↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Problem Patterns


Blouse Club


(27/10/2023 - Alcopop! Records - Punk / Queercore - Genre : Rock)
Produit par

1- Y.A.W / 2- Big Shouty / 3- Advertising Services / 4- A History Of Bad Men Part II / 5- Lesbo 3000 / 6- Pity Bra / 7- Who Do We Not Save / 8- Poverty Tourist / 9- Letter of Resignation / 10- Picture of Health / 11- Terfs Out / 12- Domestic Bliss
Note de /5
Vous aussi, notez cet album ! (0 vote)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Du punk bruyant et enragé, comme il se doit !"
Aurélien, le 24/11/2023
( mots)

Les trente premières secondes de Blouse Club annoncent la couleur. Du chaos sonore ouvrant l'album, émergent progressivement une basse saturée et un kick de grosse caisse sur le pied de guerre. Avant même l'arrivée du chant, le message est clair : les quatre membres de Problem Patterns sont furieuses… ce qui, pour un groupe de queer-punk féministe issu d'Irlande du Nord, est bien compréhensible.


Ainsi, un des moments-clés dans la création du groupe fut le verdict "non-coupables" rendu dans le cadre d'un procès pour viol implicant quatre célèbres joueurs de rugby irlandais. Symptomatique d'une société où la parole des victimes n'est pas entendue, ce verdict avait inspiré à Problem Patterns leur première chanson "Allegedly" en décembre 2018. Depuis lors, elles ont continué à dénoncer les injustices et les oppressions dont elles sont témoins à titre personnel ou collectif.


Ce qui nous amène à ce premier album qui expose et synthétise les personnalités respectives des quatre musiciennes. En effet, attachées à une approche collective et anti-hiérarchique de la musique, elles prennent soin d'échanger leurs instruments et de laisser à chacune d'entre elles la possibilité de s'exprimer. Ainsi, si Alanah Smith chante sur la plupart des morceaux, c'est Bethany Crooks qui chante sur "Lesbo 3000" où elle se réapproprie avec fierté une insulte homophobe trop souvent entendue. Sur "Letter of Resignation", Beverley Boal rejette violemment son éducation religieuse à cause de l'intolérance et de l'hypocrisie qui l'accompagnaient. Et sur "Advertising Services", elle évoque avec ironie le détachement des winners du capitalisme vis-à-vis de la misère qu'ils engendrent. Quant à "Big Shouty", ce n'est rien de moins qu'un cri de rage de Ciara King à l'encontre de tous les mecs qui ont, à un moment ou à un autre, tenté de les rabaisser.


Grâce à cette démarche égalitaire, Problem Patterns parviennent donc à mêler le personnel et le collectif, la rage individuelle et le propos militant. Qu'il s'agisse pour le groupe d'évoquer une question aussi personnelle que la santé mentale avec "Picture of Health" ou de proposer un manifeste rejetant la transphobie et affirmant un féminisme résolument trans-inclusif avec "TERFs Out", les paroles du groupe font preuve du même équilibre entre un message précisément articulé et une colère jamais feinte.


En outre, en refusant l'habituelle rigidité quant à l'attribution des instruments, elles parviennent à concilier une certaine diversité stylistique avec une véritable identité artistique. Au gré des différents titres, on trouve ainsi des riffs bien lourds à la limite du doom sur "Y.A.W." ou "A History of Bad Men Part II", des accents plus accrocheurs avec "Poverty Tourist" ou du hardcore brutal avec "Picture of Health". Mais chaque chanson témoigne de la même aisance de chacune des membres du groupe à s'approprier différents instruments et à s'accorder pour créer une identité cohérente au groupe. Même l'interlude "Pity Bra", la chanson la plus légère de l'album où elles racontent une anecdote autour d'un concert de Sleater-Kinney, trouve parfaitement sa place au milieu de titres bien plus énervés.


En trente minutes bien tassées, Problem Patterns réussissent donc à explorer une palette de genres et de sujets sans jamais sacrifier en force de frappe. Abordant avec la même colère la misogynie, l'homophobie, le poids de la religion ou la transphobie mais aussi le sabotage du système de santé britannique ou la gentrification, les quatre membres de Problem Patterns signent un album de punk dans les règles de l'art, un album où ce genre musical ne se limite pas à un ensemble de codes à reproduire assidûment mais bien l'expression d'une rage face à des problèmes qui ne sont malheureusement pas prêts de disparaître. Dès lors, il n'est pas surprenant que Problem Patterns aient reçu l'assentiment d'Henry Rollins qui a fait leur éloge dans son émission de radio ou de Kathleen Hanna qui les a invitées à jouer en première partie de la dernière tournée britannique de Le Tigre. Problem Patterns sont queer, Problem Patterns sont féministes, Problem Patterns sont anticapitalistes, Problem Patterns sont punk. Problem Patterns sont mortelles.


A écouter : "Lesbo 3000", "Poverty Tourist", "TERFs Out"

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !