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Compte-rendu de concert

Hubert-Félix Thiéfaine


Date : 26/11/2011
Salle : Zénith d'Auvergne (Clermont-Ferrand)
Première partie : Archimède
Christine, le 05/12/2011
( mots)

Il est 23h15 et le public du  Zénith d'Auvergne est debout pour ovationner les deux heures trente de concert offertes par Hubert-Félix Thiefaine, un généreux mix de chansons anciennes et de titres de son dernier album  Suppléments de Mensonge qui vient de recevoir le Grand Prix de la chanson française de la Sacem.


En première partie, c'est Archimède, un groupe de Laval, qui nous a aidé à patienter. Le trio (un quintette habituellement) distille des mélodies fraiches, à la Beatles, et les jeunes membres du combo nous racontent leur quotidien de garçons, s'interrogeant sur la vie, sur l'amour et le reste. Un subtil croisement entre le Téléphone de Jean-Louis Aubert et Renaud, avec des chutes d'histoires  à la Saez des premiers jours.


Mais voilà qu'arrive sur scène celui dont on connaissait les chansons par coeur malgré leur richesse et leur complexité textuelle.  Il nous paraissait tellement simple à l'époque de retenir  les paroles du "Chant du Fou" ("Le fou a chanté 17 fois/Les yeux croisés sur son perchoir/Une vérité au bout des doigts/Une lampe entre les mâchoires") plutôt que les poèmes de Rimbaud que HFT honore pourtant. Et ses "Mathématiques Souterraines" nous laissaient entrevoir  la trigonométrie sous un jour plus mélancolique que scientifique.
Pour nous, la dernière rencontre live date de la fin des années 80, à la MJC de St Dizier, en acoustique. Il va sans dire que ce soir  l'environnement est différent, rien à voir avec l'impressionnante scène du Zénith  et ses débauches de lumières, spots accrochés à des échelles sur les deux côtés de la scène, stroboscopes qui vont rythmer le set et grosse sono.
Alors, comment va notre jurassien aux chansons hallucinées ?


En pleine forme ! Hubert-Félix Thiéfaine fait son Homo Plebis Ultimae Tour, tournée de promo de son nouvel album, celui de la renaissance et de l'apaisement .
Supplément de Mensonges est un regard sur le passé et un sourire détaché et empathique décoché à l'avenir. Ce soir, les titres de cet opus répondent à certains de ses morceaux cultes, comme un écho à travers 33 ans de scènes et 28 albums. HFT a passé de sales moments il y a trois ans, et comme d'habitude c'est dans ces expériences qu'il va puiser l'essence de ses textes, avec un regard à la fois plein de force, intéressé et curieux sur l'amour, la vieillesse, la maladie et la mort.
C'est en maître du temps qu'il officie ce soir, nous promenant en allers-retours intenses et ténébreux à travers ses chansons, témoignages issus de ses délires et de ses tripes, parfois cryptés mais toujours poétiques. Les titres de Suppléments de Mensonge sont globalement moins délirants mais les images naissent dans nos esprits avec autant  de bonheur et d'étonnement qu'au temps de Tout corps vivant branché sur le secteur....
Le visage a muri bien sûr, les yeux clairs sont toujours aussi perçants. Jean et veste noire sur une chemise blanche, cravate dénouée, comme sur les photos de promo de son album, il entame le premier titre, tiré de la compil Séquelles, "Annihilation" , tel un point de départ.
Connu pour son exigence et sa recherche de perfection HFT s'est entouré de musiciens de qualité, qui vont par contre rester très froids et en retrait pendant le concert, à part le grand, sec, anguleux et gaucher Alice Botté à la guitare. Beau palmarès (Alain Bashung, Christophe, Charlélie Couture, Daniel Darc, Jacques Higelin...) pour ce maestro qui s'avère plus expansif que ses compères et qui nous régalera de quelques solos bien ficelés comme sur "Solexine et Ganja".
Marc Perrier à la basse, Jean-Philippe Fanfant à la batterie, Christopher Board aux clavier complètent la line-up.


