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Compte-rendu de concert

Ebony Bones


Date : 17/09/2010
Salle : La Tossée (Tourcoing)
Première partie :
Caroline BT, le 23/09/2010
( mots)

Ce vendredi là, l’artiste Fanny Bouyagui, directrice du NAME festival, participe à sa façon aux journées du patrimoine et nous donne l'occasion de découvrir les friches industrielles exceptionnelles du site de la Tossée à Tourcoing.
La 6e édition du NAME festival quitte donc le Tri Postal lillois et nous emmène cette année rue de l'Union, au cœur de l’ancien peignage de la Tossée. A une semaine de la Technoparade, le NAME (Nord Art Musique Electronique) orchestré par l’association roubaisienne Art Point M a proposé une affiche techno électro pointue mais fédératrice. En effet, le NAME Festival a invité cette année des Big NAME tels que Laurent Garnier, Ellen Allien et surtout Paul Kalkbrenner, star du film Berlin calling, rare sur scène en France.

L'affiche est complétée par la furieuse Ebony Bones et l'électro pop diva hype Uffie. Avec deux salles de grande capacité et un espace en plein air représenté par le camion MTV, ce site magique et éphémère se prête idéalement à des raves et des festivals. Ce soir là, il n'a rien à envier aux paysages mancuniens ou berlinois. Dès 22 heures, plusieurs DJ sont là et chauffent les premiers spectateurs. On retiendra notamment la prestation de MYD avant le live d'Uffie. Les salles se sont remplies assez vite et l'ambiance devient électrique.

Arrive enfin Uffie accompagnée de deux DJ. La scène installée dans la salle 2 n'est pas très haute et chacun se presse pour essayer de l'apercevoir.
Née à Miami, Uffie se retrouve à 15 ans à Paris et enchaîne les rencontres déterminantes. Elle tisse des liens notamment avec le label Ed Banger qui décide de la faire chanter sur leurs productions, tel le tube "Pop the glock". Devenue la protégée du label parisien, elle a également collaboré avec Justice, Mirwaïs, Mr Oizo et Pharrel Williams. Reine des bombes électro, avec un soupçon de rap et mix de DJ, Uffie est devenue rapidement le nouveau visage de la hype. Vêtue d'un blouson en jean sans manches, d'un body noir transparent et d'un legging noir, Uffie pourrait poser pour la marque très mode American Apparel. Elle porte aussi les derniers godillots noirs fourrés en laine, ce qui nous confirme son statut de fashionita. Frappée par sa jeunesse et sa fraicheur pendant l'interview, il s'avère qu'Uffie est assez mature, décomplexée sur scène et maîtrise bien son public.
Les réjouissances commencent instantanément avec le désormais hit "MCs can kiss". Après une rapide présentation de ses acolytes à la guitare clavier (so 80's), ainsi qu'aux platines et à la boite à rythmes, Uffie enchaîne avec deux titres dont le single "Ricky". Puis elle s'asseoit sur un tabouret et tente de rester en place devant les premiers rangs déchaînés. N'y tenant plus, Uffie s'approche des jeunes filles l'acclamant et échange un petit baiser innocent sur la bouche avec une de ses fans. Le public exulte et pousse sur les barrières pour la voir de plus près. Elle rappe alors sur le titre "Art of Uff", tandis que les deux DJ échangent leurs places. Ils enchaînent sur un petit set tandis qu'Uffie file dans les coulisses. Cette très courte pause n'entame pas l'excitation de la foule qui attend de pied ferme les tubes qui l'ont révélée. Après deux autres titres réussis, elle entonne le très métallique "SUV" et c'est l'explosion dans la salle qui reprend les paroles à ses côtés. Puis l'ambiance est à son comble quand les premières notes de "Pop the glock" se font entendre. La foule se fait de plus en plus compacte et chaque spectateur veut participer à cette folie.
Pourtant, à ce moment là, on frôle la caricature sous auto tune. Ce n'est pas mauvais non, loin de là, mais l'excès de voice encodeur en live peut être un peu déstabilisant. En guise de final apocalyptique, arrive le cauchemar de tout agent de sécurité, les barrières protégeant la scène s'ouvrent, sous l’impulsion d’Uffie, qui avait auparavant tenté de soulever une fille par les bras, pour la faire monter sur scène. Le podium est envahi dans une joyeuse panique, mais sans mal, ni pour l'artiste, ni pour les habitués du NAME.
Une heure de Busy P pour reprendre nos esprits et le show d'Ebony Bones commence.BUSY P

