High Fade
Salle : Marquise (Lyon)
Première partie :
On a beau râler, souvent, sur les dérives des réseaux sociaux, il arrive, parfois, que le tout puissant algorithme nous mette sur le chemin d’une petite révélation, au sens propre comme au sens figuré. La découverte du funk-rock frénétique d’High Fade sur Instagram, au détour d’une vidéo postée par le groupe dans les rues d’Edimbourg (qui cumule aujourd’hui 100 000 vues), fait partie de ces réjouissances aussi simples que totalement fortuites.
Une année à guetter un éventuel passage en France, en vain, en se nourrissant des quelques singles diffusés sur Spotify (le premier album est attendu pour fin Novembre), mais aussi et surtout, en se délectant de leurs nombreuses vidéos live sur Instagram, leur terrain de jeux de prédilection, après la scène (le groupe affiche plus de 1000 concerts). Et puis, il y a quelques semaines, enfin, une date est annoncée à Lyon ; à La Marquise, petite péniche amarrée sur les quais du Rhône.
Impossible pour moi donc, de rater le tout premier passage des Ecossais à Lyon, en étant persuadé du potentiel gigantesque du groupe, et m’imaginant dans quelques années pouvoir affirmer avec fierté : “J’y étais”.
Je n’ai évidemment aucune certitude quant à la destinée d’High Fade, mais en tout cas, pour ce premier show à Lyon, j’y étais.
Un concert qui s’avère sold-out, sur une semaine lyonnaise chargée en évènements live (la veille, Frank Carter et The Last Dinner Party se produisaient dans deux salles différentes). Nous sommes pas loin de 200 personnes dès lors qu’entrent sur la (minuscule) scène : Harry Valentino (adoubé par Jack Black, dont il est d’ailleurs un sosie très convaincant) au chant et à la guitare, Oliver Sentance à la basse et Calvin Davidson à la batterie. Le public est déjà conquis avant même la première note, sûrement heureux autant que moi de voir le chemin parcouru par le groupe, et les musiciens de leur côté, ne se départiront jamais de leur sourire radieux qui semble clairement signifier “c’est fou ce qui nous arrive”.
Affables, facétieux et visiblement intenables, High Fade délivre un set en tous points raccord avec nos attentes : ça riff sec, ça dégouline de groove, ça joue fort et vite, et surtout le public est mis à contribution, autant par les blagues du bassiste moustachu que par les “choeurs” demandés par Valentino (sur “Fur Coat” entre autres). Musicalement en revanche, ça ne rigole pas du tout. Le jeu de guitare d’Harry Valentino est complet, que ce soit dans les rythmiques funk débridées ou les solo, et la section rythmique est quant à elle pachydermique de groove. Le groupe a grandi au son du funk, du disco et du gros rock, avec cette petite touche britannique qui semble nous faire assister à un mash-up improbable entre les Red Hot Chili Peppers (période pré Mother’s Milk), Keziah Jones et les Monthy Python.
La Marquise tangue littéralement sous les mouvements du public, provoquant l’hilarité un peu jaune du batteur, qui n’a manifestement pas le pied marin. La soirée se termine sur un rappel improbable, avec une reprise incandescente de … BreakStuff de Limp Bizkit, justement chantée par Calvin Davidson. Difficile de savoir si l’album à venir saura restituer la fougue et la coolitude du groupe entrevue sur scène, mais pour les 200 chanceux du soir, on pourra dans tous les cas dire “J’y étais”.
Set List (non exhaustive):
Burnin’
Gossip
Fur Coat
Bone To Pick
Burnt Toast and Coffee
BreakStuff (Limp Bizkit)