
Kokoon
Kokoon
Produit par
1- Dark Cristal / 2- Illusions / 3- Le temps d'y penser


La nouvelle scène française se développe et tous veulent avoir leur part du gateau ; pour ça, et comme toute entreprise, il faut trouver un créneau disponible, un genre délaissé pour tenter de s'y imposer. Les Naast ont trustés la catégorie jeunes cons têtes à claques, Gustave étant même prêt à défendre sa place à coups de fourchettes. Les Plasticines , machiavéliques harpies commerciales, y ont rajoutés leurs mèches, créant par là un genre à part. Rusés qu'ils sont, Kokoon a profité du sommeil plus ou moins profond de AqME pour se caler dans leurs roues. Un rock mélodique aux accointances métal que Kokoon qualifie sur leur site de "genre oscillant entre Pop Rock énergique et Post Rock délicat". Le groupe a des qualités mais amateurs de Post Rock passez votre chemin on vous ment sur la marchandise, la présence d'un violon : simple caution morale du groupe.
Un titre comme "Illusions" a bien des faux airs de Mogwaï , une longue mise en bouche et une ambiance glauque que la basse rend de plus en plus oppressante. La maitrise dont fait preuve Kokoon sur ce morceau nous rend plus insupportable encore la médiocrité d'un titre comme "Dark Cristal" qui ouvre la démo. Voix alternant susurrements et hardcore insupportable ou des paroles niaises que le titre laissait présager il est vrai. Le piano accompagné par des guitares enervées nous donne des envies d'allumettes que Jerry Lee Lewis ne renieraient pas. Le dernier titre de la démo "Le temps d'y penser" s'inscrit dans la même ligne que celui-ci, une voix trop proche de celle de AqME pour être honnête et des alternances violons-riffs bourrins qui passés la surprise deviennent vite plus agacants qu'autre chose.
Kokoon a cherché à mélanger les genres, histoire de se façonner un petit monde musical bien à lui. Iniative louable mais on ne peut que regretter que le groupe ne se libère pas complètement en mettant de coté toute cette mièvrerie. Alors oui, c'est laisser sur le trottoir toutes les petites paumées qui se pament devant cette fausse sensibilité, mais c'est l'assurance d'éviter de passer pour des guignols. Kokoon montre qu'ils savent faire du rock et qu'ils ont compris les arcanes du riff sevèrement burné, prions pour qu'ils en prennent conscience vite et abandonnent tout ces artifices. AqME, malgré ses défauts, avait réussi à imposer sa griffe avec un rock décomplexé, souhaitons à Kokoon le même parcours.