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Billet Albumrock

Vinyl : La petite histoire dans la grande, Episode 6


Erwan, le 26/03/2016

Nous rappelons que si American Century Records, ainsi que les personnages qui la composent et quelques autres éléments de l’univers de la série sont de l’ordre de la fiction, la plupart des évènements et des personnages cités sont bien réels et font partie de l’histoire de la musique des Etats-Unis.

 

L’alcool, la drogue et le sexe sont les valets du rock n’ roll, mais Vinyl nous épargnais jusque-là les scènes de parfaite débauche. C’en est fini avec ce sixième épisode dans lequel Richie se lâche, boit du soir au matin et du matin au soir, le tout entre deux rails de cocaïne. Redresser le label et sauver son mariage sont toujours ses deux priorités mais on peut commencer à douter de ses capacités quand on comprend que Richie se met à parler avec des gens qui sont morts… Heureusement, Andy est là, fraîchement de retour chez American Century Records avec des idées plein la tête. Et l’une d’elles est d’emmener Zak à la répétition d’un certain David Bowie.

Nous sommes à la fin de l’hiver 1973 et à cette époque, David Bowie est aux Etats-Unis pour une tournée, celle durant laquelle il fait vivre sur scène son personnage Ziggy Stardust, né de son cinquième album The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars. Nous parlions dans le quatrième épisode de Vinyl de Dark Side of the Moon des Pink Floyd et il est toujours difficile de parler d’un album meilleur qu’un autre, à tel ou tel niveau. Mais l’on peut dire qu’une fois encore les mots "pièce maîtresse de l’histoire" sont appropriés pour parler de The Rise and Fall of Ziggy Stardust (and the Spiders From Mars oui, mais c’est très long). L’album concept met en scène Ziggy, membre d’un groupe dans un monde où le rock est plus ou moins mort, un monde qui court à sa perte et n’a plus que 5 ans à vivre. Ziggy se voit contraint de chanter les faits divers pour gagner sa vie, et fait un soir un rêve qui lui annonce la venue d’un starman, un être venu de l’espace capable de sauver la terre. Il écrit alors la chanson Starman pour propager la bonne nouvelle, et devient une sorte de prophète des starman avant de mourir sur scène à leur arrivée.

Les différentes étapes de la vie de Ziggy Stardust sont racontées avec plus ou moins de précisions dans l’album. "Five Years" pose les bases d’un monde en panique devant sa fin annoncée, "Moonday Daydream" met en scène le starman que Ziggy rencontre en rêve, "Lady Stardust" est une chanson plus abstraite qui laisse planer le doute sur la sexualité de Ziggy, en mélangeant le masculin et le féminin, une interprétation qu’on a aussi donnée parfois à "Suffragette City", aujourd’hui l’une des chansons les plus connues du disque. L’histoire se termine donc par la mort de Ziggy avec la chanson "Rock N’ Roll Suicide", qui ne traite pas vraiment de suicide mais plutôt du sacrifice de Ziggy qui donne son corps aux starman pour sauver le monde et le rock n’ roll.

Comme le fait maladroitement remarquer Zak à l’occasion de sa rencontre avec David Bowie, l’artiste n’est pas vraiment ici en son nom propre mais en tant que membre d’un groupe, les Spiders From Mars. Groupe dans lequel on retrouve Mick Ronson à la guitare, compagnon de route de Bowie depuis la fin des années 60 qui prend petit à petit une place très importante au sein de la carrière de David Bowie et figure encore aujourd’hui parmi les grands musiciens trop méconnus du grand public.

Musicalement, The Rise and Fall of Ziggy Stardust oscille entre une pop britannique envoûtante, presque psychédélique, et un rock n’ roll incisif. "Hang on to Yourself" et "Suffragette City" restent les deux titres les plus remuants de l’album, juste devant la magnifique rythmique de "Ziggy Stardust". Tous les titres fonctionnent vraiment comme des pièces collectives, et David Bowie explore des registres extrêmement variés. On le sent pourtant plus à l’aise dans les morceaux plus nuancés, plus mélancoliques, avec en point d’orgue la superbe ballade acoustique qu’est "Rock N’ Roll Suicide". C’est avec le personnage de Ziggy Stardust et son style que David Bowie contribuera à la naissance du dévergondé mais si distrayant glam rock, qui prendra pourtant ses sources musicales dans un rock un peu plus hard aux USA.

L’album rencontre un bon succès commercial, mais sans non plus exploser les tableaux. Mais les prestations scéniques de Ziggy Stardust ont été de véritables détonateurs de conscience tant à New York qu’au Royaume-Uni. La façon dont David Bowie cultive l’incertitude et l’ambiguïté sur sa sexualité, la facilité qu’il a à se mettre en scène et son investissement dans le monde musical New Yorkais lui donnent une place artistique particulière. Il travaillera notamment avec Lou Reed et Iggy Pop en tant que producteur.

"- Ziggy se retire

- Il retourne sur Mars ?

- Quelque chose comme ça oui…"

Un échange entre Zak et David Bowie qui laisse entendre, comme cela va arriver, que Ziggy Stardust va se retirer définitivement de la scène. Aujourd’hui cet échange sonne à nos oreilles bien différemment de ce qui était sans doute prévu à la base, et la fin de l’épisode sur fond de "Life On Mars ?" laisse courir quelques frissons dans notre dos. Ce sixième épisode de Vinyl est logiquement dédié à la mémoire de l’artiste, qui malgré son peu de temps de présence à l’image, occupe très vite toute la place dans notre esprit.

Les Nasty Bits trouvent leur nouveau guitariste solo en volant une guitare dans un magasin, Andy a des projets qui coûtent beaucoup d’argent et de l’argent, American Century Records n’en a plus, et Richie voit toujours des gens qui sont morts, on attaque la seconde partie de cette saison de Vinyl et croyez nous, on a pas fini d’explorer le rock américain des années 70 ! Petit saut dans le temps musical pour conclure : "Tequila" de The Champs, "Keep A Knockin’" de Little Richard, "No Fun" des Stooges et "Life On Mars ?" de David Bowie.

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