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Billet Albumrock

Vinyl : La petite histoire dans la grande, Episode 3


Erwan, le 05/03/2016

Nous rappelons que si American Century Records, ainsi que les personnages qui la composent et quelques autres éléments de l’univers de la série sont de l’ordre de la fiction, la plupart des évènements et des personnages cités sont bien réels et font partie de l’histoire de la musique des Etats-Unis.

Il est temps pour Richie de reprendre sa société en main. Vouloir garder American Records en vie, c’est une chose. Mais tous les idéaux du monde ne remplaceront jamais l’argent dont une maison de disque a besoin pour fonctionner. Alors on vire des artistes, on cherche à renouveler le répertoire, et on se serre la ceinture. Ce qui ne plaît pas forcément à sa femme Devon, qui elle est en pleine recherche de fond pour un projet de danse contemporaine. Et il se peut même que Richie se fasse rattraper par ses dernières dérives…

Virer les artistes qui ne rapportent pas assez d’argent ou dont la musique est démodée permet de réduire les dépenses. Mais dans cette scène où Richie et son équipe du secteur artistique se réunissent, on se rend vite compte que le catalogue d’American Century Records est le vrai problème responsable de la faillite de la compagnie. 70% des artistes sont à laisser aux oubliettes, il n’y a aucune cohérence, et surtout aucun nom dont nous savons nous aujourd’hui qu’il a de l’avenir. Richie gardera quand même Johnny Winter, bluesman texan albinos au talent aussi grand que méconnu de nos jours, et dont la petite contribution à la soundtrack de la série fait frémir les oreilles de plaisir. Mais après avoir viré plus de la moitié du répertoire de la compagnie, il est maintenant temps d’attirer de nouveaux noms prometteurs ou en vogue pour redevenir une pointure du secteur. Et ça tombe bien car Clark, l’un des émissaires de Richie, est tombé par hasard sur Alice Cooper et pense être sur le point de l’attirer dans ses filets.

En 1973, Alice Cooper ce n’est pas seulement Vince Furnier, alias Alice Cooper, celui qu’on connaît tous forcément de près ou de loin quand on commence à s’intéresser au hard rock et au metal. Alice Cooper est, à l’époque, encore un groupe. Un groupe de cinq mecs venus d’Arizona et qui commencent alors à se faire un nom. D’abord grâce à Love It To Death, leur troisième album dont est extrait leur premier grand succès "I’m Eighteen". Pourtant, le premier tube d’Alice Cooper est loin de représenter ce qu’est réellement Love It To Death, qui contient quelques pistes complètements folles de rock psyché sombre et effrayant comme "Black Juju" ou "Ballad of Dwight Fry". Mais le succès d’Alice Cooper vient également de tout ce que le groupe véhicule en termes de mise en scène lors de ses concerts et même dans la vie quotidienne de ses membres. Maquillage macabre, parodie de mise à mort par guillotine sur scène, faux sang, mais aussi tenues extravagantes proches du transgenre, Aliceo Cooper n’a pas de limite et aime pousser cette provocation le plus loin possible. Ce n’est pas pour rien que le mouvement rock qui en a découlé s’est appelé le Shock Rock.

Mais en 1973, Alice Cooper c’est aussi une pièce maîtresse : Billion Dollar Babies. Un disque qui frise la perfection et marquera par la suite l’histoire de la musique américaine. On peut estimer qu’au moment où se déroule l’intrigue dans Vinyl, la petite merveille a déjà vu le jour (puisque le disque est sorti en février de cette année). "No More Mr Nice Guy" est peut-être le single le plus connu issu de Billion Dollard Babies, mais la série nous propose durant l’épisode un petit extrait de "Unfinished Sweet", véritable puzzle fait de petites pièces de guitare et de basse aux effets multiples, reprenant entre autres quelques secondes le thème de James Bond pour le déformer dans un break magnifique de profondeur. A retrouver également dans cet épisode une réinterprétation du dernier morceau de l’album "I Love The Dead", à côté de laquelle il vous serait impardonnable de passer.

