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Critique d'album

Kansas


Masque


(20/09/1975 - Epic - Classic Rock - Genre : Rock)
Produit par Jeff Glixman

1- It Takes a Woman's Love (To Make a Man) / 2- Two Cents Worth / 3- Icarus (Born On Wings Of Steel) / 4- All the World / 5- Child of Innocence / 6- It's You / 7- Mysteries and Mayhem / 8- The Pinnacle / 9- Child Of Innocence - Rehearsal Recording / 10- It's You (Demo)
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Chef-d’œuvre négligé du rock progressif US"
François, le 26/01/2025
( mots)

En 1975, Kansas avait connu un premier succès grâce à son deuxième album, Song for America (1975), mais il faudra attendre la paire Leftoverture (1976) / Point of Know Return (1977), deux chefs-d’œuvre devenus cultes, pour atteindre une côte de popularité exceptionnelle. Dans cette suite discographique, Masque est souvent négligé voire complétement oublié, alors qu’il s’agit peut-être du meilleur opus du groupe. Il est à la fois plus solide et plus abouti que ses prédécesseurs, tout en étant moins FM que ses successeurs : en deux mots, il atteint une forme d’équilibre parfait.


Dans ses aspects progressifs les plus marqués, l’album peut se targuer d’une suite finale de plus de neuf minutes, "The Pinnacle". Grandiloquence, opulence toute baroque dans les fioritures instrumentales des claviers ou du violon qui se répondent et se superposent, plans hard-rock et classiques, Kansas atteint des sommets dans la composition et dans l’interprétation (le chant y est majestueux, habité, parfois théâtral). On éviterait le jeu de mots autour du terme de pinacle, mais il semble qu’on l’ait atteint en ce qui concerne le rock progressif dans l’espace étatsunien.


Dans cette veine, "Icarus – Borne on Wings of Steel" entremêle les lignes de guitare, de violon et de claviers comme de la dentelle (les superpositions de l’intermède instrumental sont remarquables) ; représentatif du progressif US par ses côtés grand-public et hard-rock, il parvient à associer complexité et plans accrocheurs sans anicroche. Enfin, "All the World" brille surtout par ses moments instrumentaux aux claviers dont les sonorités très synthétiques sont également typiques de l’espace américain dans les choix esthétiques, mais également au violon dans un déluge de notes époustouflant (vers trois minutes).


Cette mise en relief des titres les plus progressifs ne doit pas nous entraîner à négliger les morceaux plus courts qui sont d’une densité réelle. En tête, le hard-rock de "Child of Innocence", un titre raffiné, fort de mélodies mémorables et surtout, d’un final en fade-out à graver dans les annales du rock. Après une introduction très dense, "Mysteries and Mayhem" lance un riff si puissant qu’il devancerait presque le début des années 1980, tout en lorgnant vers Rainbow. "It Takes a Woman’s Love (to Make a Man)" ou "It’s You" sont peut-être plus convenus (il s’agit de rock dansant typé US) de même que "Two Cents Worth", qui possède un côté jazzy-cotonneux à la Steely Dan. Ils demeurent tout de même de très bon titres, souvent surprenant, avec de belles inventions mélodiques ou harmoniques, et ils sont toujours orné d’une petite touche prog’.


Que Kansas fût le plus grand groupe de rock progressif américain des années 1970, peu d’amateurs le contesteraient. Par contre, le débat sur le choix de leur magnum opus n’est toujours pas tranché, et il semblerait que Masque, souvent oublié, puisse être un prétendant légitime. Encore faut-il porter sur celui-ci un regard qui soulève sa profondeur et ses ambiguïtés, comme on regarderait un portrait peint par Arcimboldo (en l’occurrence, L’Eau) pour en démasquer les éléments de la composition derrière la silhouette.


À écouter : "The Pinnacle", "Child of Innocence", "Mysteries and Mayhem"

Commentaires
DjangoNero, le 27/01/2025 à 10:27
Je pense également que Masque est le meilleur album du groupe, c'est en tout cas mon préféré. Un des meilleurs exemples de combination de complexité et d'accessibilité. Les morceaux repris sur le live "Two for the show" sont incroyables de maîtrise et d'énergie. Un des rares live dans lequel, tous les morceaux sont plus courts que les originaux (!), signe de la pêche que le groupe devait dégager sur scène. Si je devais chercher un autre groupe US capable d'autant d'aisance technique que d'accroche mélodique, je citerais volontiers Flight. Maintenant, attendons les futures chroniques des albums du groupe...
Sébastien , le 26/01/2025 à 18:55
J'ai réécouté "Leftoverture" il y a peu et je l'ai trouvé bon. Les titres les plus prog sont très réussis notamment grâce aux magnifiques mélodies au clavier. Je l'ai également trouvé moins FM que dans mes souvenirs, hormis peut-être au niveau du chant ? En tout cas il faudra que j'écoute ce "Masque" bientôt.
DanielAR, le 26/01/2025 à 16:15
Le terme "chef d’œuvre" n'est vraiment pas usurpé et je suis heureux de voir que l'art de Kansas n'est pas tombé dans l'oubli. A vrai dire, je garde une petite préférence pour "Song For America" qui me semble plus homogène. La première fois que j'ai écouté "Masque", il y a un demi-siècle seulement, j'avais été perturbé par les deux premiers titres qui ressemblaient un peu à deux faux départs. Aujourd'hui encore, après avoir réécouté l'opus paisiblement, je continue à me demander d'où sortent ces deux compositions. Je pense principalement à la plage introductive qui reste très générique et qui s'inscrit plus dans la logique d'un album solo de Steve Walsh. "It Takes A Woman's Love" est sorti en single (dans une version remaniée) mais sans succès aucun. Puis, avec "Icarus", l'album décolle pour les étoiles et n'atterrit plus jamais. Chouette évocation !
FrancoisAR, le 26/01/2025 à 11:35
Leftoverture est sûrement plus abouti, mais mes oreilles et mon coeur me font pencher pour Masque. Quant à Point of Know Return, qui reste un bel album, j'avoue être un peu insatisfait du résultat global (plus convenu, moins accrocheur). On en reparle au moment des chroniques.
Noël, le 26/01/2025 à 09:23
Bien que cet album soit d'un bon niveau, "Leftoverture" plus abouti, reste, de mon avis, le "magnum opus" de Kansas. Certains titres de "Point Of Know Return" sont certainement plus FM, mais c'est quand même un bel album d'une grande virtuosité musicale avec des mélodies remarquables dont "Nobody's Home".