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Critique d'album

Youth Lagoon


Wondrous Bughouse


(05/03/2013 - Fat Possum Records - Dream Pop, Electro - Genre : Autres)
Produit par

1- Through Mind and Back / 2- Mute / 3- Attic Doctor / 4- The Bath / 5- Pelican Man / 6- Dropla / 7- Sleep Paralysis / 8- Third Dystopia / 9- Raspberry Cane / 10- Daisyphobia
Note de 3/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le retour du jeune prodige de l'Idaho. Captivant. "
Matthieu, le 06/04/2013
( mots)

Trevor Powers, aka Youth Lagoon, ne ressemble à personne. Avec ses cheveux mal coiffés, son style débraillé et ses yeux de félidé, l’apparence du jeune homme n’est pas éloignée de sa musique, si singulière- une introspection émotionnelle au rythme irrégulier d’un coeur qui bat la pluie (surtout) et le beau temps (un peu). Mais le garçon n’est pas égoïste et sa psychanalyse personnelle embrasse des airs d’universel. 

Youth Lagoon, est musicalement né en 2010. Il se révèle en 2011, à 22 ans à peine, avec The Year of Hibernation, très bel album noyé d’essences métaphysiques. Wondrous Bughouse est donc l’intitulé de cette nouvelle interrogation du jeune adulte inquiet de vieillir trop vite. Nourrit par ce thème récurrent de la mort, Trevor Powers nous soumet une réminiscence du premier opus, avec, cette fois-ci, une maturité instrumentale fascinante. Des claviers aussi brumeux que légers suivent l’allure d’une batterie syncopée pour forger une structure sans cesse contestée, fragile. Car autour de cette étrange architecture, Youth Lagoon enroule ses mots, des litanies diaphanes vers l’horizon et une foison d'ambiance sounds. Quelques arpèges de guitare ou d’autres sons dont on ignore la source instrumentale, s’il s’agit bien d’instruments, parfument le corps convulsant de cette musique. L’omniprésence des effets, parfaitement bien maitrisés, crée une ambiance indéniablement onirique.

La meilleure gestion du son chasse l’effet Lo-Fi, pourtant assez séduisant sur le premier album. Mais la profondeur et la variété des couleurs apportent un aspect plus solide à cet orchestre ambigüe. Le versant pur et intuitif de The Year of Hibernation ne s’est pas tout à fait évaporé. On retrouve sur ce nouvel opus des passages très psychédéliques ou l’ambiance prend le pas sur la mélodie, ce qui a fait la force et la réputation de Youth Lagoon. "Through Mind And Back", "The Bath" et "Sleep Paralysis" restent par exemple dans une veine très expérimentale. Le psychédélisme reste en définitive le fil conducteur du discours de Trevor Powers. Car plus qu’un choix, l’électro tourmentée de Youth Lagoon repose naturellement sur une approche imaginaire et irrationnelle. Dans la lignée des MGMT, Animal Collective, voire de l’halluciné Atlas Sound, le jeune américain de l’Idaho suggère, dessine en traits légers sans jamais imposer d’icône. Il déconstruit sans cesse. A l’image d’un tableau de Kandinsky, les représentations s’accumulent sans jamais faire corps, elles éclatent dans un ciel bleu, laissant libre cours à l’interprétation, à l’universalité.

Woundrous Bughouse marque pourtant un vrai développement du sens mélodique. Finie les longues plages sonores: "Dropla", "Attic Doctor" ou "Third Dystopia" rejoignent des constructions plus classiques, avec des rappels, des refrains, des gimmicks lancinants. Ce n’est pas pour autant le signe d’un manque d’originalité, au contraire, le natif de Californie a grandi et son univers expérimental se nourrit aujourd’hui d’autres styles. Une dream pop scintillante, à la mode en ce début 2013, hante l’album. Preuve en est, l’utilisation massive des phaser, flanger ou autres delay. Pourtant, Youth Lagoon ne tombe jamais dans le piège de se raccrocher à un style en particulier. Face au risque du grand écart, entre électro et pop psychédélique, l’intention originale d’une musique profonde, complexe mais accessible est clairement réussie. Quelques morceaux comme "Mute", "Third Dystopia" et "Dropla" s’écoutent en boucle, avec une énergie à chaque fois surprenante. L’utopie d’immortel du jeune artiste, qui n’hésite pas à chanter des "You’ll never die" comme pour s’en convaincre, donne presque envie d’y croire. Wondrous Bughouse est un désir d’éternel, un pied-de-nez au temps qui passe et à tout ce qui hante l’âme d’un mortel. Une poésie qui tourne au récital. 

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