Mouss et Hakim

Aïe aïe aïe !!! C’est la première chose que je me suis dit quand on m’a parlé de cet album… Replaçons les choses dans le contexte : un pote me remet comme prévu le CD de Mouss et Hakim en me disant "tu vas voir, on risque d’en entendre parler, ça bouge… C’est les deux frères de Zebda, tu sais, ceux avec l’accent…"
Je dois avouer que je me suis dit "ça y est les militants veulent se la taper solo, putaing (eh oui moi aussi j’ai l’accent du sud quand je veux) Calogero fait des émules"... Et puis après tout… Assez impatient, je glisse la galette dans mon lecteur en ne pouvant m’empêcher de saluer la très belle et sobre présentation...
Et effectivement, ça groove !!! Et pas qu’un peu… Au fur et à mesure que les pistes défilent, on se surprend à bouger bêtement la tête ou à se fendre de quelques voyages lointains quand les violons ronronnent ou s’envolent. Première constatation, les bonhommes ont la tendance à l’éclectique : on attaque d’entrée par des claviers omniprésents sur le "Alif Ba Ta Tsa" et son refrain imparable qui vient s’insinuer sournoisement au creux de la tête…
Mais il ne faut pas oublier que les deux frérots sont d’abord et avant tout des paroliers agiles : et ça se cultive, comme ils le font avec "Néanderthal", constat amer sur fond de percus tribales sur l’état de notre planète. Seulement, l’énergie reste là bien présente et nos deux compères phonographiques enchaînent par un ska bien roots avec claviers et guitares classieuses pour parler de leur relation fraternelle unique dans "Le Hak et le Mouss".
Adeptes paraît-il de Rodéos, les bonhommes saturent les guitares et balancent des riffs imparables entre rock et hip hop. C’est le moment pour moi de me lancer dans une break dance irrépressible, ponctué par un bras cassé et une migraine à force de taper sur le clavier de mon présario avec la tête pour finir cette chronique… Merci Hakim et Mouss !! Onze titres savamment mixés avec un son irréprochable, groove, funk, rock, ska ou hip hop, tout passe dans leur moulinette. Quant aux textes entre discours militant mais jamais moralisateur de "Bottes de Banlieue" (dernier texte écrit par Claude Nougaro Himself de son vivant) en passant par des chroniques de vie comme l’est "Mina ou Tant de fêtes", ils restent fidèles à l’esprit Zebda : toujours engagés, tolérants et surtout très bien écrits, rien à redire. Et puis quand les lignes de basse, les guitares mélodiques ou les violons s’en mêlent comme dans la position assise là on plane carrément… Et on en redemande… Puis vu le vécu scénique des deux compères, on ne peut s’empêcher de penser que sur scène ça va envoyer furieux. Bref, en quatre mots on peut résumer ce disque : à découvrir d’urgence !