Les britanniques Morning Parade arrivent en nous saluant avec un
"Bonsoir Lille". Le set démarre très fort même si leurs compositions n'ont rien d'original. Calibrée pop rock, la musique de Morning Parade passe comme une lettre à la Poste. Ni Colissimo ni recommandé, chacun reçoit, comme une lettre simple, le son routinier de la première partie sans couleur particulière. Ce quintet composé d'un clavier, d'une batterie, de guitares et d'une basse, est un tout jeune groupe, bien que ses membres ne soient pas des néophytes à en juger leur technicité sur scène. Bien-sûr, on peut louer le chanteur Steve Sparrow qui parcourt la scène de part et d'autre, qui s'adresse souvent au public
"Comment ça va ? We're all going good ?",
"Tout le monde est venu pour Miles Kane, Friendly Fires et Foster the People ?" et reconnaitre l'aspect conformiste des morceaux.
On repère aussi le musicien situé à la gauche du chanteur qui exhorte la foule à battre le rythme : déjà les trucs et astuces des plus conventionnels ... Mais on attend un peu mieux de la sélection des Inrocks que ces mélodies pop rock, à peine dignes des débuts de Coldplay, parsemées d'introductions qui se confondent avec celles de Two Door Cinema Club.
"This is our first time in Lille" nous lance en toute innocence Steve Sparrow. Sept morceaux qui ont amorcé l'ambiance dans les premiers rangs, mais un set assez incolore dans l'ensemble.
C'est reparti pour les mêmes films d'ambiance que la veille. Merci pour ceux qui ont acheté leur billet pour les deux jours ; ils auraient apprécié écouter autre chose que les mêmes interviews deux soirs d'affilée.
Foster the People est accueilli par des cris de joie et l'excitation est clairement montée d'un cran. Le chanteur jaillit des coulisses avec une cloche à la main et s'installe au piano. Reconnaissons que
Foster The People nous a fait danser tout l'été et même fait craquer pour leur album
Torches où l'on trouve et c'est déjà beaucoup trois tubes "Miss you say",
"Call it what you want" et "Helena beat", en plus du réussi "Pump up kicks". Trio californien sur le papier, ils sont cinq musiciens sur scène : c'est Mark Foster le chanteur pianiste qui mène la danse.
N'ayant pas le don d'ubiquité, ce dernier réussit l'exploit de jouer du piano tantôt assis tantôt debout et de se déplacer de quelques mètres pour aller chanter dans un micro à chaque refrain. Il termine sa course sur son clavier, enfonçant les touches comme un possédé. On s'étonne lorsqu'il s'adresse à nous
"Hi guys, how do you do up there ? First time playing here, thank you so much", car sa voix grave contraste à 100 % avec son timbre chanté haut-perché. Pendant les sept morceaux, la chaleur monte assez vite. Les spectateurs apprécient cette ambiance pop et optimiste, qui offre un bon moment propice à l'oubli des tracas du quotidien. Effectivement le public, "très bon public", ne boude pas son plaisir et s'amuse beaucoup. Chacun connait les refrains disco-pop de Foster the People et on se prend au jeu du karaoké : D'ailleurs, sur le dernier titre, le fameux "Pump up kicks", on s'époumone aux côtés de nos semblables devant les yeux médusés du chanteur ravi. Remarquez que lors de ce tout petit concert, un soutien-gorge a été lancé sur la scène : Remerciements ou invitation ?
Miles Kane semble attendu par les lillois. Après un passage pour un concert gratuit et réussi à
l'ancienne gare Saint Sauveur cet été, le public a répondu présent pour accueillir ce jeune anglais. Originaire de Liverpool, âgé de 25 ans, son CV est déjà bien rempli : membre des Rascals et de génialissimes
Last Shadow Puppets (avec Alex Turner), il a aussi fondé le groupe Little Flames.
Il présente ce vendredi son album en solo
Colour of the trap. Il arrive sur l'introduction tonitruante de "One of these days" des Pink Floyd. Cela déménage instantanément. Beau gosse avec sa coupe Beatles, son blouson de cuir et son joli minois, guitariste émérite, il n’en est pas moins doué et charismatique. Il n'a rien à envier ni à
Blur ni à
Oasis (notons ici la présence de Noël Gallagher sur les chœurs de l'album
My Fantasy). Les premiers rangs entonnent un de ses singles et le réclament à grand renfort de
"Mmmmmmm". Mais Miles Kane, même si il a saisi le message, enchaine avec "Rearrange", suivi de "Before It’s Midnight", chevauchée rock. Il confirme sa maturité scénique par ses solos endiablés joués sur une batterie retentissante. Il continue avec "The Responsible", titre sur lequel les spectateurs sautent à l'unisson. Chemise ouverte, transpirant,
Miles Kane entraine l'audience à se lâcher et se démène une dernière fois sur
"Inhaler". Un set long de douze titres dans un format festival, des surf crowed et des
"Lille" à tout va de la part de Miles Kane, que demander de plus ? La suite avec
Friendly Fires qui ne va pas nous décevoir !
Quelle joie de revoir le show-man Ed Macfarlane ! Mais on est un peu anxieux aussi car on se demande comment est géré le post album ... En effet, le second opus
Pala n'est pas exactement à la hauteur de
premier album éponyme de Friendly Fires. Mais profitons de cette soirée et apprécions ce groupe qui est là pour l'éclate, la danse et pour faire groover l'Aéronef. Bref, qu'importe ce qui disent les mauvaises langues à propos de
Pala, les
Friendly Fires sont bien là devant nous et on va en profiter.
Ed l'a bien compris et dès l'ouverture avec "Lovesick", il démarre son déhanché légendaire. On le retrouve en forme olympique bien qu'ayant pris un peu de poids depuis notre dernière rencontre au
Music Hall of Williamsburg, où la scène avait été envahie par le public. Ce soir là, l'expression "mouiller la chemise" prend tout son sens avec Ed en véritable marathonien de la danse et du chant. Suant les grandes eaux, Ed nous interprète quasiment tout leur premier album, avec des versions réarrangées et agrémentées par des cuivres présents au fond de la scène. Le visage dégoulinant sur les agents de sécurité, il fait tout de même de courtes pauses pour se réhydrater. C'est pendant " True love", qu'il descend une première fois parmi les spectateurs, offrant son corps aux groupies en furie, se baladant en long et en large dans la salle. Il y reviendra plusieurs fois pendant "Hurting" et
"Hawaiian air" dans une ambiance survoltée. Côté second album, nous sommes donc rassurés par le succès de ces deux titres extraits de
Pala, accueillis et acclamés avec ferveur.
Friendly Fires offre à l'Aéronef un rappel de deux titres en apothéose, transformant la salle lilloise en dance-floor géant, terminant sur "Kiss of life".
1 Lovesick
2 Jump in the pool
3 Blue cassette
4 True love
5 On aboard
6 Skeleton boy
7 In the hospital
8 Live those days tonight
9 Hurting
10 Pull me back to earth
11 Paris
Rappel
1 Hawaiian air
2 Kiss of life