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Critique d'album

Stereophonics


Keep Calm and Carry On


(01/02/2010 - Mercury - Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- She's Alright / 2- Innocent / 3- Beerbottle / 4- Trouble / 5- Could You Be the One? / 6- I Got Your Number / 7- Uppercut / 8- Live 'n' Love / 9- 100mph / 10- Wonder / 11- Stuck In A Rut / 12- Show Me How
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Du Stereophonics classique, avec du bon... et du moins bon."
Nicolas, le 27/02/2010
( mots)

Stereophonics 2009, version 7.0. A y regarder de plus prêt, le combo de Kelly Jones demeure encore et toujours une énigme vivante, une sorte de triangle des Bermudes du rock qui échappe à toute logique humainement concevable. Sorti du néant peu après l'auto-destruction de la Brit Pop et peu avant le renouveau garage briton, à cheval entre rock pour fillette et pop virile, alternant les véritables coups de génie mélodiques et les daubes les plus navrantes, le groupe parvient malgré tout à conserver une base de fans particulièrement fidèle outre Manche, et ce ne sont pas les 700.000 exemplaires vendus en Albion d'A Decade In The Sun, récent best-of des gallois, qui viendront me contredire. Question : ce Keep Calm And Carry On apporte-t-il de l'eau au moulin d'une formation jusqu'ici quasiment en roue libre ?

Petit changement dans l'effectif du groupe puisqu'un deuxième guitariste y a fait son apparition en la personne d'Adam Zindani. Pour autant, ce renfort ne marque que peu de changement par rapport aux précédents albums, avec un son de six cordes qui ne s'avère pas forcément plus ample qu'auparavant. On notera néanmoins que ce septième long comporte quelques titres particulièrement dynamiques, à l'image de "She's Allright" ou encore de "Trouble", morceaux qui n'avaient pas leur pareil sur Pull The Pin où l'on notait d'ailleurs une tendance nonchalante assez préjudiciable. Il est probable que, libéré de la contrainte d'assurer à lui seul la guitare et le chant, Kelly Jones envisage désormais plus sereinement d'enfiler des odes pop un peu plus rythmées. Autre point marquant, Keep Calm And Carry On dénote une sorte de maturité tranquille : les arrangements des morceaux sonnent juste dès le premier passage, avec une tonalité globale moins rêche que sur l'album précédent. Pour le reste, pas de changement dans la continuité : les gallois excellent toujours dans le petit jeu des hits immédiats à reprendre à tue-tête, mention spéciale à l'excellent "Innocent" et à sa construction mélodique hors pair qui propulse le titre comme l'un des tous meilleurs jamais composés par le groupe. Quant à Kelly Jones, sa voix éraillée à souhait se pose toujours, et peut-être encore plus que jamais, comme l'une des plus belles voix du rock anglais.

Pourtant, cette façade de maturité finit par se ternir lorsque l'on s'aperçoit, au fil des écoutes, que les travers de Jones n'ont pas foncièrement évolué. Si l'homme s'avère suffisamment malin pour placer de très bons morceaux en début de liste (les quatre premiers) et pour relancer dignement l'intérêt du disque lorsque celui-ci s'achève (avec les quatre derniers : "100MPH", impeccable ritournelle au grand refrain enlevé ; "Wonder", opposition d'un chant tout en retenue et d'un rythme trépidant ; "Stuck In A Rut", tantôt catchy, tantôt lyrique ; ou encore "Show Me How", performance vocale hallucinante parfois un poil trop appuyée), il n'évite pourtant pas de sombrer une nouvelle fois dans la facilité en milieu d'écoute. Le deuxième tiers de l'album se révèle en effet bien ennuyeux, avec en point d'orgue le ridicule "Could You Be the One?" qui empile les pires poncifs de Jones, paroles au raz des pâquerettes et mélodie redondante à souhait. "I Got Your Number" n'est pas vraiment meilleur, et il serait grand temps que Mr Jones arrête de jouer aux éternels adolescents en se gargarisant de ces amourettes naïves qui ne sont plus vraiment de son âge. Si "Uppercut" remonte un peu le niveau global de ce segment, les abysses sont de nouveau atteintes avec l'atterrant "Live N' Love" qui se permet de pomper sans vergogne Oasis dans sa période Standing In the Shoulder Of Giants, pour vous situer le niveau. Une fois encore, on sent dans ces morceaux un travail bâclé, une matière qui aurait dû donner naissance à des titres de qualité mais qui semble avoir été négligée par paresse.

Au final, Keep Calm And Carry On s'avère pourtant être un album plutôt satisfaisant, plus homogène que son prédécesseur, et semblant surtout ébaucher une sorte de ligne directrice sereine pour la suite de la carrière des Stereophonics. Il aurait peut-être même égalé le premier jet des gallois si son ventre mou ne s'était pas révélé aussi indigent. A ce stade, on peut néanmoins parier que, faisant fi des critiques et des conseils, Kelly Jones poursuivra sa route en ligne droite, en continuant à empiler les morceaux au même rythme qu'avant (une douzaine tous les deux ans), mais malheureusement sans se donner les moyens de véritablement progresser. Verdict : les moins patients d'entre vous auront tout intérêt à investir dans le récent (et excellent) best-of du groupe pour jouir sans retenue de son meilleur côté plutôt que de persister à éplucher chaque album studio dont au moins la moitié de la substance est à écarter sans trop de remords. Jusqu'à une future révélation ? Qui sait...

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