Biffy Clyro
Maintes fois reporté, le concert de Biffy Clyro à l'Olympia a été à la hauteur de l'attente!
Avant de débuter ce compte-rendu, il est important de noter que je ne suis pas spécialement un amateur de Biffy Clyro. Pire encore, je ne connais finalement que très peu la discographie des Ecossais ! Passé à côté des premiers opus - pourtant acclamés outre-Manche au début du millénaire -, j’avais fini par tenter l’expérience quelques années plus tard, mais il faut bien avouer que le virage pop entreprit par le trio à partir de 2007 ne m’avait guère convaincu… Mais ceci, c’était avant de tomber sous le charme des deux dernières réalisations du trio (A Celebration of Endings et The Myth of the Happily Ever After), magnifiquement mises en lumière par les récentes chroniques de Nicolas.
Nous sommes le samedi 3 septembre, une affiche dans le métro parisien annonce en grande pompe le fameux concert de Biffy Clyro à l’Olympia (Paris) le soir même. Alors que les deux disques cités précédemment reviennent régulièrement sur ma platine depuis quelques mois, il me prend soudain l’envie de tenter ma chance. Miracle, il reste encore quelques places dans la fosse. Allons-y ! Même si je n’en attends pas grand-chose, je ne suis pas à l’abris d’une belle surprise. Arrivé sur place, devant la mythique devanture de l’Olympia, je prends le temps de discuter avec quelques fans amassés devant le bâtiment. J’apprends ainsi qu’il s’agit d’un concert repoussé à maintes reprises, et ceci depuis 2019… Autant dire que pour ceux qui ne se sont pas désistés, l’impatience est à son comble. Les fans ont l’air d’avoir répondu présents et on repère même quelques Ecossais qui ont fait le déplacement pour l’occasion.
Toujours aussi classieux et fonctionnel, l’antre de l’Olympia se remplit, lentement mais surement, dans une ambiance plutôt joviale. Première partie de cette tournée reprogrammée, les Néerlandais de De Staat se chargent de chauffer la salle en livrant un cocktail improbable d’électo/rock/rap, armé d’un second degré parfaitement assumé. Si la musique en elle-même ne m’a pas totalement convaincu, le fait de voir ces cinq personnages aux look improbables (confirmant au passage le retour en force de la coupe mulet !) sur scène valait clairement son pesant d’or; d'autant plus que la petite bande parvient à conquérir le public en un rien de temps! En tout cas, je vous invite à aller jeter une oreille à DE STAAT et vous faire votre propre avis.
Après une attente interminable de presque une heure, rendant la foule surexcitée, voilà que le groupe écossais (accompagné d’un guitariste et d'un claviériste supplémentaires) finit enfin par prendre place sur une scène épurée à l’image de la pochette du dernier album (blanche et bariolée de rouge). Le groupe débute alors son set par le titre "DumDum" issu du dernier album, un morceau plutôt calme et aérien qui laisse le temps d’admirer la magnifique tenue du chanteur barbu (Simon Neil), entre combi-short et pyjama aux motifs enfantins (si quelqu’un connaît la marque, je suis preneur !). Alors que les premières notes de l’explosif "A Hunger in your Haunt" retentissent, un énorme mosh pit se forme au centre la fosse. Celle-là je ne l’avais pas vu venir, et je dois clairement avouer que je ne m’attendais pas à une telle ferveur ! Les morceaux s’enchainent et je n’en reviens toujours pas d’assister à une authentique déclaration d’amour de la part du public. Ce dernier connaît les paroles sur le bout des doigts, scande avec enthousiasme chaque refrain, et semble tellement heureux d’assister à l’évènement. On se laisse alors prendre au jeu, déambulant par moment dans la moiteur d’un pogo endiablé ou en scandant avec entrain les différents hymnes du groupe (en chant yaourt pour ma part). Et au vu de la qualité du set, il n’y a guère besoin de forcer son enthousiasme. Le son est tout bonnement énorme et le groupe restitue fidèlement ses différentes compositions studio (une qualité de prestation qui mérite d’être mise en avant tant le groupe déploie une belle énergie). Une des grandes forces du groupe est également la gestion des chœurs : chacun des membres du combo y participe, pour un rendu particulièrement impactant et fédérateur.
J’avais entendu dire que Biffy Clyro était une bête de scène. Cela se confirme en ce samedi 3 septembre, avec un set taillé pour le live, alternant judicieusement entre ballades intimistes et morceaux plus vigoureux issus des premiers albums. Pour renforcer l’impact, le groupe fait appel à deux violonistes pour de jolies instants de grâce. A ce titre, que dire du magnifique "Cop Syrup" joué dans les derniers instants de ce concert lors d’un traditionnel rappel : un morceau qui passe par toutes les émotions, entre une première partie rageuse (que ne renierait pas Cage The Elephant) et un final en apothéose marqué par des violons d’une beauté indescriptible. Si la version studio fait clairement partie des compositions les plus ambitieuses du groupe, l’interprétation en live en devient presque magique.
Voilà donc un concert qui ne payait pas de mine (pour ma part), mais qui s’est révélé être une superbe soirée ! Je vous recommande donc vivement de vous laisser tenter par l’expérience de Biffy Clyro en live, car c'est clairement dans ces conditions que le groupe atteint sa pleine mesure. Alors oui, les "défauts" des enregistrements studio restent présents ; le groupe a tendance à user un peu trop de la même formule (un début calme suivi d’un passage explosif et d’un refrain fédérateur usant parfois un peu trop des "Oh oh ooooooh"…). Il faut néanmoins noter que les deux dernières réalisations du combo écossais font vraiment des merveilles sur scène, signe encore une fois du retour en force d’une formation plus inspirée et déterminée que jamais !
C’était Biffy Fuckin’ Clyro !
Selt-list :
DumDum
A Hunger in your Haunt
Tiny Indoor Fireworks
The Pink Limit
Black Chandelier
That Golden Rule
Instant History
Mountains
Opposite
Unknown Male 01
57
End Of
Wolves of Winter
Space
Slurpy Slurpy Sleep Sleep
Re-Arrange
Biblical
Living Is a Problem Because Everything Dies
Bubbles
The Captain
Rappel :
Different People
Cop Syrup
Many of Horror