↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Real Estate


Days


(03/10/2011 - Domino - Indie Pop - Genre : Pop Rock)
Produit par Kevin McMahon, Jarvis Taveniere

1- Easy / 2- Green Aisles / 3- It’s Real / 4- Kinder Blumen / 5- Out of Tune / 6- Municipality / 7- Wonder Years / 8- Three Blocks / 9- Younger Than Yesterday / 10- All The Same
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (6 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.0/5 pour cet album
"Un disque dont la poésie se niche en des endroits inhabituels."
Claude, le 12/12/2011
( mots)

Raillé par ses voisins de New York, le New Jersey a néanmoins produit une scène rock assez fertile, percutante et quelque peu typée. On y trouve en effet Bruce Springsteen, Bon Jovi (dont on ne doit pas oublier qu'ils revendiquent leurs origines "blue collar") ou un groupe comme les méconnus Smithereens dont la pop-rock mélodieuse mais tranchante (à mi-chemin entre les Beatles et la punk-pop existentialiste des Buzzcocks) avait peu à voir avec l'insousciance de la "power pop". "The Boss", même dans ses incursions acoustiques, s'était fait le chantre d'une certaine Amérique industrielle et industrieuse et son rock a toujours été nimbé d'une atmosphère qu'on pourrait qualifier de "prolétarienne" assez représentative du New Jersey.

A priori Real Estate semble ne pas appartenir à cette catégorie. Sa musique est, en effet, doucereuse, policée même, fortement évocatrice par ses tempos moyens, sa voix androgyne et des climats presque monocordes de groupes anglais comme The House of Love. Il est vrai qu'avec un tel patronyme ("immobilier), un pochette assez expressive (une rangée d'habitations qui paraissent vides et n'avoir de place nulle part) on a plutôt la sensation que la musique tamisée de Days est représentative d'un anonymat concourant, non pas à l'effervescence mais plutôt à une certaine routine. L'ouverture du disque reproduit d'ailleurs ce module tout en nuances aux frontières des soupirs. Il y a comme une plainte qui se dégage de titres comme "Easy" ou "Green Aisles" et même la cadence plus enlevée de "It's Real" ne parvient pas (s'y essaie-t-elle d'ailleurs ?) à circonvenir ce gémissement feutré. L'instrumental qui suit, "Kinder Blumen", contribue même à accentuer ce qui sonne comme une apologie de la mélancolie ; un rituel de la complainte dont on ne peut s'extirper.

On comprend alors la signification que peut revêtir le titre de l'album, tant le disque devient alors comme une éphéméride dédiée à l'ennui dont chaque composition constituerait une journée. Même "Younger Than Yesterday" (sic!) s'avère être comme un voeux pieux dans son acceptation de l'immuabilité des jours se succédant les uns aux autres. Le point d'orgue en sera alors "All The Same" (re-sic!) longue ode à l'immobilisme et à l'inertie avec son tempo récurrent comme répétitif des moments qui se succèdent sans aucunes variations, symptômes de ce dictat du temps qui implique que chaque jour va ressembler au suivant puis, son mouvement se ralentissant progressivement, comme débouchant sur un constat de stagnation. Days est le tableau de ces classes moyennes, enracinées une ankylose qui se nomme invariabilité des heures, anesthésie de l'esprit, un disque "post-grunge" départi de son aigreur, une chronique d'un quotidien que les Kinks avaient su, eux aussi, véhiculer sur certains de leurs albums. Qu'un album traitant de l'ennui ne se révèle pas ennuyeux était une gageure, que chaque titre ainsi égrainé nous fasse vivre ce spleen sans nous plonger dans le mal-être est signe que le pari a été tenu !

Si vous aimez Days, vous aimerez ...
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !