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Compte-rendu de concert

Anathema


Date : 02/05/2012
Salle : Bataclan (Paris)
Première partie : Amplifier
Nicolas, le 07/05/2012
( mots)

Anathema et Amplifier, ensemble au Bataclan. Avouez que l’affiche se révèle on ne peut plus alléchante tellement les deux groupes s’avèrent essentiels en terme de rock lourd à forte affinité progressive, malgré des styles fondamentalement opposés. Impossible de manquer ça, et de fait j’en ai même profité pour interviewer chacun des deux leaders de leur formation respective pour couronner l’événement. Une fois ce pré requis effectué, il ne me restait plus qu’à attendre patiemment l’ouverture de la salle et à en prendre plein les oreilles.

Le concert de ce soir est sold-out, et on peut même soupçonner le Bataclan d’avoir voulu survendre le show compte tenu de l’absence de barrières de sécurité devant le podium. Pas sûr que les photographes aient appréciés. Mais pour l’heure (et très précisément 19 heures), c’est Amplifier qui investit la scène sous le regard d’une assemblée encore dispersée. Je suis personnellement frappé par la jeunesse et la forte teneur féminine du public, preuve que les frères Cavanagh parviennent comme personne à toucher la corde sensible du beau sexe. Et pour les mecs, il y a le combo de Sel Balamir qui, ayant pris possession des lieux en uniformes et cravates noirs, entame bille en tête par un vieux morceau, "Continuum", relooké et boosté à la pédale d’effet. On attendait Amplifier sur le terrain du son et de la puissance, et clairement, on n’est pas déçu : les guitares grondent et tonnent comme rarement on a pu l’entendre, Sel Balamir massacre ses cordes de guitare et pulvérise les médiators les uns après les autres, Mat Brobin atomise ses futs avec diligence, à tel point qu’il explosera une peau de tom en fin de set, le nouveau bassiste se révèle bien moins nonchalant qu’escompté d’après les dires de Balamir durant l’interview, et Steve Durose n’a visiblement rien perdu de sa présence scénique.

L’apport de l’ex guitariste rythmique d’Oceansize se fait immédiatement sentir : le son se complexifie, les secondes lignes mélodiques se surajoutent les unes aux autres, et surtout le bonhomme fait preuve d’un charisme assez génial à la six cordes. Les titres s’enchaînent, Amplifier se voit revisité avec moult effets d’écho et de distorsion, ça assomme comme du Black Sabbath pop, les enchaînements de riffs heavy se fracassent contre l’assistance : le pied intégral. Vient le moment d’aborder le brillant The Octopus, et là encore c’est un régal : "The Wave" tétanise le public sous les coups de boutoir du quartet, "Interglacial Spell" emporte tout le monde dans ses circonvolutions tentaculaires, et "Interstellar" sidère par la force emphatique de son grand refrain asséné sur la cavalcade grondante des guitares. Encore une petite resucée avec le grisant "Neon" du premier disque, et c’est déjà terminé. Enfin, "déjà", c’est un bien grand mot pour une première partie de luxe qui a tout de même dépassé l’heure de jeu. Dommage que l’on n’ait pas pu plus profiter du deuxième disque de The Octopus (ainsi que du morceau titre, pourtant joué pendant les balances) ou de quelques unes des tueries de Insider, "O Fortuna" au hasard. Il est grand temps qu’Amplifier vienne faire une tournée isolée en France, nom de nom.

