Friendly Fires
Salle : L'Aéronef (Lille)
Première partie : Miles Kane, Foster The People, Morning parade
On repère aussi le musicien situé à la gauche du chanteur qui exhorte la foule à battre le rythme : déjà les trucs et astuces des plus conventionnels ... Mais on attend un peu mieux de la sélection des Inrocks que ces mélodies pop rock, à peine dignes des débuts de Coldplay, parsemées d'introductions qui se confondent avec celles de Two Door Cinema Club. "This is our first time in Lille" nous lance en toute innocence Steve Sparrow. Sept morceaux qui ont amorcé l'ambiance dans les premiers rangs, mais un set assez incolore dans l'ensemble.
N'ayant pas le don d'ubiquité, ce dernier réussit l'exploit de jouer du piano tantôt assis tantôt debout et de se déplacer de quelques mètres pour aller chanter dans un micro à chaque refrain. Il termine sa course sur son clavier, enfonçant les touches comme un possédé. On s'étonne lorsqu'il s'adresse à nous "Hi guys, how do you do up there ? First time playing here, thank you so much", car sa voix grave contraste à 100 % avec son timbre chanté haut-perché. Pendant les sept morceaux, la chaleur monte assez vite. Les spectateurs apprécient cette ambiance pop et optimiste, qui offre un bon moment propice à l'oubli des tracas du quotidien. Effectivement le public, "très bon public", ne boude pas son plaisir et s'amuse beaucoup. Chacun connait les refrains disco-pop de Foster the People et on se prend au jeu du karaoké : D'ailleurs, sur le dernier titre, le fameux "Pump up kicks", on s'époumone aux côtés de nos semblables devant les yeux médusés du chanteur ravi. Remarquez que lors de ce tout petit concert, un soutien-gorge a été lancé sur la scène : Remerciements ou invitation ?
Il présente ce vendredi son album en solo Colour of the trap. Il arrive sur l'introduction tonitruante de "One of these days" des Pink Floyd. Cela déménage instantanément. Beau gosse avec sa coupe Beatles, son blouson de cuir et son joli minois, guitariste émérite, il n’en est pas moins doué et charismatique. Il n'a rien à envier ni à Blur ni à Oasis (notons ici la présence de Noël Gallagher sur les chœurs de l'album My Fantasy). Les premiers rangs entonnent un de ses singles et le réclament à grand renfort de "Mmmmmmm". Mais Miles Kane, même si il a saisi le message, enchaine avec "Rearrange", suivi de "Before It’s Midnight", chevauchée rock. Il confirme sa maturité scénique par ses solos endiablés joués sur une batterie retentissante. Il continue avec "The Responsible", titre sur lequel les spectateurs sautent à l'unisson. Chemise ouverte, transpirant, Miles Kane entraine l'audience à se lâcher et se démène une dernière fois sur "Inhaler". Un set long de douze titres dans un format festival, des surf crowed et des "Lille" à tout va de la part de Miles Kane, que demander de plus ? La suite avec Friendly Fires qui ne va pas nous décevoir !
Ed l'a bien compris et dès l'ouverture avec "Lovesick", il démarre son déhanché légendaire. On le retrouve en forme olympique bien qu'ayant pris un peu de poids depuis notre dernière rencontre au Music Hall of Williamsburg, où la scène avait été envahie par le public. Ce soir là, l'expression "mouiller la chemise" prend tout son sens avec Ed en véritable marathonien de la danse et du chant. Suant les grandes eaux, Ed nous interprète quasiment tout leur premier album, avec des versions réarrangées et agrémentées par des cuivres présents au fond de la scène. Le visage dégoulinant sur les agents de sécurité, il fait tout de même de courtes pauses pour se réhydrater. C'est pendant " True love", qu'il descend une première fois parmi les spectateurs, offrant son corps aux groupies en furie, se baladant en long et en large dans la salle. Il y reviendra plusieurs fois pendant "Hurting" et "Hawaiian air" dans une ambiance survoltée. Côté second album, nous sommes donc rassurés par le succès de ces deux titres extraits de Pala, accueillis et acclamés avec ferveur. Friendly Fires offre à l'Aéronef un rappel de deux titres en apothéose, transformant la salle lilloise en dance-floor géant, terminant sur "Kiss of life".






