C'est le groupe rock belge
Gentlemen of Verona qui a animé la première partie devant un petit groupe de spectateurs.
"Bonsoir,
Cave aux Poètes" nous dit la chanteuse avant de se jeter corps et âme dans un set haletant, rapide et sexy. En effet, à l'examen des premières minutes du concert de Gentlemen of Verona : il nous parait évident que le monde de la musique se divise deux parties : les groupes lambdas et les groupes avec LA Chanteuse. Ici, la charismatique jeune femme se cabre, se cambre, se tord, pose pour les photographes tout en chantant (bien). Vêtue d'une veste noire à boutons esprit Monsieur Loyal et d'une jupe rouge, elle est accompagnée par quatre musiciens en costume cravate et converses. Sur une musique rock garage soutenue par deux guitares sauvages et une batterie tonitruante, le show s'avère théâtral et suggestif avec cette jeune femme contorsionniste. Même si toutes ses positions paraissent incongrues (allongée à terre, levant les jambes ... ), la chanteuse se relève toujours avec grâce et réussit l'exploit d'interpréter des chansons aux paroles audibles et sensées. Nous quittons cette
Juliette Lewis européenne sur la cavalcade
"I wanna have it", qui donne l'occasion au groupe de se déchainer et de finir le concert en beauté.
La soirée continue avec les
Dum Dum Girls où le contraste va s'avérer abyssal. Les trois musiciennes alignées devant les spectateurs, la batterie derrière elles, vont exécuter leurs chansons de façon presque monolithique, malgré un rythme d'ensemble assez soutenu.

A la tête de son groupe de musiciennes, la californienne Kristin Gundred aka Dee Dee écrit une musique pop-rock influencée par les 60s et 70s s'inspirant des Shangri-Las ou des Runaways. Elle a déjà à son actif l'album
I will be ("Jailala", "Baby don't go") et puis en 2011, le second album
Only in dreams ("Bedroom eyes", He gets me high"). Plus mature, Only in dreams est aussi riche en tubes romantiques et rêveurs "Coming down" et "Hold your hand". Ayant partagé l'affiche de l'Olympia deux jours auparavant aux côtés d'Anna Calvi et du Prince Miiaou, chacun étant en droit de s'interroger sur la qualité du set des
Dum Dum Girls au cœur d'une tournée bien chargée ( 12 dates en 17 jours). Le set démarre avec un décevant "Always looking" pourtant entrainant et pêchu dans des conditions dites normales (au casque ou dans son salon). C'est vrai que le son du groupe n'a jamais été clair, que les
Dum Dum Girls ne sont pas réputées pour être les boute-en-train de la musique. Mais ce soir, nous sommes face à un groupe qui a la gueule de bois, qui a l'air d'aller au turbin sans prendre beaucoup de plaisir (et la date n'était pas annulable). La voix un peu étouffée en dessous de tout le reste, Dee-Dee ne profite pas de la configuration de la salle et n'a aucun échange avec la petite audience. On reconnait à peine
"Bhang Bhang" en version plus rock. C'est pire pour "Catholicked" à peine audible au début du morceau. Ajouté à ce son crade qui a son charme pour certains, l'américaine n'a pas trop le sourire et reste concentrée. La promiscuité avec les spectateurs de la Cave aux Poètes semble pesante pour cette timide poupée gothique. Le groupe, comme à son habitude, a un look d'obscures femmes fatales habillées court. Dee-Dee, les yeux ourlés d'eye-liner noir, porte des collants rayés noir, un chemisier noir aux manches gigots et un short court noir taille haute.

Les spectateurs s'animent un peu sur "I will be" mais l'ambiance retombe tout aussi sec avec "Rest of your lives". Heureusement, les morceaux sont courts et s'enchainent rapidement. La température remonte d'un cran avec
"Bedroom eyes" et "He gets me high" et ses riffs psychédéliques. Enfin, chacun apprécie le superbe et lent "Hold your hand" avant d'arriver aux derniers morceaux plus rythmés ponctués par un seul petit "Merci" de Dee-Dee : "Wasting away", "It only takes one night" (joué en vitesse accélérée) et "Taking away". Le set se termine avec l'excellente ballade "Coming down" salué par les applaudissements de la salle.