Les titres s'enchainent, les plus récents donnant la réplique aux morceaux cultes et repris en choeur par le public. Certains aficionados tenteront de devancer la setlist avec des beuglements sensés rendre hommage au chanteur qui s'avèreront au bout d'un moment très pénibles pour les voisins. Sans compter la jeune fille de devant qui, sans doute sous l'emprise des trois bières qu'elle vient de s'avaler, fait l'essuie glace sur un pare-brise virtuel pendant les quatre premiers morceaux. Heureusement, une quatrième mousse viendra à bout de son énergie musculaire, ce qui nous permettra de renouer visuellement avec ce qui se passe sur la scène.


Pendant ce temps, "Loreleï  Sebasto Cha" suit "Fièvre résurectionnelle" et le rock speedé de "Soleil Cherche Futur" se calme sur la musique d'"Infinitives Voiles", signée par Arman Méliès et sur laquelle la voix de Thiéfaine ressemble alors à s'y méprendre à celle de Léo Ferré.
Le sec rappel au respect des règles de vie en société, quand il demande à ce que les photographes et cinéastes dans la salle  arrêtent les photos et les flashes, laisse le public un peu interloqué. Mais la belle intro au piano de "Les Dingues et les Paumés" va remettre tout le monde au diapason. La voix grave de Thiéfaine s'élève dans la salle portée par une basse et une guitare qui se font discrètes et légères.
Complicité avec le public lorsque Thiéfaine nous explique son choix pour la setlist : "J'ai voulu enlever toutes les chansons qui parlent d'alcool, de drogue, de Dieu, de sexe et de mort, il ne restait que 12 mn de concert. Alors, j'ai fait comme d'habitude ." Et l'on entame le déjanté "Sweet Amanite Phalloïde Queen".


Des moments d'émotion ("l'Etranger dans la Glace", en hommage aux malades d'Alzheimer et à leur famille), des moments précieux, quand son fils Lucas rejoint la scène pour accompagner son père à la guitare sur "Mathématiques Souterraines", sont suivis de titres rock et stroboscopés, dont "Garbo XW Machine" aux accents made in Bashung.
La fin du premier acte approche lorsque l'on remonte "La Ruelle des Morts", qu'on aurait souhaité plus épurée, l'arrangement live lui faisant perdre son côté nostalgique.
Malheureusement,  la fin du pharaonique "Alligator 427," la 5ème symphonie de Thiéfaine, son titre le plus troublant, superbement interprété dans une ambiance bleu puis vert électrique, avec une montée en puissance guitare/batterie, un titre qui tire sa force hypnotique du chant, est ratée :  Alice Botté, pas chanteur au départ, c'est vrai, psalmodie les "Je vous Attend" à contre temps, ce qui gâche tout le mouvement engendré par le morceau.


Mais l'anicroche n'empêche pas la foule de réclamer le retour d'HFT sur scène. Bien sûr, il manque l'immanquable : "La fille du Coupeur de Joints" est enfin entonnée sur un tempo un peu lent par rapport à l'original, déroutant les danseurs en puissance qui attendaient depuis 2 h dans les starting blocks pour se lancer dans une danse effrénée et sauvage. Qu'à cela ne tienne, les essuie-glaces réapparaissent, concomitamment aux appareils photos et mini-caméscopes, au grand dam des gars de la sécurité qui abandonnent la partie.
Un deuxième rappel se termine sur "Lobotomie Sporting Club". Thiéfaine enlève son t-shirt et le jette dans les premiers rangs. Il se retrouve torse nu, comme sur l'affiche de son spectacle et sur la pochette de son album, tel qu'il veut se montrer à son public.


Sur le parking, chacun repart dans son ascenseur de 23h15, jauge de satisfaction au plus haut, contents d'avoir pu pendant 2h30 se donner encore une fois l'autorisation de délirer.


Setlist :
Annihilation
Fièvre résurrectionnelle
Loreleï  Sebasto Cha
Soleil Cherche Futur
Infinitives Voiles
Petit Matin 4.10 Heure d'Eté
Le Chant du Fou
?
Les Dingues et les Paumés
L'Etranger dans la Glace
Sweet Amanite Phalloïde Queen
Solexine et Ganja
113ème Cigarette sans Dormir
Garbo XW Machine
Mathématiques Souterraines
Ta Vamp Orchidoclaste
La ruelle des morts
Autorisation de délirer
Alligator 427
1er rappel :
Les Ombres du Soir
La Fille du Coupeur de Joints
2ème rappel
Les Filles du Sud
Lobotomie Sporting Club

 

Le site d'Hubert-Félix Thiéfaine

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