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Critique d'album

Street Dogs


Street Dogs


(31/08/2010 - Hellcat Records - Punk - Genre : Ska / Punk)
Produit par

1- Formation / 2- Rattle And Roll / 3- Up The Union / 4- Punk Rock And Roll / 5- The Shape of Other Men / 6- Yesterday / 7- Too Much Information / 8- Bobby Powers / 9- In Stereo / 10- Han 'Em High / 11- Ghosts / 12- Harpo / 13- 10 Wood Rd. / 14- Portland / 15- Freedom / 16- Oh Father / 17- Fighter / 18- Poor, Poor Jimmy
Note de 3/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Explosion d'énergie positive pour l'un des meilleurs albums punk de 2010"
Didier, le 02/11/2010
( mots)

Lorsque, à l’aube de l’an 2000, Mike McColgan, alors co-leader des excellentissimes Dropkick Murphys, décida de quitter le groupe en pleine ascension pour réaliser son rêve de môme et rejoindre les pompiers de Boston, on se disait sa carrière musicale bel et bien terminée. Et quand, en 2002, il décida à la surprise générale de planter les hommes du feu pour en revenir à ses premières amours avec un nouveau groupe, The Street Dogs, le pari ne semblait pas gagné d’avance. Pourtant, les chiens de rue n’ont jamais déçu depuis. Sortant les albums à un rythme effréné – quatre en cinq ans ! – nos cabots avaient rapidement développé leur propre style : un street punk rageur aux influences celtiques. Assez logique finalement, quant on sait que les membres du groupe ont fricoté de près ou de loin avec des groupes comme les Dropkick Murphys bien évidemment, mais aussi les Mighty Mighty Bosstones, les Kickovers ou Flogging Molly.
 
Après ce début de carrière en fanfare, le combo du Massachusetts s’était pourtant  fait assez discret. Plus de deux ans déjà se sont écoulés depuis State of Grace, sans aucun doute leur disque le plus abouti. Une absence si longue, c’était presque inquiétant pour un gang aussi productif. Bonne nouvelle, l’attente est enfin terminée ! Les Street Dogs sont de retour avec un cinquième opus homonyme. Deuxième livraison pour Hellcat Records, sous-label du légendaire Epitaph de Brett Gurewitz (Bad Religion), 5, comme il est déjà surnommé par facilité, est livré dans un fort joli digipack orné d’une couverture à la sobriété quasi militaire. Mais musicalement, me direz-vous ? State of Grace avait placé la barre très haut, ce nouvel album n’en fait pourtant qu’une bouchée. Une chose est d’ores et déjà acquise : c’est bel et bien 5 qui offrira à l’auditeur non averti la meilleure introduction au petit monde du quintet de Boston. Car Street Dogs, l’album, s’avère foutrement bien balancé.

Cette nouvelle galette contient tous les ingrédients qui font la marque fabrique des Dogs. Portés avec brio par la voix légèrement rocailleuse de McColgan, à la fois énergiques et variés, les dix-huit (!) morceaux mêlent allègrement street punk, oi et ska. Les influences celtiques, très présentes par le passé, sont quelque peu remisées au placard pour se concentrer mieux encore sur l’énergie pure et les refrains endiablés, de ceux qui sentent bon le "circle pit" et s’installent dans votre mémoire pour ne plus jamais la quitter. Mélodique et taillée pour la scène, cette nouvelle livraison n’est pas en soit révolutionnaire ou novatrice. Elle n’en est pas moins diantrement efficace. En termes de paroles, là non plus rien de très neuf sous le soleil : des histoires très "blue collar", qui racontent les péripéties de l’homme de la rue, citoyen anonyme confronté au chômage, à la mort, à l’âpreté du quotidien et à la routine d’une vie pas toujours très jobarde. Bref, des lyrics proches des gens et pas vraiment calibrées pour un quelconque show télévisuel du dimanche après-midi.

