The Shaking Heads

Ah, Toulouse… Laissons nous plonger dans un rêve où un Claude inspiré arpenterait la ville vers la Garonne, longeant le boulevard Récollets (nom qui ne fait rire que moi, surtout quand, à Paris, il est associé à un couvent…). Laissons nous submerger par le rose du soleil levant où l'air d'un matin de juin n'est pas encore pollué par le bruit assourdissant des vrombissements technologiques et des beuglements des Sidilarsen et autres autruches. Laissons-nous voguer sur le canal, et ouvrons nous aux beautés de cette cité, car "découvrir Toulouse, c’est un exercice simple pour celui qui sait regarder et écouter". Mais que suis-je en train de baver ? Rien à carrer de tout ce cirque, nous on veut secouer nos bicouses sur du rock'n'roll. Et pas besoin d'aller bien loin, voilà The Shaking Heads !

En un peu moins deux ans, ce groupe a décrassé les oreilles d'une bonne partie de la région toulousaine. Le quatuor rock'n'roll fait dans la simplicité efficace. Une Batterie, une basse, une guitare et vive l'électricité ! Les couplets sont ravageurs et les refrains entraînants. Les riffs ne laissent pas place à la fioriture. À l'écoute du morceau "Bad girl", ouverture de leur EP Remember The Name, on comprend qu'ils n'ont pas de temps à perdre en arrangements "esbroufe" L'essentiel est leur Leitmotiv. Les morceaux sont bien joués et la voix du chanteur donne autre chose à entendre que de la pré-puberté-agaçante-ouais-mais-quand-même-trop-tendance-t'as-vu. On reste toujours un peu dans cette mouvance revival 70's, mais The Shaking Head a préféré le cuir aux paillettes.

Comparée à celle d'Iggy Pop and The Stooges ou des Arctic Monkeys , leur musique nous rappelle surtout celle de Turbonegro ou de The Hives, à la fois agressive et fédératrice de bonne humeur. Les textes sont alors moins virulents et provocateurs que ceux de leurs aînés. Ils restent néanmoins dans cette tradition punk de contestation et de non acceptation des codes et des "vérités" imposés par notre société ("Not Like Them" qui jouit de plusieurs diffusions sur Virgin Radio , "She’s Got A Date").

Voilà donc notre sélection du mois de Juin, avec un disque fait maison qui sent bon l'essence et l'huile de coude. Ça sonne garage et le potentiel est bien là. Les titres live nous donnent un très bon aperçu de l'énergie que ces quatre garçons dégagent sur scène. Alors, tous à Toulouse, la ville ros…rock !