Appelons un chart, un chart - Semaine 48

On n'épiloguera pas longtemps sur cette semaine de disette discographique rock notoire. On ne peut éviter le tsunami Adele qui, comme prévu, rafle toutes les premières places des classements et explosent les records de vente de disques. Bref... Pour le reste, voici un rapide tour d'horizon. La playlist de la semaine est disponible à la fin de cet article pour vous accompagner pendant votre lecture. Ou votre jogging hein, c'est vous qui voyez.

Entendu à la rédaction, "Noël c'est la période 'Best-Of de U2 sous le sapin'" (Nicolas, rédac' chef piquant et éclairé): Status Quo, Tracy Chapman, Telephone, Ritchie Blackmore, Joe Cocker

En effet, on ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup de choses à se mettre sous la dent en termes de nouveautés. Par contre, les compilations, elles, se portent à merveille. En atteste, le catalogue très fourni disponible à Noël. Pas de doute, vous trouverez forcément votre bonheur pour: 

• Ce bon vieil oncle soixante-huitard qu'on adore, même si abonné à Télérama (Joe Cocker)
• Ce petit frère qui commence tout juste son apprentissage de la guitare dans la chambre voisine et qui doit à tout prix oublier "Stairway To Heaven" (Status Quo, Ritchie Blackmore)
• Cette cousine trentenaire célibataire qui "profite de la vie" mais qui dans le fond vit un drame émotionnel aussi intense qu'un mauvais épisode de Plus Belle La Vie (Tracy Chapman)
• Ce brave paternel qui a éduqué sa progéniture au son de "Crache Ton Venin" et "Argent Trop Cher" pendant que Maman adorait "Cendrillon" car "c'est beau mais c'est triste" (Téléphone)

Avouez que ce sont des cadeaux tout faits non ?

Melancholia: Adele, Enya

On l'a dit, vous l'avez lu partout, Jean-Pierre Pernault a même dû en parler dans son JT de 13h, Adele rafle tout. Numéro 1 partout. C'est génial... On passe à autre chose ? Pas vraiment puisque la seule à résister sensiblement à l'anglaise est l'irlandaise Enya qu'on n'avait plus entendu depuis 7 ans. De très belles places pour la dublinoise qui envoûte encore avec élégance son auditoire plongé dans Dark Sky Island avec application. Entre ces deux cantatrices pas franchement folichonnes, on ne peut pas vraiment dire que l'heure soit au beau fixe dans les charts...

Live Forever: Queen, Paradise Lost, Grateful Dead, Rush, Roger Waters

Vous vous trouvez dans la panade parce que votre cousin a lu ce billet avant vous et s'est rué sur un best-of pour l'offrir à l'un de vos proches. Pas de panique. La meilleure alternative au best-of reste le live. Là où les compilations manquent clairement d'originalité, à défaut d'un inédit ou deux, les lives sont eux de vrais atouts discographiques qui conviendront aux fans de la première heure comme aux néophytes enclins à de nouvelles expériences musicales. C'est donc sans sourciller que vous pouvez passer en caisse avec le mythique live à l'Hammersimth Odeon de Queen enregistré en 1975 lors de la tournée A Night At The Opera avec des versions très rock des titres injustement méconnus de la formation de Brian May et Roger Taylor. Autre lieu (la Bulgarie), autre ambiance avec le doom metal de Paradise Lost soutenu par l'orchestre philharmonique de Plovdiv lors d'un show harmonieux à conseiller pourtant aux fans, et seulement aux fans. Le show d'adieu du Grateful Dead, relaté dans nos colonnes par Steven, du 3,4 et 5 juin dernier s'offre un superbe baroud d'honneur sur disque avec ce Fare Thee Well disponible en version double CD ou triple CD + double Blu-Ray. Votre tonton psyché a déjà ressorti son tee-shirt de la tournée '72 au moment même de la lecture de ces lignes. Peut-être même qu'il poussera le vice jusqu'à vous parler de son groupe de rock progressif préféré (après Pink Floyd, y'a des principes dans la vie), Rush et de son live R40 filmé à Toronto en juin dernier, probablement le dernier témoignage live du groupe selon les dires de Geedy Lee. Et tiens, puisqu'on parlait de Pink Floyd, vous pourriez presque lui emboîter le pas en évoquant Roger Waters et sa version live 2015 de The Wall. Mais gare au sujet facheux car Tonton a toujours préféré Gilmour... A priori, trouver un cadeau pour Tonton cette année ne devrait pas vous poser trop de soucis.

Roux libres: Newton Faulkner, Gavin James

Redevons sérieux quelques instants et posons nos oreilles sur ces deux artistes folk rouquins aux carrières disparates. Le premier est en effet bien connu des amateurs du genre puisque Newton Faulkner avait réussi une entrée fracassante dans le milieu avec un premier album sorti en 2007, Hands Built By Robots, deux fois disque de platine en Angleterre et une fois en Australie. Après trois autres beaux albums n'ayant jamais surpassés la réussite de leur prédecesseur, Human Love est son premier disque publié chez BMG alors que l'interprète était signé depuis ses débuts chez Ugly Truth. Un pari pour l'instant par forcément gagnant. Quant à Gavin James (plus générique comme nom tu meurs), ce jeune chanteur irlandais repéré en première partie de Ed Sheeran et Sam Smith cet été sort son premier album Bitter Pills et se classe directement dans le top 5 irlandais. On connait le goût immodéré des habitants du pays du trèfle pour un chauvinisme exacerbé mais il faut surtout leur reconnaitre un bon goût certain pour les jeunes talents. On vous laisse découvrir ça un peu plus bas dans la playlist.

Pour le sapin: U2

Parce qu'un Noël sans un best-of de U2 n'est pas un vrai Noël (c'est pas nous c'est le chef qu'a dit !), les irlandais plébiscitent le mythique groupe dublinois et leur compilation 18 Singles sortie il y maintenant 9 ans jour pour jour (72ème dans les charts). La bûche...

Stay (sic) and take care of yourself.