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Critique d'album

The Districts


Popular Manipulations


(11/08/2017 - Fat Possum Records - Indie US - Genre : Pop Rock)
Produit par John Congleton ; The Districts

1- If Before I wake / 2- Violet / 3- Ordinary Day / 4- Salt / 5- Why Would I Wanna Be / 6- Point / 7- Airplane / 8- Fat Kiddo / 9- Capable / 10- Rattling of the Heart / 11- Will You Please Be Quiet Please ?
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un album d'indie rock puissant et émouvant où The Districts continue à briller."
Yann, le 29/11/2017
( mots)

 À simplement les regarder, il n’y a rien de bien exceptionnel chez The Districts. Ils ressemblent tout au plus à une formation rock classique. Quatre américains, potes depuis le lycée ; deux guitares, un chant, une basse ; des coups de guitares saturés, des interventions folks, des rythmes dynamiques et appuyés. Le tout influencé par les débuts des Strokes, des Black Keys et des Killers. On parle de leurs débuts, parce que ces trois groupes (comme beaucoup d’autres de la scène indie rock du début des années 2000) ont depuis opéré un virage pop. Sans juger ces virages, on se bornera à dire qu’il nous semble naturel qu’un artiste cherche toujours à explorer de nouveaux horizons. Le seul vrai problème de ces changements de direction, c’est qu’ils laissent un vide. On ne peut plus que parler d’une époque passée. De cet indie rock des années 2000 évoqué. Comme si au fond il n’y avait plus rien de bon à créer de ce côté là.

The Districts dément le propos et revient sur le terrain musicale d’une époque où MySpace était roi.  Avec une énergie folle, adolescente complètement maîtrisée, ils délivrent de puissant titres qui réussissent autant à émouvoir qu’à exciter. En 2015 avec A Flourish and A Spoil, premier album signé sur le label Fat Possum Records, ils se font repérer grâce à des compositions explosives, une gestion du silence unique (ces silences appuient admirablement le déchaînement de la pression accumulée au sein de leurs titres), un chant scandé, fragile, et puis aussi beaucoup pour la production de John Congleton. Génie que l’on retrouve derrière d’innombrables artistes dont St Vincent, The Roots ou Angel Olsen.

Popular Manipulations est dans la droite lignée de A Flourish and A Spoil. Pas de déception possible si l’on a été convaincu par ce dernier. Les philadelphiens enracinent leur identité de groupe rock cherchant intelligemment à associer atmosphère aérienne et hâte enragée. Dans "If Before I Wake", titre d’ouverture, on retrouve tout ce que l’on aime chez The Districts. La guitare qui introduit le morceau par une douce montée qui finit par s’emballer, un chant groupé et monotone, le déploiement de la voix de Rob Grote dans des aigus qu’il atteint par le cri, les silences en guise de breaks.

Mais on se tromperait en affirmant que le son du groupe n’a pas évolué. Dans ce nouvel album, il y a comme l’envie de faire plus avec moins, le besoin de condenser l’intensité pour présenter quelque chose de plus précis et de plus net. « Capable », par exemple se prive de cymbale ; une manière de contenir l’énergie du morceau pour mieux la dévoiler. "Why Would I Wanna Be",se passe de batterie et emploie une boite à rythme, qui rappelle un furieux battement de cœur, cela dans le but de créer une ballade étonnante aux accents tragiques. On note également une présence plus forte de claviers, et même du piano. Mais il ne s’agit ni plus ni moins que d’outils servant à enrichir et à arranger, et c’est bien toujours le chant et la guitare qui sont à la base du songwriting.

Dans l’ensemble, tout est mieux calibré, mieux policé, plus propre en somme. La question est de savoir si cette finesse accrue dans les arrangements ne va pas à l’encontre de la superbe spontanéité des chansons du premier opus. À cette question, on répond oui, légèrement… Avec "Ordinary Day", par exemple, The Districts propose un titre efficace et savamment construit, mais l’énergie qu’ils y déploient semble ici compressée dans un espace étriqué, incapable de s’échapper. Avant, aucune barrière ne semblait pouvoir leur résister.

On ne boudera pas pour autant notre plaisir, loin de là. The Districts conserve son approche musicale direct, ravageuse, venant des tripes et s’adressant à l’âme. Il conforte son statut de groupe à suivre dans le paysage de l’indie rock. 11 morceaux et 39 minutes d’intensité, dans ce Popular Manipulations qui au bout du compte ne déçoit pas. Même si l’on regrette que le disque, dans sa recherche de précision et d’aiguisement, perde un peu de la fougue de son prédécesseur. On aurait aimé un titre aussi fou et surprenant que l’énorme "Young Blood" et ses 8 minutes d’emportement jouissif. À noter tout de même que cette fougue est intact en live, elle se voit même amplifiée. Le disque est au fond un moyen pour rendre un matériau plus concis, et mieux contrôlé où le détail pourra être entendu. Tandis que les concert permettent de faire surgir un naturel déchaîné qui entraîne une perte de subtilité. En cela The Districts est un groupe complet, composé de types d'à peine 20 ans pour lesquels on entrevoit déjà un avenir prometteur.

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