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Critique d'album

Shiko Shiko


Ohayô


(07/02/2011 - Laybell - Post-rock / experimental - Genre : Autres)
Produit par

1- Kegadoru / 2- Xylophono / 3- Zaa Zaa / 4- Shito Shito
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Des Nordistes décalés et bruitistes: un régal!"
Didier, le 28/01/2011
( mots)

Internet, autoroute de l’information et tremplin des musiques de demain. Ce pourrait être l’intitulé d’une mauvaise conférence, c’est surtout le mantra que l’on répète à bon nombre de musiciens en mal de reconnaissance. Loin des formatages carrés des grosses maisons de disque qui semblent essentiellement destinés à s’intercaler entre moult pages de publicités sur des radios dont nous tairons le nom, la réalité est bien plus triste : bon nombre de titres postés sur internet ne sont tout bonnement écoutés par personne et la scène reste, dans les faits, le moyen le plus simple pour un groupe de démontrer son savoir-faire, son talent et sa créativité. La preuve dans les faits avec Shiko Shiko. Ce quatuor lillois, dont vous avez déjà pu lire l’interview surréaliste sur ce site, s’est déjà fait fameusement remarquer sur les planches par ses prestations scéniques survoltées et par des premières parties très bien accueillies pour, entre autres, Vampire Weekend, We Have Band ou Midnight Juggernauts. Du costaud donc, et la sortie cette semaine de leur troisième EP, Ohayô, devrait rapidement permettre à ces Nordistes de passer à la vitesse supérieure et de se lancer à l’assaut de la reconnaissance qu’ils méritent très certainement. Car Ohayô s’impose rapidement à l’oreille comme un EP carré, parfois déstructuré certes, mais ô combien mature. Là où les deux premiers EPs du combo reflétaient une certaine recherche d’identité sans doute logique pour un groupe après tout encore relativement jeune, ce troisième effort marque le coup avec style et panache.

Ohayô s’ouvre ainsi sur "Kegadoru". Passée l’intro qui évoque rapidement les ambiances ensoleillées signées Vampire Weekend et Local Natives, Shiko Shiko s’offre une lente montée électrique du meilleur acabit. Gilles, au chant, pose une voix mélancolique légèrement détachée qui contraste impeccablement avec la guitare saturée et distordue de Yamaneko. La section rythmique, arme ultime de nos onanistes de service (Shiko Shiko signifierait, après tout, masturbation en japonais), n’est pas en reste. Loin des structures classiques du l’écriture musicale formatée couplet/refrain, le morceau glisse peu à peu dans un délire bruitiste digne des grands seigneurs américains du genre, Husker Dü et Superchunk en tête. Pas le temps de souffler, on enchaîne directement avec "Xylophono" à l’intro électro surprenante. Le chant s’emballe, et Shiko Shiko de partir en ballade sur des terres marquées math rock que n’auraient pas renié les 31 Knots. Chœurs décalés, variations constantes du registre utilisé tant par le guitariste que par le bassiste masqué Furansisu, "Xylophono" offre une ambiance foutraque et labyrinthique à l’auditeur qui ne peut qu’en ressortir conquis. "Zaa Zaa" et "Shito Shito", les deux autres titres de ce EP, fleurent bon le post rock. Les maîtres du genre, et on pense ici à Mogwai et And So I Watch You From Afar, ne sont jamais loin, mais se retrouvent transpercés par une batterie quasi tribale et des envolées électroniques inattendues. Ecriture compacte et rentre-dedans, les Nordistes en imposent une fois encore par leur maîtrise technique pour ces deux morceaux (trop) courts mais diaboliquement efficaces.

Plus qu’une simple carte de visite, Ohayô est tout bonnement une démonstration de style. Non contents d’avoir parfaitement assimilés le travail de leurs nombreuses références, les Shiko Shiko prouvent en moins d’un quart d’heure qu’ils ont de la personnalité à revendre et les moyens de leurs ambitions. Si l’on peut craindre que cet EP ne se retrouve trop vite catalogué post rock bruitiste faute de mieux, c’est uniquement par la faute de l’inventivité des Shikos et de leur esprit décalé déjà très perceptible dans leurs vidéos. Ohayô place la barre très haut et offre une surprenante ballade dans un univers introspectif qui ne devrait pas laisser grand monde indemne. Un EP à découvrir d’urgence !

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