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Chronique Livre

The Rolling Stones, 1962-1967


Ce livre se concentre sur les débuts de Rolling Stones, de leur rencontre en 1962 à leur percée en 1967, à l'époque où le groupe comptait encore six membres. Si vous pensiez que Mick Jagger et Keith Richards étaient l’unique force créatrice des Stones, on ne saurait que trop vous recommander ce livre passionnant. Vous allez peut-être enfin vous souvenir du nom du sixième Stone et vous n'écouterez jamais plus leur musique de la même façon!

"Le parti pris était risqué: s'intéresser uniquement à la naissance du groupe culte. Le résultat est surprenant: un ouvrage passionnant et richement documenté, qui se lit comme un roman."
Raphaëlle, le 18/10/2016
( mots)

Oui, les Rolling Stones sont un groupe culte. Des monstres sacrés du rock. Des stars internationales. En une minute vous pouvez citer vingt chansons tout aussi bien ficelées les unes que les autres. Il est vain de tenter de résumer leur épopée dans un seul livre, sauf à donner dans le sensationnel sur leurs excès ou dans l’hagiographie. Life, la biographie de Keith Richards avait d’ailleurs fait grand bruit, recelant un certain nombre de détails graveleux. Si vous voulez des histoires de défonce rock and roll, tournez vous vers Life.

Le livre dont nous parlons ici offre un point de vue différent. Certes, la taille du bouquin peut refroidir. L’auteur de ses lignes a même connu un instant de panique en se demandant comment avaler 500 pages pour seulement cinq ans de musique ! En réalité, le livre se lit comme roman dont ou oublie qu’on connait déjà la fin. Il livre un éclairage passionnant sur un groupe qu'on pense connaître : Mick Jagger n’a pas toujours été un showman au sex-appeal ébouriffant, Keith Richards ne voulait pas composer de musique, la drogue n’était pas une pratique répandue lors des débuts du groupe, ils ont dû faire des pieds et des mains pour que Charlie Watts accepte de se joindre au groupe…

L’auteur a fourni un travail de documentation tout simplement hallucinant. On suit la trajectoire du groupe au jour près, des sessions d’enregistrement aux lives survoltés. Chaque production de la part du groupe est soigneusement étudiée, avec distance et justesse. Ces passages se lisent avec un smartphone en main pour écouter les albums et les chansons mentionnés. On se surprend ainsi à découvrir de véritables pépites. Cette profusion de dates donne un peu le tournis mais elle donne une excellente vision de l’effervescence qui régnait petit à petit autour du groupe.

Le livre est aussi un hommage à Brian Jones, musicien surdoué, incapable de contrôler le groupe qu’il a pourtant créé. L'auteur souligne le rôle fondamental de Jones dans la musique des Stones, alors que le grand public a presque oublié son nom. Brian Jones est le membre fondateur du groupe et il est l'artisan de leur son: il a en 1962 une idée très précise de ce qu'il veut jouer. Sans jamais se départir de son objectivité, l’auteur croise les témoignages pour tenter de saisir toutes les facettes de l'histoire. Il cite Keith Richards, Bill Wyman, Mick Jagger, Ian Stewart (leur claviériste de l'ombre), ainsi que bon nombre de musiciens de l'ombre. Le propos prend de la hauteur en montrant qu’un groupe est une somme d’individus pris dans des relations complexes, entre esprit de compétition et amitiés réelles. Le rôle de leur premier manager  (Andrew Oldham) est d’ailleurs central puisqu’il orchestre savamment ces dissensions pour arriver à ses fins. Cependant, l'esprit de compétition entre Jones et Richards a aussi permis aux deux guitaristes de progresser et de nouer une osmose musicale, voire même de créer leur signature.

Le livre rend également un superbe hommage à l'armée de musiciens qui ont permis aux Stones de créer leur son. Les claviéristes, saxophonistes, ingénieurs du son ne sont pas crédités sur les pochettes et pourtant ils sont responsables de bien des trouvailles. Le livre replace justement les choses en perspective : si en 2016, les Stones sont les seuls toujours debout, en 1965 les Beatles avaient systématiquement un coup d’avance. Les disques des Beatles étaient toujours produits à la perfection, alors que l'auteur est plus critique sur les productions des Stones qui sont encore inégales d'une piste à l'autre. C'est aussi un témoignage du bouillonnement musical qui régnait alors à Londres.

Enfin, le livre met en évidence le rôle incontournable du R&B dans la création des Stones. Leurs premiers succès sont des reprises de musiciens américains qu'ils admirent (Muddy Waters, Chuck Berry), alors que la scène R&B anglaise est encore balbutiante. Même si leur amour pour le R&B sera immortalisé dans Exile On Main Street, l'influence que cette musique a eu sur le début de leur carrière laisse songeur. Les premières tensions apparaissent d'ailleurs à ce propos: devaient-ils laisser le blues de côté et embrasser la musique pop?

Il est encore un peu tôt pour cela mais on ne saurait trop vous conseiller de garder ce livre en tête au moment des réjouissances de fin d’année…

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