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Critique d'album

Vic de Sable


Ici et Maintenant


(03/03/2023 - - - Genre : Rock)
Produit par

1- Se laisser être / 2- Ici et maintenant / 3- Nu comme un ver / 4- Et si j'ose / 5- Avant la seconde d'après / 6- Quand il est temps / 7- Le cul entre deux chaises / 8- Eh p'tit gars / 9- Ici bas / 10- A chaque jour suffit la joie
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Comme la grêle dans la mer, les Anglais fondent en Bretagne – Proverbe breton"
Daniel, le 05/04/2023
( mots)

Dès la pochette de son premier album, Vic de Sable (de ludoVIC et grain de SABLE) cultive les contraires. Le concept général évoque la naissance d’un artiste solo, tandis que l’image illustre un départ. Vers l’horizon. Où le Soleil se couche. Et pour aller loin puisque la photo a été prise sur la plage la plus occidentale de France. Au bout du bout. Mais les musicien.ne.s devinent que Vic de Sable ne va pas noyer sa Takamine électroacoustique dans le ressac salé.

Il ne part pas vraiment. Il invite simplement au voyage.

A l’approche du demi-siècle, le Breton, auteur, compositeur et multi-instrumentiste, a entendu résonner comme un curieux tocsin qui l’a incité à s’éloigner (à court ou moyen terme) du rock, des groupes et du délire des décibels. Pour exposer des considérations personnelles (1) sur un album dont il a assumé toutes les étapes de la genèse.

S’éloigner mais sans renier ses origines puisqu’il a fait appel à ses plus fidèles compagnons de route pour donner vie à ses titres personnels. Matthieu Morand est vraiment excellent aux guitares et le bassiste Julien Skorka apporte, tout au long de l’album, un soutien complice, mélodique et rythmique. C’est bien un opus en solo (en ce sens qu’il a mûri dans le cerveau d’un seul homme) mais il a été enregistré par un vrai groupe soudé, efficace, puissant quand il le faut et nuancé quand le contexte le commande.

Vic de Sable a fait le choix judicieux de la langue française. Certaines audaces linguistiques flirtent avec les limites, mais c’est inévitable lorsqu’un artiste s’expose textuellement plutôt que de baragouiner en globish (2) comme se sentent obligés de le faire tellement de rockers non anglophones.

Ici et maintenant véhicule des messages positifs (et aussi certaines douleurs) dont le caractère est universel. Des rondeurs rythmiques ternaires évoquent parfois la Bretagne mais il est piquant de savoir que ce sont les non-bretons de l’équipe qui ont incité Vic de Sable à inviter ses origines dans le studio. Les influences "celtiques", quand elles sont perceptibles (comme sur "Et si j’ose"), résonnent avec naturel et authenticité. Loin du folklore (3) et sans jamais tomber dans le "régionalisme" (4). Ceci est d’autant plus vrai que, techniquement, l’album fait le grand écart entre la Lorraine et l’Armorique et que la musique s’ouvre à des horizons multiples (5).

L’équilibre des instruments est remarquable et, c’est à souligner, le traitement harmonique des voix est simplement superbe. Un "pont musical" (ou un break) enrichirait probablement certains titres qui sont régulièrement structurés selon des alternances classiques de couplets et de refrains (6).  

Les textes invitent au "carpe diem", au partage, à l’apaisement et à une vie débarrassée de ses artifices et de ses ornements.

A poil, nu comme un ver
J’ai ôté les fardeaux
L’épée de Damoclès ne me fait plus écho
Pour enfin sentir l’air frôler ma peau (7)

Il y a, chez Vic de Sable, comme une "nouvelle évidence existentielle" et un petit côté "à prendre ou à laisser". Pour aller à la rencontre de ses publics, le musicien a eu l’intelligence de concevoir une musique qui peut s’interpréter dans les géométries les plus variables, depuis l’intimité guitare/voix jusqu’à la puissance d’un groupe qui sait libérer les watts.

Ici et maintenant recèle de jolies pépites, comme sa plage titulaire (qui est illustrée par une jolie vidéo en noir et blanc), l’excellent "Se laisser être" ou le puissant "Et si j’ose". L’album trouve sa conclusion naturelle avec "A chaque jour suffit la joie", un titre très rock qui déroule quelques magnifiques soli électriques, particulièrement mélodiques et maîtrisés. En guise de coda qui donne envie d’y revenir.

Comme les vagues de Bretagne.

(1) La plupart des titres étaient, à l’origine, supposés rester dans le tiroir d’un secrétaire.

(2) Si j’étais complotiste, je jurerais que cette Novlangue, structurée sur les bases d’un anglais caricaturé jusqu’à la niaiserie (et incompréhensible pour les anglo-saxons), a été inventée par une secte vouée à la disparition de toute forme de culture dans l’univers.  

(3) La musique bretonne ne se résume pas à des chansons de marins ou à la "Jument de Michao" en version parisienne.   

(4) Le régionalisme artistique n’est certainement pas un défaut en soi mais, par définition, il restreint le public de l’artiste à un espace géographique (choisi ou non).

(5) Les instruments "rock" basiques sont enrichis par une Dobro, un banjo, un violon, des claviers, une flûte, une basse fretless, …

(6) Dans le futur, des co-écritures permettraient probablement d’enrichir le propos. Mais c’est une considération purement personnelle.

(7) "Nu comme un ver".


 

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