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Critique d'album

Metallica


ReLoad


(18/11/1997 - Elektra - Thrash/heavy metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par Bob Rock, James Hetfield, Lars Ulrich

1- Fuel / 2- The Memory Remains / 3- Devil's Dance / 4- The Unforgiven II / 5- Better Than You / 6- Slither / 7- Carpe Diem Baby / 8- Bad Seed / 9- Where the Wild Things Are / 10- Prince Charming / 11- Low Man's Lyrics / 12- Attitude / 13- Fixxxer
Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
""
Nicolas, le 29/09/2008
( mots)

Avant de régler son compte à Reload, une petite précision d'emblée : ceux qui ont été déçu par Load ne s'y retrouveront pas plus avec cette galette issue des mêmes sessions d'enregistrement. Une sorte de double album... pour le prix de deux albums. Vu sous cet angle, difficile de ne pas comprendre l'exaspération de tous ceux qui ont suivi et soutenu les Four Horsemen depuis leurs débuts, lorsqu'ils ont vu débarquer ce diptyque aussi inégal que surprenant et qu'ils ont dû de surcroît ouvrir à deux reprises leur porte monnaie. Entreprise d'autant plus navrante qu'Ulrich and co étaient déjà largement pleins aux as suite au succès du Black Album et autre Master Of Puppets.

Ce septième album studio entérine un fait que beaucoup n'ont pas accepté à l'époque : avec (Load et) Reload, Metallica a abandonné le metal pour un rock lourd semblant sorti des 70's et flirtant avec des accents de blues. Ceci vient bien sûr expliquer les "critiques" extrêmement sévères proférées à l'égard du groupe quant à la qualité de ce (ces deux) disque(s), je vous renvoie à la très bonne analyse de Maxime à ce sujet sur l'opus précédent. Ceci dit, les mêmes critiques ont été moins virulentes à propos de cette recharge. Tout bien réfléchi, cela coule de source : alors que le premier volet était attendu comme le Messie et s'est en fin de compte révélé être bien en dessous de tous les fantasmes qu'il charriait - sans pour autant être aussi indigent qu'on aurait bien voulu le laisser croire, le second, considéré d'emblée comme un méprisable pestiféré, s'est finalement avéré être des plus potables. Verdict implacable de la plèbe métallienne : Load est mauvais, Reload, pas si mauvais. Or, avec une bonne dizaine d'année de recul, il faut bien se rendre à l'évidence : Load et Reload, c'est blanc bonnet et bonnet blanc, ou presque.

Restons dans la tradition du tir à vue et commençons par les défauts de l'engin. Point de metal dans ces sillons, donc. Soit. Pourquoi vouloir à tous prix perdurer dans le genre par définition très cloisonné du thrash ? Mais si Metallica a choisi de renoncer à ses premières amours, le groupe n'a en revanche visiblement pas réfléchi suffisamment à la nouvelle direction qu'il souhaitait prendre. En tentant de s'approprier quelques racines en un laps de temps très court, il a fini par accumuler les clichés les plus tenaces du rock heavy, avec certains riffs qu'on jurerait avoir déjà entendu une bonne centaine de fois ailleurs, comme celui de "Prince Charming" qui ne dépareillerait pas sur un bon vieux ZZ Top. Là où ça devient limite, c'est lorsque le manque de recul des quatre hommes sur ces nouvelles influences les pousse à sombrer dans le plagiat pur et simple, comme avec ce jeux de voix imitant parfaitement Liam Gallagher sur "Where The Wild Things Are". Mais il y a pire que le plagiat : c'est l'auto plagiat, qu'il soit inconscient - le riff de "Slither" n'est ni plus ni moins que celui d'"Enter Sandman" après une petite cure d'amaigrissement - ou totalement conscient et pleinement revendiqué comme tel - "The Unforgiven 2", pâle copie de... "The Unforgiven" (sic). Rajoutez à cela plusieurs titres on ne peut plus dispensables qui n'auraient jamais dû dépasser le stade de démo ("Low Man's Lyrics" et sa cornemuse de carnaval, ou encore l'affligeant "Fixxer") et une longueur globale trop élevée (plus de 75 minutes de compos inutilement rallongées), et vous avez largement de quoi donner du grain à moudre à tous les détracteurs de l'album. Le comble, c'est que si Hetfield et Ulrich avaient été moins orgueilleux et qu'ils avaient consenti à réunir Load et Reload en un seul album d'une dizaine de titres, en éliminant impitoyablement tous les morceaux les moins réussis, on aurait alors eu droit à un disque plus que satisfaisant. Décidément, vanité et lucidité font rarement bon ménage.

Ceci étant dit, il n'en reste pas moins que Reload garde quelques bons atouts dans sa manche. D'abord, le son de Metallica, s'il s'est un peu alourdi, n'a rien perdu de sa puissance et de son ampleur, grâce une merveille de production assurée par Bob Rock. L'album s'écoute vraiment bien sur la durée, et si on peut noter une nette prédominance pour les titres heavy lents, la présence de chansons plus rapides et pêchues rend l'ensemble des plus digestes. Au premier rang de celles-ci, "Fuel" est certainement le morceau le plus réussi : les riffs y sont très dynamiques, Hetfield y retrouve toute sa hargne, et son  petit côté bluesy est une plus value des plus agréables. Heureusement, de bons riffs, il y en a encore par la suite. On sent vraiment l'influence de Tony Iommi et de Black Sabbath sur les monstrueux coups de médiator de "Better Than You", alternant couplets rock n' roll et refrains pesants, ou encore ceux de "Carpe Diem Baby", dont la profondeur mélodique des refrains est assez impressionnante. On en oublierait presque ceux de "Devil's Dance", beaucoup plus classiques mais d'une redoutable efficacité, ou ceux de l'inégal "The Memory Remains" dont les vibrations blues n'arrivent pas à faire oublier une participation moyenne et inutile de Marianne Faithfull. Quoi qu'il en soit, même si Reload est bien en dessous du Black Album (et encore, on est loin du compte), il n'en est pas forcément inintéressant, si et seulement si l'on veut bien essayer d'oublier ses irritants défauts et surtout l'immense discographie qui le précède. Dans le cas contraire, on ne pourra que se morfondre devant ce couple Load/Reload qui, proposé sous une forme différente et généreusement amputé, aurait pu être infiniment meilleur. Dommage que l'histoire ne retienne de lui que ce sentiment d'immense gâchis...

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