Vingt minutes de pause chrono, et déjà Anathema prend position sur scène au son du "A New Machine" de Pink Floyd sous l’ovation d’une foule désormais nettement plus compacte. Attaque bille en tête sur le brillant Weather Systems, tout semble se mettre en place pour une très bonne soirée, mais pourtant un petit détail cloche au départ. Les micros sont mal réglés, les effets de voix de Vince Cavanagh ne parviennent pas à trouver pleinement leur place, et Lee Douglas peine quant à elle à calibrer la bonne puissance vocale. Dommage, car malgré la bonne humeur hilare de Vince, le début du set, pourtant soutenu par d’excellents titres (l’impeccable duo "Untouchable" et le délectable "Lightning Song"), s’avère clairement poussif. C’est d’autant plus dommage que, durant les balances, ces morceaux étaient emballés de la façon la plus impeccable qui soit. Mais le soucis technique semble se régler, car sur "Thin Air", le très joli morceau introductif de We’re Here Because We’re Here, la magie opère enfin avec des choeurs magnifiques de pureté. Pas d’émotion sans justesse de voix, et dès lors l’immersion dans l’univers d’Anathema peut réellement débuter.

D’emblée, une constatation s’impose : il existe un net décalage entre les sentiments forts et profonds émanant des chansons et le caractère enjoué du groupe sur scène. Clairement, les frères Cavanagh semblent d’excellentes humeur et rivalisent de connivences avec le public (en français s’il vous plaît) pour dynamiter l’ambiance. Alors je ne sais pas, cette distanciation peut sembler un peu surfaite de la part de ces grands sensibles, mais après tout, qui a dit qu’on ne pouvait pas prendre son pied face à une foule même en la faisant pleurer ? Lee Douglas reste discrète sur son côté droit de la scène, s’éclipsant dès qu’elle n’a plus de lignes vocales mais n’hésitant pas à se trémousser avec contentement dès que l’énergie scénique l’y encourage. John Douglas semble un peu perdu derrière ses fûts, relégués il est vrai un peu loin en arrière de la scène, mais mène sa barque avec une extrême application. Pas beaucoup d’expressions du côté du troisième frère bassiste Jaimie Cavanagh, et encore moins chez le claviériste, mais ça ne pose pas vraiment de soucis tellement Vince et Dany aimantent les regards et l’attention. Le show d’Anathema est calibré au poil, enchaînant ensuite sur le quart d’heure Judgment et ses fortes accointances floydiennes blindées à la distorsion qui permettent de mettre en valeur les qualités solistes de Daniel Cavanagh. Retour ensuite sur Weather Systems avec le bouillonnement synthétique de "The Storm Before The Calm" et l’impérial "The Beginning Of The End" qui flanque des frissons tellement le rendu live s’avère grandiose, puis petit aparté sur le duo "Universal" - "Panic" avant de conclure sur le terminal "Internal Landscape" et le tunnel de lumière de la mort exalté par l’implication sincère des musiciens.

Le rappel ne fait aucun doute, à tel point que Vince se fend d’un "A tout de suite !" narquois avant de quitter la scène. C’est A Natural Disaster qui va se payer la part du lion sur cette dernière partie, avec le vocodérisé et remuant "Closer" et le très émouvant morceau titre entonné par une Lee Douglas complètement possédée. Enchaînement sur "Flying" puis sur le plus ancien "Fragile Dreams", et c’est terminé. Anathema semble ravi de son petit effet (euphémisme) sur l’assistance, et clairement ce spectacle finalement très éclectique en valait la peine. Quand on pense que ce groupe ne joue quasiment que dans des manifestations de metal en France, il y a vraiment de quoi s’arracher les cheveux...

 

Setlist :

 

      Amplifier

  1. Continuum
  2. Panzer
  3. Motorhead
  4. The Wave
  5. Interglacial Spell
  6. Interstellar
  7. Neon

 

      Anathema

  1. Untouchable, Part 1
  2. Untouchable, Part 2
  3. Lightning Song
  4. Thin Air
  5. Dreaming Light
  6. Deep
  7. Emotional Winter
  8. Wings of God
    (only second half, without any … more)
  9. A Simple Mistake
  10. The Storm Before the Calm
  11. The Beginning and the End
  12. Universal
  13. Panic
  14. Internal Landscapes

     Rappel :

  1. Closer
  2. A Natural Disaster
  3. Flying
  4. Fragile Dreams
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