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Critique d'album

Third Eye Blind


Our Bande Apart


(24/09/2021 - Mega Collider - Pop Rock - Genre : Rock)
Produit par Stephan Jenkins

1- Goodbye to The Days of Ladies and Gentlemen / 2- Box of Bones / 3- Again / 4- Silverlake Neophyte / 5- Dust Storm / 6- The Dying Blood / 7- Funeral Singers / 8- To The Sea / 9- Time in Berlin
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Third Eye Blind n’invente rien, mais le fait plutôt bien."
Diego, le 05/11/2021
( mots)

"Nous ne chanterons plus à propos des nibards et des fesses" ("We’ll never sing about tits and ass again"). Cette affirmation résolue, pleine de maturité, nous la retrouvons sur le titre chargé d’ouvrir le bal pour ce septième album de Third Eye Blind (3eB), formation californienne menée de main de maître par Stephan Jenkins. Changement à venir donc ?

L’histoire de ce groupe démarre au milieu des années 1990, lorsque Jenkins fait le forcing pour se retrouver en première partie du groupe Oasis lors d’un passage en Californie des mancuniens, alors rois du rock. S'ensuit une lutte acharnée entre labels pour signer les convaincants 3eB, qui choisissent finalement de faire confiance à Elektra. Le succès du premier album est phénoménal - aux Etats-Unis quasi exclusivement - notamment au travers de singles ravageurs contentant les amateurs du genre et ratissant large sur les ondes FM. Le paradoxe de Third Eye Blind, c’est justement que le succès de ces titres, parmi lesquels on trouve "Jumper" ou encore "Semi-Charmed Life", se fait en dépit des thèmes abordés. Le style des morceaux s’inscrit parfaitement dans l’époque : voix chaude et puissante, phrasé parfois rappé (le bon goût des 90s...), distorsion et rythmique entrainantes. Cependant, "Jumper" traite de tentations suicidaires et "Semi-Charmed Life" de l’addiction aux drogues. Pas exactement ce que l’on entend tous les jours sur les radios grand public.

On retrouve un peu de contradiction également dans le dernier opus de Jenkins n’ co. Cette fois-ci pas tant dans l’opposition style/paroles, mais plutôt dans les variations de styles elles-mêmes. Si les codes du rock US des années 1990s semblent toujours être là à la première écoute, une certaine complexité mélodique propre à la musique indépendante semble avoir été cherchée. Le changement est bien là. La voix de Jenkins est toujours aussi claire et propre, elle nous ramène carrément à une époque où des groupes comme Simple Plan, Sum 41 ou Good Charlotte faisaient des incursions régulières dans les tops musicaux. Pas grand chose à regretter de ce temps ? C’est peut-être bien vrai, même si chaque ère musicale souffre d’être une naine par rapport à la précédente.

Toujours est-il que, en dépit de cette voix estampillée “le son pop rock”, ce sont, pour certaines, des créations musicales originales qui nous attendent sur cet opus. Le premier single, "Box of Bones", en est l’incarnation. Excellente chanson pop dépourvue de sophistications mélodiques, elle est complétée par une rythmique qui nous mène au bord du climax pour finalement ne jamais nous permettre de l’atteindre. L’entrée de la guitare sèche sur le refrain est par ailleurs un modèle du genre. La ballade "Silverlake Neophyte" fait état de tout le talent de Jenkins pour poser son chant parfois saccadé sur des accords de guitare folk. La référence à Elliott Smith sous forme d’ironie douce amère est également une preuve de l’autoconscience du compositeur. L’opener, "Goodbye to the Days of Ladies and Gentlemen", évoqué en début de chronique, propose également des ruptures rythmiques travaillées, convaincantes et même un finish avec une section cuivre que n'auraient pas renié les têtes de gondole de l'indie rock.

La qualité de la production et la capacité à mettre en œuvre des refrains diaboliquement efficaces sont mises en valeur sur les titres par ailleurs relativement inoffensifs comme "Dust Storm", "Again" et "The Dying Blood". Le dernier-nommé est particulièrement évocateur des compositions plus anciennes du groupe, l’épuration mélodique en plus, tandis que les guitares s’en donnent à cœur joie sur "Again".

Point dur du disque, l’énigmatique "To the Sea" donne toutes les peines du monde à l’auditeur à la recherche d’un quelconque intérêt. De son côté, "Time in Berlin" conclut l’album de manière apaisée et satisfaisante.

Preuve de la volonté, ou du vœu pieux de 3eB de pencher vers le versant indie du rock américain, la reprise électrisée - plutôt réussie - du "Funeral Singers" du groupe Californe est une belle surprise ! On conseillera tout de même d’aller jeter une oreille à l’originale, ou à la reprise électro feutrée par Sylvan Esso.

Third Eye Blind relève donc avec succès l’épreuve du septième album, et surtout celle du renouvellement. Un renouvellement sans révolution certes, mais qui a le mérite de donner envie d’y retourner !

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