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Critique d'album

Wolfmother


Wolfmother


(14/02/2006 - Modular - Hard 'n' roll - Genre : Rock)
Produit par Dave Sardy

1- Dimension / 2- White Unicorn / 3- Woman / 4- Where Eagles Have Been / 5- Apple Tree / 6- Joker & the Thief / 7- Colossal / 8- Mind's Eye / 9- Pyramid / 10- Witchcraft / 11- Tales / 12- Love Train / 13- Vagabond
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Une monumentale giffle, LE disque hard 70's de ce début d'année."
Maxime, le 10/03/2006
( mots)

Hardos, le grand et terrible dieu noir du Hard Rock, contemplait du haut de son Olympe maudie le monde des hommes lorsqu’une litanie étrange lui parvint. Intrigué, il se changea en corbeau noir et descendit sur la Terre afin de voir d’où provenaient ces sons enchanteurs. Il fendit les cieux, croisant Déméter qui cherchait toujours en vain sa fille, parcouru le fond des océans où il aperçut Héphaïstos qui martyrisait sa forge. Au crépuscule, il arriva enfin à l’entrée d’une grotte. C’est là qu’il rencontra une créature d’une beauté inouïe, qui entonnait des chants aussi obscurs que célestes, ébranlant en sa poitrine un cœur dont il n‘avait jusqu‘alors jamais soupçonné l‘existence. Leurs ébats durèrent pendant de longues lunes. Au soir de la septième, qui était d’un rouge sang, les êtres s’accouplèrent sous les yeux complices des nymphes et des Titans médusés. Le dieu glam T-Rex, perché sur son cygne ainsi que les vils incubes MC5 bénirent leur union. Un enfant à l’épaisse chevelure, au teint bilieux et à la puissance colossale naquit. On l’appela Wolfmother.

Power trio originaire de Sydney, Wolfmother est une incroyable force de la nature, véritable rocher sur lequel viendront se briser avec délice les chanceux pèlerins égarés qui tomberont sur ce somptueux premier album, enregistré au légendaire studio de SoundCity (Los Angeles). Certes, un excellent EP paru l’année dernière avait eu le don de mettre la puce à l’oreille des auditeurs avertis. Mais rien ne semblait présager un tel séisme. Voyez plutôt : le grand hard des années 70 convole avec le plus vindicatif du garage pour des noces aussi moralement répréhensibles qu’incendiaires. Songez à un Jack White qui aurait l’idée de jammer avec le matos de Toni Iommi ou à un Marc Bolan bombant le torse pour se donner l’allure d’un Robert Plant, et vous aurez l’idée de ce que ce groupe démentiel peut promettre. Des imparables chansons en plus.

Derrière une magnifique pochette aux accents mythologiques se cachent 12 perles du plus bel éclat. Ça fait un raffut de tous les diables. Ça braille comme une armée de gamins en colo. Chaque riff est une impitoyable mise à mort, chaque coup de caisse une déclaration d’intention vengeresse, chaque morceau un manifeste définitif. Véritable cas d’école, Wolfmother fait mouche à chaque coup. Qu’il ouvre le bal avec le son monstrueux du Zep ("Colossal"), qu’il graisse le punk à grand renfort de guitares assoiffées de sang le temps d’un tube ("Woman"), qu’il astique le manche de ses Gibson lors d’un effarant "Joker & The Thief", qu’il rende blême de jalousie Ozzy avec un "Dimension" épique, le groupe a tout bon. Se révélant d’excellents songwriters, les australiens portent au pinacle énergie et mélodie avec une classe évidente. Même lorsque vient le temps d’interludes pop mises en péril par des giclées de riffs salaces ("Where The Eagles Have Been", "Mind’s Eye") la machine n’est jamais mise en défaut, poursuivant son imperturbable travail de sape. Ils ne sont que trois mais font un raffut pas possible, dressant un mur de guitares pharaonique. Normal qu’on pense parfois aux Who ("White Unicorn") lorsque la distribution de baffes tourne au lancer de parpaings.

On pourrait croire que Wolfmother fait partie de cette catégorie d’artiste qui se contente d’exploiter le son de groupes mythiques afin de charmer des auditeurs naïfs et nostalgiques. Il n’en est rien, car les chansons sont bel et bien au rendez-vous, aussi aériennes que perverses, véritablement touchées par la grâce. Et que les cyniques qui se mettent à glousser à l'avance, pensant que hard vintage + rouflaquettes = (forcément) The Darkness passent leur chemin. Cet album ne leur est pas destiné. Il s'adresse à ceux qui ont conservé un minimum de foi dans le pouvoir mélodique et tellurique du rock à l'état brut. Ces derniers se frotteront les yeux, se demandant s'ils ont bien mérité un tel cadeau, et ils auront raison. Qu’attendre de 2006 après ça ?

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