5 s’ouvre sur un rapide "Formation", lancé cornemuse en avant et qui devrait rapidement s’avérer idéal pour les débuts de concert du groupe. Lui succèdent comme une rafale "Rattle And Roll", lancé tel un véritable cri de guerre et "Up The Union", véritable hymne syndicaliste. Deux morceaux dans une veine punk rock fort traditionnelle, chœurs ultra-rythmés à l’appui. Simple et efficace donc, on vous aura prévenu. Place alors à "Punk Rock And Roll", sans conteste l’hymne fédérateur de l’album, parfaitement conçu pour la scène et qui se résume en une seule ligne : “We all need a little punk rock and roll, the kind that makes you wanna break some bones!”. Tout est dit, ou presque ! "The Shape of Other Men" et son intro en forme de ballade calme très temporairement les esprits, avant de repartir à nouveau dans un autre refrain littéralement mené tambour battant. Pas de répit, le groupe enchaîne directement avec "Yesterday”, “Too Much Information” et "Bobby Powers", trois morceaux déroulés sur un tempo d’enfer qui évoquent une sorte de train punk lancé à toute vapeur. Place alors à  "In Stereo", à peine plus posé et porté par un chœur féroce, et c’est reparti pour un autre tour de train fantôme à pleine vitesse avec "Hang ‘Em High", cardiaques s’abstenir.

La première réelle surprise de l’album est "Ghosts", teinté d’étonnantes influences country. Une ambiance western revisitée en mode punk par un mystérieux accordéon. Soufflant ! "Harpo", "10 Wood Rd." et "Portland" relancent l’album sur ses bases de punk rapide et rageur, avant de laisser la place à l’autre perle perdue dans ce délire énergétique : "Freedom"  et son surprenant groove qui envahit tout après une petite quarantaine de secondes. Reste alors la dernière ligne droite avec "Oh Father" et "Fighter", et l’apothéose avec "Poor, Poor Jimmy", un poignant hommage empreint de nostalgie pour l’ancien tenancier du pub bostonien The Rat qui était autant familier aux locaux qu’aux fans de Dropkick Murphys. Quarante minute et dix-huit titres plus tard, l’auditeur se retrouve KO debout et les Dogs peuvent célébrer leur victoire. Difficile de réellement trouver un quelconque défaut à ce cinquième effort des Bostoniens. On lui reprochera peut-être sa longueur, assez surprenante pour le groupe, et sa production, peut-être trop proprette. Reste à savoir si une production plus crue, comme par exemple celle du Do Or Die de Dropkick Murphys, aurait permis à l’auditeur de tenir le coup pendant plus de quelques minutes face à une telle débauche d’énergie positive. Pour des raisons de santé publique, il valait sans doute mieux ne pas tenter l’expérience. Aux manettes, Johnny Rioux (ex-Bruisers) et Rick Barton (ex-DM) s’en sont vraisemblablement rendus compte à temps.

Street Dogs n’en reste pas moins un album impressionnant d’efficacité, qui ravira à coup sûr les fans de la première heure et ne devrait pas manquer d’en convertir de nouveaux à la pelle. Les membres du groupe ont désormais trouvé un équilibre parfait entre leurs talents respectifs. Outre McColgan, dont l’empreinte vocale si particulière est perceptible dans toute la discographie des Street Dogs, l’alchimie est plus que jamais palpable entre le batteur, Paul Ruche, et les deux guitaristes, Marcus Hollar et Tobe Bean. L’ensemble tient impeccablement la route et offre au bassiste Johnny Rioux, l’équivalent d’une tranquille ballade de santé. Destiné sans aucun doute à prendre toute sa dimension en concert lors d’une tournée dont on ne pourra qu’espérer qu’elle passera très vite par nos contrées, cet album s’avère simple et sans prétention. A une époque où bon nombre de vieilles gloires du genre vivent sur leur acquis, un tel disque sans fioritures, ni concessions s’avère être un bol d’air frais régénérateur. Un régal, et sans doute déjà l’un des incontournables punk de 2010. Nous laisserons le mot de la fin à Mike McColgan, cité dans la couverture interne du digipack : "Without our fans, we’re nothing". Il ne vous reste donc plus qu’à localiser le disquaire le plus proche et à courir. Vite, le train fou du punk 2010 n’attend pas !

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