Clark rencontre donc Vince Furnier lors d’une session studio avec un groupe d’American Century Records, alors qu’il se rend aux toilettes. Fan du personnage, il essaye de convaincre Furnier de laisser tomber les autres musiciens du groupe et de se lancer dans une carrière solo. Et vous raconter la façon dont se termine le petit jeu entre Clark et Alice Cooper serait vous priver d’une des meilleures scènes de l’épisode, nous n’en dirons donc pas plus. Mais il est assez drôle de voir la réaction de Vince Furnier à cette proposition quand on sait qu’il finira par quitter son groupe deux ans plus tard pour se lancer en solo, sous le nom d’Alice Cooper, avec le succès qu’on lui connaît, au point de presque faire oublier que derrière ce nom se cachait autrefois cinq artistes et non lui seul.

Quelle que soit l’issue à venir concernant la signature d’Alice Cooper, Richie a une autre piste en tête. Face à l’insistance de Jamie, il a décidé de donner une chance aux Nasty Bits, leur laissant un peu de temps pour se préparer à un concert lors duquel ils devront le convaincre de les signer. Jamie saute de joie, avant de déchanter. Richie veut la faire travailler avec Julian, la tête pensante du secteur artistique, qui lui n’a pas du tout la même vision des choses qu’elle. Le punk viscéral des Nasty Bits sonne à ses oreilles comme une assiette qu’on passerait au mixeur. Il décide de lisser leur musique en les faisant travailler sur "All Day and All of the Night" des Kinks pour le concert de promotion. Ce qui ne plait pas vraiment à Jamie.

" - Ce n’est pas leur son !

  - Leur son ? Quel son ? Ils explosaient les tympans ! Là, un DJ pourra les passer à la radio."

Un échange qui symbolise à lui seul les raisons de la violence de l’explosion du punk, cette incompréhension d’une génération aux habitudes peut-être trop bien huilées face à l’envie de la nouvelle génération de prendre ces codes pour les briser et redéfinir les règles du jeu à sa façon. Autant du côté du public, que de celui des producteurs qui ont été nombreux à l’époque à fermer leur porte à des groupes comme les Nasty Bits, cloîtrés dans leur vision du rock propre et peut-être un peu hautaine. Déchargé de son côté sauvage, le punk des Nasty Bits perd tout son charme et Richie ne restera même pas jusqu’au bout du morceau lors du concert de promotion. Jusqu’à ce que Jamie jette une bière sur l’ampli d’un des guitaristes, le faisant sortir de ses gonds. Oubliant tous les mauvais conseils de Julian, les Nasty Bits reprennent leurs vieilles compositions crues et sauvages. Et est-ce que ça a fonctionné ? Pour le savoir, ne manquez surtout pas l’épisode 4 de Vinyl, et surtout le prochain épisode de notre saga !

 

Pour se mouiller la nuque avant de se plonger dans le prochain épisode de Vinyl : "I Wanna Be With You" de The Raspberries, "Rock & Roll" de Johnny Winter, et "Smokestack Lightnin’" de Howlin' Wolf.

Commentaires
Arnaud, le 30/04/2016 à 16:55
Les mésaventures de Clark avec Alice Cooper étaient peut-être les moments les plus comiques de toute la saison ! J'espère que les auteurs développeront cet humour dans la saison suivante. Bien plus rafraîchissant que les passages déprimants ou hallucinés... Je pense avoir décelé un hommage appuyé à Johnny Winter (peut-être décédé au début de la production de la série ?) dans les premiers épisodes : plusieurs affiches dans les locaux de Amercian Century, plus sa mention dans la liste des artistes à conserver au répertoire. À l'inverse, Emerson Lake & Palmer prennent pour leur grade (dans l'épisode 2 si je me souviens bien). Remarque au goût amer au moment du décès de Keith Emerson !