Busy P
Pourquoi un tel choix au cœur de cette soirée électro ? On devine peut-être l'intérêt de Fanny Bouyagui pour l'engagement politique d'Ebony et sa ville natale Londres, symbole d'intégration réussie. Véritable phénomène outre-manche, la londonienne compose un mélange explosif d'électro, de ragga et de punk. Ebony Bones est une furie londonienne, engagée, maniant les thèmes de la guerre et de la mondialisation.
C'est tout d'abord ses musiciens, un guitariste à la coiffe indienne, un batteur grimé à la Kiss et deux choristes haut en couleurs, tout droit sortis d'une pub Kodak, qui s'installent sur scène. Ils jouent l'intro qui fait l'ouverture de l'album Bone of my bones. Puis Ebony Bones arrive tout en énergie et démesure, pour le premier titre "We know all about you". Comme pour son premier show à Lille en 2009, le public est immédiatement envoûté par son charisme. Avec ses grands yeux et ses cheveux fous, elle occupe la scène à 100 %. Derrière elle, les spectateurs ne jettent qu'un œil distrait aux vidéos diffusées, riches en images chocs et en chiffres éloquents sur la consommation ou l'urbanisme effréné, se mariant parfaitement avec ces rythmes endiablés. Cette tigresse délurée est montée sur ressorts. Les titres s'enchaînent et elle n'hésite pas à haranguer la foule, scandant "Lillllleee".
Pour faire danser et bouger chaque spectateur, Ebony emmène la foule dans une sarabande effrénée de droite à gauche puis d'avant en arrière. Là encore, les agents de sécurité retiennent les barrières qui se meuvent au gré des mouvements de foule. Enfin, le public appréciera un moment plus calme pendant lequel la féline saura aussi rentrer ses griffes, pour jouer le titre "Guess We’ll Always Have New York". Elle enchaîne sur une reprise un peu barrée de "Sweet Dreams (are made of this)" d'Eurythmics. Quand le cirque reprend, on pense au carnaval de Notting Hill qui mixe différentes cultures. On assiste à une destruction des barrières musicales grâce à un "Gold Oil & Drugs" presque ragga. Ce concert entre punk et glam rock (Ebony s'est changée pour porter une magnifique robe léopard signée Jean Charles de Castelbajac) est un spectacle délirant, telle "une explosion dans une usine Crayola" comme l'avait titré The Guardian. C'est avec grand regret que la fin du spectacle se profile après un dernier rappel " à gauche, à droite, en avant, en arrière" tout aussi dingue que le premier.

Le lendemain, la seconde journée du NAME Festival affiche évidemment complet, avec en guest Laurent Garnier qui acceptera de nous rencontrer pour évoquer ses projets à venir. Fervent défenseur des musiques électroniques et pionnier des scènes insolites, il viendra jouer un live puis un DJ set en fin de soirée à la Tossée. Aurait-il envie de mixer avec un groupe rock ? Soutenant la fusion des genres, ce n'est pas pour l'instant à l'ordre du jour, étant déjà débordé par ses projets en cours, dont un étonnant travail de composition musicale en lien avec un chorégraphe moscovite du bolchoï. Laurent Garnier répond également à la question du téléchargement illégal et s’avère assez réaliste. Il est vrai que ces pratiques d’échanges ont toujours existé, même si il est un peu amer vis-à-vis de la disparition de sa boite de production. Laurent Garnier nous confirme que seuls la scène et les nombreux festivals contribueront à aider les artistes à survivre.

Accès aux photos live :

Uffie
Ebony Bones

 

 

Set list Uffie :

1 MC can kiss
2 ?
3 Ricky
4 Art of Uff
5 Difficult
6 Neuneu
7 ?
8 ?
9 SUV
10 Pop the glock

Set list Ebony Bones :

Intro
1 We know all about you
2 Warrior
3 The musik
4 Interlude
5 Story of St.Okwell
6 Guess we'll always have New York
7 Sweet dreams (are made of this)
8 In G.O.D. we trust (Gold, Oil & Drugs)
Bone of my bones
9 Don't fart on my heart
10 Brick

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