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Critique d'album

The John Butler Trio


April Uprising


(26/03/2010 - Jarrah Records - jam band - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Revolution / 2- One Way Road / 3- C'Mon Now / 4- I'd Do Anything / 5- Ragged Mile / 6- Johnny's Gone / 7- Close To You / 8- Don't Wanna See Your Face / 9- Take Me / 10- Fool For You / 11- To Look Like You / 12- Steal It / 13- Mystery Man / 14- Gonna Be A Long Time / 15- A Star Is Born / 16- Only You - Bonus Track
Note de 4/5
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Note de 2.0/5 pour cet album
"La Révolution n'a pas que du bon"
Quentin, le 11/03/2024
( mots)

Après avoir illuminé les années 2000 de trois excellents albums et en particulier de l'inégalable Sunrise Over Sea, dépoussiérant l'esprit du folk en le mariant à diverses influences (reggae, soul, blues, rock) parfaitement digérées et magnifiées par un jeu de guitare aussi inspiré qu'impossible à jouer, John Butler abandonne définitivement ses dreadlocks et laisse derrière lui cette époque bénie.


Si Grand National amorçait déjà une évolution plus "grand public", braconnant sur les terres du voisin Ben Harper avec une musique plus accessible, ce nouvel album marque un tournant dans la discographie du groupe avec une musique définitivement plus policée et consensuelle. La première conséquence de cette orientation plus commerciale, c'est que Butler troque en plus de ses cheveux les sonorités brutes et vibrantes de son jeu de guitare en fingerpicking si expressif et virtuose pour des power chords simplistes qui sentent le réchauffé à plein nez. Pas de coup de génie guitaristique sur cet album ou de doigts virevoltant sur le manche, April Uprising suit le cahier des charges d'un rock plus aseptisé et formaté, marqué par un nouveau changement de line-up et le retour de Nicky Bomba derrière les fûts, qui avait déjà officié sur Sunrise Over Sea, et de Byron Luiters à la basse. Et si les sessions d'enregistrement se sont avérées fructueuses avec plus d'une vingtaine de titres, on remerciera le groupe de s'être finalement restreint à 15 dont à peine la moitié vaut vraiment la peine d'être écoutée.


Comme à son habitude, John Butler nous abreuve comme jamais de discours anticapitalistes fondés sur le respect de la terre et la dénonciation des politiques libérales menées dans son pays ("Johnny’s Gone" faisant par exemple référence à la victoire de Kevin Rudd face à John Howard lors des élections fédérales en 2007 pour devenir Premier ministre), en passant par les souffrances personnelles et les conduites à risques adolescentes ("To Look Like You" sur la tyrannie de l'image et de l'apparence physique). Dans le même temps, et pour contrebalancer ces sentiments négatifs, John Butler ne s'est jamais autant épanché sur l'amour voué à sa famille ("Fool for You", "Steal It" écrites pour sa femme ou "A Star Is Born" pour son enfant).


Mais la faiblesse globale des mélodies et la linéarité des arrangements desservent le propos et donnent un aspect niais et convenu à ces revendications hostiles ou déclarations sentimentales qui ne sont dans les deux cas plus portées par la dextérité affolante de la guitare à 11 cordes de l'Australien et ses envolées fiévreuses. Même les titres plus réussis musicalement comme "Mystery Man" possèdent un air de déjà-vu indépassable. Le niveau n'est pas franchement relevé lorsque John Butler joue la carte des rythmiques funky portées par un chant à la limite du rap, en particulier sur "One Way Road" ou "Don't Wanna See Your Face". Ce parti-pris léger et sautillant que proposent les "C'mon Now" ou "Gonna Be a Long Time" n'a plus aucune originalité et tourne définitivement à vide.


Soyons honnêtes, le talent de John Butler ne s'est pas envolé et on adhérera à l'énergie introductive de "Revolution" malgré un refrain un peu trop facile et à l’atmosphère tribale de l'excellent "Ragged Mile" en passant par le riff désarmant de "Close to You", et l'efficacité de "I'do Anything", titre joliment pensé comme lettre d'amour dans un monde en guerre, qui fait mouche. Sans parler de "Take Me", sublime supplique lancée en direction des cieux. Le trio y apparaît en parfaite harmonie, pulsation de basse et tambour d'acier pendant que la guitare accompagne la belle mélodie de la ligne de chant. Et une chose est sûre, il suffit d'écouter ce solo de guitare fuzz à mi-parcours pour retrouver la foi dans la musique des Australiens.


Difficile néanmoins de parler autrement de ce April Uprising que comme une déception. Pour l'anecdote, le titre de l'album fait référence au cheminement personnel mené par John Butler pour retrouver ses origines, chemin qui le mènera finalement en Bulgarie. Il est assez ironique que cet album résonne dans l'esprit de son concepteur comme un hommage rendu à ses ancêtres (April Uprising renvoie à un événement fondateur de l'histoire du peuple bulgare, l'insurrection face à l'empire ottoman en 1876) alors qu'il coupe justement l'Australien de ses racines musicales et amorce un virage décisif dans sa carrière bien loin de ses influences initiales.

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