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Critique d'album

Shield Your Eyes


Volume 4


(15/11/2011 - - Blues / Soul - Genre : Rock)
Produit par

1- Larkspur / 2- Drill Your Heavy Heart / 3- Glad / 4- Tryna Lean A Ladder Up Against The Wind / 5- You Merit High Hopes / 6- Until I Find A Natural Way / 7- Crowd / 8- Brno / 9- Schutze Deine Augen
Note de 3/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Le Beau se cache bien souvent dans l’ombre. L'un des meilleurs disques de 2011."
Geoffroy, le 02/06/2012
( mots)

Lors des palmarès de décembre pour Albumrock, la rédaction en avait bavé pour faire ressortir ne seraient-ce que cinq disques marquants de l’an 2011. Année creuse qui n’avait su tenir ses promesses ? Il y avait pourtant bien eu cette petite merveille de Conditions On My Parole, dernier Puscifer en date, qui nous avait ébloui de beauté subtile, mais à part ça rien de bien transcendant à dévorer ni même à se foutre sous la dent. Qui aurait alors cru que c’est en allant se perdre à Blanzy - ville paumée de Saône et Loire qui empeste le pneu chaud à cause de l’usine Michelin qui trône à sa sortie - pour voir jouer les copains de Scirst au Coquillage, que l’album le plus dingo de 2011 allait s’imposer à nous comme une évidence. Ravagé par le show de la tête d’affiche, il avait bien fallu faire quelque chose en fin de set. « Quel album considérez-vous comme le meilleur ? » avais-je demandé pour m’assurer de ne pas me tromper. « Le dernier, sans aucun doute ». Et ce malade de chanteur-guitariste ne m‘avait pas leurré. L’assurance est une vertu quand elle s’avère vérité.

Shield Your Eyes. Le nom vous dit que dalle. Pas étonnant. Les Londoniens en sont pourtant à leur quatrième long format, d’où se titre à faible originalité certes mais qui a su faire ses preuves dans la discographie de Black Sabbath. Sa pochette faisant écho au Who’s Next de vous-savez-qui, le trio reprenant d’ailleurs un « Youngman Blues » endiablé en fin de concert, Volume 4 a été capté live dans le restaurant du Norfolk Hôtel (si vous comptiez aller sur l’Île de Jersey un de ces quatre) pour garder toute la saveur de leurs prestations sauvages. Le résultat ? Une bombe. Ni plus, ni moins. 

Dés la fin des premières attaques de vibrato sur "Larkspur", on comprend qu’on n’en réchappera pas. Cette brute de Henri Grimes se met à tabouler tel un diable, te démontant la tronche de furie pour mieux se calmer et laisser la voix éraillée de Stef Ketteringham s’installer, superbe dans sa sincérité, sa puissance brute et ses écorchures. Ils ont la maîtrise aboutie de la nuance, jouant sur la corde raide émotive en permanence, la tension à bloc. Pour preuve, "Drill Your Heavy Heart" ne serait-elle pas la plus belle chanson écrite depuis des lustres ? Mélodie imparable, prête à percer tous les cœurs justement, jouant sur les accalmies, relevée d’un groove massif et d’une dynamique si prenante que chialer est réellement autorisé. N’aie pas peur, on ne t’en voudra pas. Ce ne sera pas la seule. Les titres acoustiques viennent te soulever l’âme avec une poésie et une élégance rare, une subtilité incroyablement touchante. "Glad" se fait rassurante dans ses doutes et "Crowd" en est un témoin intime de solitude masquée. « A crowd as big as for a rush hour train / But im not sure if this tide can ever change / I loved you then / And if words can explain / I would rather not ».

J’use de superlatifs, oui, mais je m’en fous, ce n’est pas du chiqué. Ce disque me rend dingue, et je ne suis pas le seul. Parce qu’en plus d’être belle et sensible, la musique de Shield Your Eyes est d’une puissance folle, te scotchant au mur tellement le groove est précis, débridé, raffiné dans ses structures. "Tryna Lean Up A Ladder Up To The Sky". On avait l’habitude de les approcher sous un point de vue noise ou encore math rock, mais c’est un blues tiraillé que balance ce trio, avec une touche de soul généreuse et communicative, flirtant avec de gracieuses dissonances et une facette presque pop par moments - "You Merit High Hopes". Les angles y sont certes nombreux mais ont été arrondis, chaque frappe de Grimes étant soutenue par la ronde basse de Nick Bavin, solide dans son jeu et son assurance. C’est direct et ne te mens pas, te saute au visage comme si ça avait toujours été là et que tu attendais simplement de l’entendre enfin. Audacieux et pourtant si familier. Transpirant d’humanité.

2011 avait été fade ? Grossière erreur. Le Beau se cache bien souvent dans l’ombre et s’il a fallu respirer des vapeurs de pneu en Bourgogne profonde pour tomber sur ce joyau, qui sait ce qu’on a bien pu louper ? Car pendant que les concernés en mal d’appartenance s’entêteront encore bêtement à trouver un impossible héritier de Cobain, un discret trio de Londoniens viendra profondément te cogner à l’âme avec un putain de monument érigé en diamant brut. Ce Volume 4 est une tuerie et le disque le plus sensationnel de l’année dernière. Point barre.

Me semble que le groupe va tourner en France d’ici novembre. Courrez-y nom de Dieu.
 
 
 
 
 
 
 


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