Virgin Steele
Guardians of the Flame
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1- Don't Say Goodbye (Tonight) / 2- Burn the Sun / 3- Life of Crime / 4- The Redeemer / 5- Birth Through Fire / 6- Guardians of the Flame / 7- Metal City / 8- Hell or High Water / 9- Go All the Way / 10- A Cry in the Night
Il y a du monde pour regretter que Virgin Steele soit resté dans l’ombre de Manowar à l’échelle du Metal épique américain alors que le groupe de long Island proposait une musique parfois nettement plus réussie et plus finement composée que celle des barbares à peau de bête. Cependant, alors que Manowar était parvenu à briller presqu’immédiatement, Virgin Steele eut un début de carrière plus laborieux et ses premiers albums sont aussi anecdotiques que bancals.
Appréciant l’esthétique de l’illustration metallique des 1980’s, j’ai une sympathie pour l’univers heroic-fantasy développé sur les deux premiers opus du combo, Virgin Steele (1982) et Guardians of the Flame (1983). Or, celles-ci sont comme des promesses que le groupe est incapable de tenir sur le plan musical et ces pochettes demeurent la seule qualité remarquable de ces opus, tant le résultat s’avère générique si ce n’est médiocre.
En 1983, Virgin Steele est moins épique qu’Heavy et légèrement FM, à l’image de "Don’t Say Goodbye (Tonight)" qui, avec ses mauvais synthés, singe Judas Priest (on pense à leur reprise de "Diamonds and Rust") avec beaucoup moins de talent, d’autant plus que DeFeis en fait trop au chant - ou du moins, plus qu’il n’en est capable. La plupart du temps, le groupe demeure dans les eaux connues du Metal de la décennie, qui peut se laisser apprécier sans jamais surprendre ("Hell or High Water", "Life of Crime") quand il n’est pas brouillon ("Burn the Sun" et "Go All the Way", notamment pour la batterie), et possède une orientation US indéniable ("Metal City"). Quant à l’originalité, elle attendra quelques années.
Deux moments témoignent de velléités épico-symphoniques, à commencer par la longue pièce "The Redeemer", un mid tempo maidenien avec des interventions de guitare parfois intéressantes, bien que la longueur ne soit justifiée que par un long solo, d’abord à la six-cordes puis au synthé typé Dio/Rainbow. Introduit par l’ampoulé "Birth Through Fire", "Guardians of the Flame" lance un riff poussif si bien qu’encore une fois, le seul intérêt provienne des chorus, tandis que les transitions soient encore maladroites. Sur le plan du Metal symphonique, il y a certes la référence au Canon de Pachelbel sur le refrain et pour accompagner les soli (réussis) d’"A Cry in the Night" - il est donc fort dommage que ce soit un slow pour lequel le groupe a fourni un excès de guimauve.
En 1983, l’Acier vierge avait encore du chemin à parcourir pour rejoindre la Vierge de fer (aucune source n’indique un parallèle volontaire entre les deux noms) sur l’Olympe du Metal ou au Valhalla des Manowar. Mais le Metal se travaille et c’est en forgeant …
À écouter : "A Cry in the Night" (pour Pachelbel), "The Redeemer", "Metal City"