nouveau Casino, on est très vite rassuré : rate, foie et estomac sont bien malmenés par les grondements sourds des machines de Carlos Robles Arenas. Autre changement, la chanteuse a laissé le survet' pour un grand manteau blanc : maintenant, c'est la classe ! La nouvelle formation ne revient naturellement pas une seule fois sur le premier album. C'est donc à la quasi intégralité d'Everything Must Change que nous avons droit, plus quelques petits bonus bienvenus. Ce qui fait plaisir, dans ce groupe, c'est de constater à quel point chaque musicien est à sa place. Leïla Bounos est naturellement le centre de toutes les attentions : avec son chant envoûtant, son sourire et son regard, il ne pourrait en être autrement. Tout est fait avec classe, depuis les pas de danse jusqu'à la manière de faire claquer les castagnettes, sans oublier la façon de déposer le tambourin sur le sol (une courbette dans un mouvement semi-circulaire plutôt qu'un vulgaire jeté, c'est quand même pas rien !). Mais le plus classe, ormis la robe et les colliers (oui, le manteau blanc est tombé), c'est bien sûr le chant... On oubliera au passage le "vous dormez, ou quoi !?", qui détonne un peu. Mais il serait vraiment dommage de se focaliser exclusivement sur la chanteuse, tant le reste vaut le coup d'oeil. PJ Chabot, violoniste et co-fondateur du groupe, est le plus électrique des quatre, il sautille d'impatience pendant les lentes montées en puissance, exécute des sauts carpés -- violon en main -- quand la musique explose, pour continuer sur des tournoiements incessants lors les longs déchaînements sonores qui englobent littéralement les oreilles... et l'archet ne cesse de se frotter sur les cordes du violon tout le long. Parfois, batteur et percussioniste enfilent le djembé pour sortir de l'ombre de la scène. Véritable boute-en-train de la bande, Mathias Vaguenez danse à grand pas et investit l'ensemble de l'espace disponible, chariant les autres membres du groupe et aranguant le public ; quant à Carlos Robles Arenas (également co-fondateur du groupe), il se rapproche du bord de la scène et surplombe l'assistance pour nous prouver qu'il peut avoir les mains plus floues que Superman. Les deux percussionistes s'engagent dans un combat de coqs amusés, les jambes arquées autour du djembé, les doigts frappant la peau tendue, les yeux observant les mouvements de l'adversaire. Une petit moment ludique et bienvenue, dans un concert un poil figé par la programmation électro que les musiciens doivent suivre. Un guitariste, grand et chauve, est aussi présent par intermitence, il préfère s'en tenir au fond de la scène, excepté lors d'un déchaînement bruitique particulièrement impressionnant, pour lequel il s'avance de quelques pas. Pour l'occasion, un photographe -- cousin de cheveu du guitariste -- se fraie un passage dans le public (et dans mon menton) pour prendre quelques clichés depuis le bord de la scène. Jérôme, photographe d'Albumrock pourtant pas trop mal équipé, se retrouve subitement à la place du petit garçon qui voit pour la première fois une photo de Rocco Siffredi. Perturbé, mais pas complètement abbatu, Jérôme continue de s'amuser avec les éclairages. Au niveau sonore, on l'a dit, la puissance est au rendez-vous, et ça représente une bonne part de ce qu'on est en droit d'attendre d'Orange Blossom après l'écoute de leur album. Les musiciens sont également tous à la hauteur, autant au niveau du jeu de scène, de la maîtrise technique que du plaisir bien visible qu'ils prennent à jouer. On regrettera néanmoins le manque (tout relatif, mais soyons critique !) de qualité sonore. Orange Blossom, c'est de la puissance, certes, mais c'est aussi beaucoup d'émotions, de subtilités. Ce soir là, au Nouveau Casino, il fallait connaître par coeur chacune des chansons pour en saisir toutes les subtilités, capter un détail sonore et le remettre au bon niveau par un croisement entre imagination et écoute très attentive. Pour les autres, amateurs et curieux, c'est bien dommage car ils n'ont peut-être entendu que la moitié du concert. Seul "Nafsi" m'a semblé échapper à ce "manque" de qualité, mais en ce qui concerne cette chanson, je perds toute notion d'objectivité -- un frisson n'a pas manqué de me parcourir tandis que Leïla Bounos entamait la partie la plus aérienne de sa partition. Après une bonne heure et demie de concert (rappel compris), les lumières du Nouveau Casino se rallumaient imperceptiblement, malgré les encouragements de la foule qui espérait le retour du quator Nantais. Pour ma part, et ce en dépit du petit bémol que j'évoquais sur la quasi absence sonore de certains détails acoustiques, je reste définitivement sous le charme de cette musique à la fois aérienne et sauvage, belle et tragique, moderne et traditionnelle... Un mariage exemplaire de sensibilités et d'influences qui a très certainement un bel avenir devant lui.
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